Entretien avec Chris Wedge
Le réalisateur de Epic, qui vient de sortir en Blu-ray/DVD nous a accordé un entretien.
Le réalisateur de Epic Chris Wedge, qui vient de sortir en Blu-ray/DVD nous a accordé un entretien pour faire le point sur le film, la façon dont il a été réalisé, ses principales inspirations, mais nous en avons également profité pour discuter avec lui de sa carrière de réalisateur et de co-fondateur de Blue Sky Studios.
SFU : Blue Sky Studios est devenu l’un des meilleurs studios d’animation, que pouvez-vous nous dire sur ses origines ?
Chris Wedge : C’est une longue histoire (rire). Le studio a été créé par 7 personnes au total. À l’époque, il n’y avait pas de technologie intéressante pour la 3D, alors nous avions besoin de créer les nôtres. On a ainsi commencé par des publicités à la télévision, on a ainsi pu développer notre réputation. J’ai créé par la suite un court métrage (Bunny), qui fut récompensé aux Oscars, et ça m’a donné les clefs pour voir plus grand, et atteindre le cinéma.
SFU : Au tout début de votre carrière, vous avez travaillé sur TRON, vous pouvez nous en dire davantage ?
CW : Ce fut mon premier travail en fait. J’ai commencé en tant qu’animateur. La chose amusante, c’est que Disney n’était pas intéressé par les innovations technologiques de l’époque, c’est pour ça que les animations sur TRON sont faites à la main.
SFU : Réalisateur, producteur exécutif, animateur, vous avez porté plusieurs casquettes dans votre carrière…
CW : C’est parce que je n’aime pas rester sans rien faire (rire). Pour tout vous dire, pour trouver la bonne idée, il faut que je sois en train de faire quelque chose, de travailler. C’est impératif si on veut trouver une idée originale, pertinente, dans l’air du temps et ça prend un temps fou.
SFU : Une dernière question avant que nous parlions d’Epic, que pensez-vous de l’abandon par Disney de l’animation traditionnelle au profit de la 3D ?
CW : C’est dommage. J’ai été déçu lorsque Dreamworks avait annoncé la fin de ses productions en 2D et quand Disney a annoncé les mauvais résultats de La Princesse et la grenouille. Mais ils n’étaient de toute façon plus intéressés par la 2D. Mais Ghibli est pour moi l’exemple que ce domaine (l’animation 2D, ndlr) a encore un sens dans notre métier.
SFU : Où avez-vous trouvé vos idées pour Epic ? Le scénario rappel la trilogie des Minimoys de Luc Besson…
CW : Les Minimoys ont rendu la réalisation d’Epic plus difficile. Cela étant, je ne savais pas que la trilogie était en production lorsque je travaillais sur mon film. Mais lorsque je l’ai su, et que j’ai vu que les différents films n’ont pas fonctionné aux États-Unis, on a eu un doute. Mais j’ai rapidement senti qu’Epic pouvait finalement être la bonne réponse pour ce genre d’univers, face à un public américain difficile à convaincre. Une sorte de lumière qui a manqué aux Minimoys. Il y a une certaine complémentarité.
SFU : Comment créer un scénario qui parle à tout le monde ?
CW : Ce n’est pas quelque chose de difficile. L’animation plait déjà à beaucoup de monde. Le plus dur reste de faire rire petits et grands. Je me souviens que quand j’étais petit, j’aimais m’imaginer adulte. C’était quelque chose qui me faisait rêver, mais quand on est adulte, on a parfois envie de retomber en enfance. C’est dans cette optique que l’on a fait nos différents films, en se disant qu’il ferait retomber en enfance les adultes, et rêver les plus jeunes. Le but est de créer un univers suffisamment étendu, et c’est quelque chose de réellement passionnant.
SFU : Quelle est votre scène favorite dans Epic ?
CW : C’est difficile (il réfléchit). J’en ai beaucoup à dire vrai. Lorsque le film devient plus intense, pendant les batailles sur les nénuphars. Mais il y a aussi la relation entre Mary Katherine et son père que j’ai vraiment beaucoup aimé. Et puis ce petit peuple qui évolue au gré des saisons…
SFU : Changeriez-vous quelque chose aujourd’hui si vous pouviez encore le faire ?
CW : (rire) Il y a toujours quelque chose… J’aimerai bien qu’il y ait plus de moments avec les personnages, mis aussi de l’action encore plus spectaculaire. Mais franchement, je suis très content du film.
SFU : Et la dernière question plus traditionnelle… quel est l’avenir de Blue Sky Studios ?
CW : Il y a beaucoup de choses ! (rire) Si vous me demandez s’il y a une suite de prévue à Epic, ce n’est pas le cas actuellement, mais l’histoire n’est pas fermée. Elle est forcément liée au succès du premier épisode dans les salles ou en DVD. Pour le reste, on développe l’idée d’une suite pour L'Âge de Glace, et Rio 2 sort au printemps prochain (le 9 avril, ndlr).
SFU : … et Horton ?
CW : Vous avez aimé Horton ?
SFU : Oui, beaucoup !
CW : Malheureusement, Horton est pensé comme une seule et unique histoire, désolé.
Merci.
Publié le lundi 28 octobre 2013 à 01h49
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