Présentation de Lemming, un jeu pas fantastique mais presque
Un bon lemming est un lemming qui saute du sommet de la falaise...
Voici une présentation critique de jeux qui ont traversé notre espace-temps, nos tables gravitationnelles, mais qui sont à la frontière du fantastique, mais pas complètement alors, on vous en parle simplement. Cette fois, on s'intéresse à des lemmings complètement givrés, Lemming de l'éditeur Gigamic.
Il court, il court le lemming...
« Allez, le premier à se jeter du sommet de la falaise gagne », lance un lemming légèrement insouciant. « Il gagne quoi ? », enchaîne un autre guère plus vif d'esprit. « Je ne sais pas mais il gagne », répond le premier en s'élançant en trombe vers les hauteurs. La course est maintenant commencée.
Le lemming a la boîte (crânienne) un peu vide.
Lemming ne donne pas dans l'exagération, des dimensions correctes pour un matériel sympathique. On découvre un plateau de jeu représentant le flanc d'une montagne à gravir avec des cases hexagonales, soixante cartes Déplacement en cinq couleurs numérotées de 0 à 4, des tuiles Bonus (changement de terrain) et dix pions en bois Lemming. L'ensemble demeure charmant et les règles (courtes) invitent à la pratique.
Faut pas grand chose pour faire courir un lemming.
Le but du jeu est simple, remporter la course en étant le premier joueur à faire passer la ligne d'arrivée à ses DEUX lemmings.
A son tour, le joueur a le choix entre deux actions, déplacer un de ses lemmings OU refaire sa main à six cartes. On bouge sur le plateau un lemming en posant une carte Déplacement parmi cinq piles communes (cinq couleurs correspondant aux différents terrains sur le plateau) à tous les joueurs. Il existe deux cas de figure. La carte est de valeur égale ou inférieure à celle précédemment jouée, on calcule alors la somme de toutes les cartes et le lemming avance d'autant. La carte est de valeur supérieure, on défausse alors la pile entière, et le lemming se déplace du nombre inscrit sur la carte. En compensation, il prend un jeton Bonus qui modifie la nature de terrain (l'eau se transforme en montagne par exemple). Pour traverser un type de terrain (sauf la prairie), il est impératif de jouer une carte idoine (jaune pour le désert, bleu pour l'eau, gris pour la montagne, vert pour la forêt, marron pour les marais). Lors d'un déplacement, il est possible de pousser un lemming (dans la même direction) si on possède suffisamment de points de mouvement.
On ne pioche jamais de carte en remplacement, cela requiert un tour de jeu afin de refaire sa main (au maximum six cartes).
Un lemming intelligent, ça existe.
Lemming est un jeu de course aux règles vite lues et assimilées. On navigue sur des eaux clairement familiales. Sebastian Bleasdale a conçu un ensemble assez fin mécaniquement, le principe du déplacement des lemmings demande de réfléchir au bon emploi de ses cartes, afin d'optimiser la progression vers la ligne d'arrivée de ses deux rongeurs. On essaie d'aller vite tout en limitant à ses adversaires l'accès à de vrais boulevards. Certes, le hasard de la pioche demeure présent, et avec un tirage avantageux, on file vers la ligne d'arrivée et la victoire à toute allure (l'utilisation de jet-pack est préconisée). Il faudra toutefois choisir le bon moment pour refaire sa main, elle se vide progressivement au fur et à mesure que les tours s’enchaînent. C'est un moment important de la partie (comme le changement de pneumatiques en formule 1) et de la course, repérer l'instant opportun de se reconstituer ses possibilités de mouvement.
Malgré sa légèreté, Lemming ne manque pas de charme. Les tours de jeu se déroulent sur un rythme dynamique et une partie n'excède pas la trentaine de minutes, ce qui facilite sa présence régulière sur les tables. Toutefois, le renouvellement n'est pas son point fort (un seul tracé existant) et les jetons Bonus, une idée efficiente afin d'apporter de l'espièglerie et de gêner ses adversaires, ne génèrent pas une profondeur infinie. Lemming est typiquement le genre de jeu que l'on sort de manière occasionnelle. Sa simplicité, ses tours dynamiques, son thème loufoque et la bonne ambiance qu'il provoque le préservent d'un intérêt passager, mais n'impulsent pas suffisamment de plaisir renouvelé pour en faire un incontournable. Des lemmings pour toute la famille.
En conclusion
Lemming est un jeu de course avec des règles simples qui convient surtout dans un cadre familial. On apprécie le mécanisme subtil de déplacement des lemmings qui introduit un soupçon savoureux de réflexion. Avec ses parties courtes, son interaction omniprésente, cette course de lemmings demeure très plaisante (surtout de 3 à 5 participants), malgré un renouvellement limité. Sortez les parachutes, les jet-packs, les cordes, les lemmings sont devenus fous...
Descriptif technique :
Auteur : Sebastian Bleasdale / Illustrateur : Loïc Billiau
Editeur : Amigo, Gigamic / Âge : à partir de 8 ans
Nombre de joueurs : 2 à 5 / Durée : 30 minutes
Genre : course / Date de sortie : août 2014
Prix en boutique : environ 25 euros
Note du jeu : 7 / 10
PS : ne copiez pas les lemmings qui sautent du haut des falaises, ce sont des professionnels.
Publié le mardi 2 décembre 2014 à 00h00
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