Découvrez « Fusible » et son réalisateur Pierre Guillaume !
Le court-métrage, peut-être le moyen de faire avancer le cinéma de genre !
Pierre guillaume fait partie de ces jeunes talents français qui souhaiteraient voir le cinéma français bouger vers une multiplicité de genres, et donc en cela, dépasser le stade des habituelles comédies et drames.
Avec « FUSIBLE », il signe ici son premier court-métrage, et cela avec un talent certain. J'ai pu découvrir « FUSIBLE » lors de la soirée court-métrage du 1er festival du Week-end de la peur, et autant dire que je fus ravi de voir ce dernier. J'ai particulièrement apprécié la photographie et le cadrage de certains plans. De plus, la fin résume parfaitement le titre de ce court. En voyant « FUSIBLE », on se dit que finalement si le cinéma de genre doit arriver en France, cela se fera certainement doucement, mais aussi grâce à cette nouvelle génération dont fait partie Pierre Guillaume et son équipe.
(petite précision : les photos du film sont non étalonnées)
Comment décrirais-tu « FUSIBLE » ?
Il est très difficile de mettre FUSIBLE dans une case. Ce n'est ni un thriller, ni un film d'horreur, ni une comédie noire, ni autre catégorie pré-établie !!! J'ai d'ailleurs beaucoup de mal à lui trouver une catégorie quand je l'inscris à des festivals. Le choix est souvent très restreint.
Je le décris personnellement comme un huis-clos culinaire, c'est l'appellation qui colle le mieux au film.
Combien de temps as tu-mis pour réaliser « FUSIBLE » ?
Quand on ne connait personne, trouver une équipe technique de qualité, bénévole, motivée et qui tienne la route, est difficile, surtout pour un premier court- métrage, qui se veut professionnel et entièrement autoproduit.
Rassembler cette équipe m'a pris environ 4 mois : de novembre 2006 à février 2007. En même temps, je préparais le tournage avec mon 1er assistant, Bruno Cailloux, que j'ai trouvé très rapidement et qui est très efficace.
La préparation a vraiment eu lieu de février à mars, et le tournage s'est déroulé sur 4 jours : du 15 au 18 mars 2007. Mi-mai le montage était fini. Puis s'est enchainé la composition de la musique et de l'étalonnage : 2 morceaux importants dans la post production d'un film. C'est cette étape qui donne vraiment une « patte » au métrage, avec le rythme donné au montage bien entendu.
Le film a été finalisé mi-août.
Comment as-tu choisi tes comédiens ?
J'avais vraiment envie d'interpréter un rôle « barré », qui change des trentenaires mal dans leur peau, que l'on voit très souvent dans les comédies et pseudo-drames français. Donc je me suis écrit le personnage de Clarence, l'hôte. C'est un personnage qui me tient vraiment à coeur.
Le personnage de Michel a été écrit très tôt, pour Michel Reynald, un ami rencontré dans une salle de ciné où je travaillais. Il interpréte l'intrus, un vrai casse-couilles. J'ai très vite préssenti que ce genre de rôle lui irait à merveille. Je l'ai « casté » avec quelques dialogues et sous forme d'improvisation, et j'ai vu de suite qu'il collait avec le personnage.
Pour le dernier personnage, celui de David, l'ami de Clarence, qui sert de tampon entre ces deux forts caractères, j'ai fait un casting. Lectures et improvisations ont été faites pour une dizaine de personnes. Le choix s'est avéré difficile, d'autant plus que les dates de tournage étaient fixées. J'ai trouvé la bonne personne, juste à temps pour commencer les répétitions.
Quelle a été ta plus grosses difficulté sur le tournage ?
Comme pour beaucoup de courts-métrages, autoproduits ou pas, le planning était sérré. Nous avons tourné sur 4 jours au lieu des 5 jours prévus, budget oblige.
La difficulté a donc été de respecter le plan de travail et le découpage technique. Sachant que j'avais prévu 250 plans à tourner, nous avons vite vu, à la fin de la 1ère journée que cela était impossible. Le plan de travail a été retravaillé par Bruno Cailloux, 1er assistant réa, et son assistante Manon Guillo, qui ont bossé d'arrache pied toutes les nuits du tournage. Ils ont fait à eux deux un travail titanesque, je les remercie encore pour le très bon déroulement du tournage.
