BIFFF Jour 1 : Ouverture du festival
Terry Gilliam, Barbara Steele, John Cusack et Edgar Allan Poe...
La 30éme édition du Bifff a débuté ce 05 avril, et c'est l'actrice Barbara Steele qui a ouvert officiellement le festival. Une « ouverture » que l'on pourrait quasiment voir comme un hommage à Edgar Allan Poe : outre le fait que l'actrice ait joué dans la célèbre adaptation de La Chambre des tortures de Roger Corman, Terry Gilliam, invité d'honneur, est venu pour sa part recevoir l'Ordre du Corbeau (référence à l'oeuvre phare de Poe).
L'ancien membre des Monthy Python en a profité d'ailleurs pour dévoiler au public son court métrage Wholly Family. Le film d'ouverture mettait quant à lui directement le personnage d'Edgar Allan Poe en action dans L'Ombre du mal de James McTeigue (V pour vendetta)
Cet anniversaire « Bifffois » s'inaugure avec une nouvelle installation numérique. Le programme d'ailleurs prévoit un certain nombre de films en 3D. Côté exposition, cette année ce sont les travaux du sculpteur Jean-Marc Laroche qui sont mis en avant. Ses sujets tournant pour beaucoup autour de squelettes humains, autant dire qu'il est ouvertement dans les bonnes thématiques du Bifff.
Maintenant il est temps pour nous de revenir à Wholly Family et de vous donner notre petite opinion sur ce nouveau Terry Gilliam de vingt minutes. Comme il se prête à en rire lui-même, « les réalisateurs commencent pas les courts métrages pour évoluer vers les longs, et bien lui aurait tendance à régresser », "régresser" peut-être pour ce qui est de la longueur du métrage, mais certainement pas pour ce qu'il est de la qualité puisqu'avec Wholly Family il signe certainement son film le plus personnel et le plus abouti depuis ces dix dernières années. Nous sommes totalement transportés dans ce monde ou un enfant se trouve témoin d'un monde exubérant oscillant entre violence, tendresse, déchirement, humour et réconciliation, pour être au final un instant parfait figé dans le temps. La mise en scène recèle de trouvailles visuelles et il se dégage une telle folie de ce court-métrage qu'indéniablement il nous semble aussi démesuré que proche. Terry Gilliam prouve ainsi que quand il n'est pas mis à mal par des problèmes multiples (il est un spécialiste du genre) et qu'il cré son univers de A à Z, il a encore beaucoup de chose à nous dire et nous, nous en somme heureux !
Nous sommes un peu plus déçus pour ce qui est de L'Ombre du mal le dernier film de James McTeigue, que nous attendions énormément et qui malgré un sujet en or, tombe dans un thriller américain au final assez traditionnel (mais pour autant pas désagréable). Si le film du réalisateur de V pour vendetta débute plutôt bien en nous entrainant dans un univers gothique et glauque du 19eme siècle, dans lequel un tueur sévit en s'inspirant des meurtres imaginés par les écrits d'Edgar Allan Poe, on tombe hélas rapidement dans le cliché hollywoodien où le héros va devoir agir pour sauver sa belle en récoltant divers indices laissés par le tueur. Si le film est soigné d'un point de vue technique, et si le rythme est assez bien mis en place pour que l'on s'ennuie pas trop (malgré de longs bavardages inutiles et pompeux), on est jamais surpris par la tournure des évènements, d'autant qu'au fur à mesure que le film se déroule, on a une sorte d'impression de croisement entre du Sleepy Hollow et Une journée en enfer, entrepris ici avec guère de subtilité. Malgré cette déception, quelques scènes restent sympathiques : les passages de tuerie, reprenant les écrits de Poe, sont plutôt macabres (et auraient pu être complètement malsains si le sang numérique n'était pas aussi présent à l'écran) ou encore l'univers assez noir dans lequel se déroule le film. L'Ombre du mal reste donc un bon film d'ouverture, mais on pense déjà que l'on découvrira plus surrenant et bien meilleur dans les prochains jours.
Publié le vendredi 6 avril 2012 à 14h00
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