Etant réalisateur et également comédien principal sur FUSIBLE, la difficulté était double : diriger et jouer en même temps. Le travail s'est préparé en amont avec Manon Guillo, 2ème assistante réa, directrice d'acteurs et comédienne de formation. Nous avons longuement parlé des personnages et de leur évolution au cours du scénario, afin que je lui fasse totalement confiance. Donc nous dirigions les comdédiens ensemble, et elle me dirigeait quand j'étais devant la caméra.
Ma confiance était totale, je ne désirais visionner aucun des rushs tournés, afin de ne pas perdre de temps.
Que penses-tu du cinéma de genre ?
Depuis le Pacte des loups et ses 5 millions d'entrée France, je pensais comme beaucoup de personnes, qu'avec un tel succès, tout allait s'accélerer dans la production de films de genre. Eh bien non ! Les producteurs français sont toujours frileux pour produire ce genre de films. Si un film sorti au ciné n'a aucune chance de faire une bonne audiance sur une chaine hertzienne en prime time, il aura du mal à être produit. Ce sont les chaines TV qui détiennent le pouvoir. Il y a heureusement certaines prod qui prennent des risques, avec tout de même des budgets réduits, et produisent des films comme Haute tension, A l'intérieur, Frontières.
Les deux premiers cités ont fait un bide en France, mais sont considérés comme culte à l'étranger !!! Donc leur rentabilité est possible avec l'export, et les ventes DVD. Le public français doit se réveiller, doit bouffer de la péloche de genre française, car les talents, on n'en manque pas !!!
Sinon, beaucoup de jeunes réalisateurs saisiront d'autres opportunités outre manche.
Et moi le premier ! Je suis prêt à aller n'importe où si on me propose ou m'aide à monter un projet. Je n'ai aucune attache professionnelle en France.
Je défendrai mes projets pour participer à l'évolution du film de genre, les choses peuvent encore bouger chez nous.
Quelle a été ton impression sur le premier festival du Week-end de la peur ?
C'est une très bonne initiative de la part de Michael Abbate et Norman Gapes. La programmation a été fort sympathique et le côté underground fait plaisir en France. Le public vit le festival, participe, se manifeste, ne se prend pas au sérieux. Bref, tout se fait dans la bonne humeur. Je les remercie encore d'avoir sélectionné FUSIBLE qui a eu un accueil triomphal : c'est mon 1er festival donc mémorable, et pas le dernier. Je tiens également à remercier Romain Basset, double lauréat pour Bloody current exchange, qui m'a donné un coup de main technique de dernière minute, pour que mon film soit prêt à temps. Sans lui, FUSIBLE n'aurait pas été visible.
Publié le vendredi 7 septembre 2007 à 11h33
Fiches de l'encyclopédie de l'imaginaire en rapport avec l'article
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Fusible
1 fiche
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Pierre Guillaume
2 rôles
Commentaires sur l'article
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Salut, félicitation à toute l'équipe de fusible, c'est un très bon court et comme le dit le realisateur, le film n'est pas à classer dans un genre particulier et c'est je pense le grand atout de ce court métrage suprenant tant par ses comédiens que que par son sujet. Excellent
Nicolas
cinebres, le 8 septembre 2007 09h17 -
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On en veut encore Pierre!!
Norman Gapes, le 8 septembre 2007 16h55 -
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je l'ai vu et je trouve que c'est vraiment du bon boulot ! et l'angoisse monte et la fin est vraiment surprenante ! les couleurs, le jeu acteur, éffet spéciaux sont superbement bien réalisés ! J'espère revoir un autre court de Pierre Guillaume.
doudou, le 10 septembre 2007 14h40 -
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Chinois, ton premier film est pas mal, tu ferras beaucoup mieux avec l'expérience. Je crois que tu as trouvé ton style. Bravo à l'équipe et à l'emmerdeur de service qui me faisait peter un fusible.
alekine, le 5 janvier 2008 08h12