Critique Frissons [1976]

Avis critique rédigé par Christophe B. le vendredi 6 janvier 2006 à 08h50

Le premier Cronenberg


Frissons est le premier film professionnel de David Cronenberg… Voilà certainement la manière la plus naze de commencer un commentaire. Et pourtant c’est la vérité : Frissons est le premier film professionnel de David Cronenberg… Hum…
Comment ne pas comparer ce film à un autre qui fera date 15 ans plus tard : The Hidden, de Jack Sholder. Dans l’un comme dans l’autre il est question d’un mystérieux parasite prenant possession du corps et de l’esprit de pauvres humains. Alors pourquoi le film de David Cronenberg n’est-il pas resté dans la mémoire cinéphilique alors que la série B de Sholder s’y est creusée une place en or ?
Bon, il est certain qu’il n’y a ni courses endiablées en voiture de luxe, ni une bande son hard-rock sur Frissons, contrairement à The Hidden. On peut même dire que Frissons manque singulièrement de rythme. Et puisque le film se passe en huis clos dans un ensemble immobilier et bien c’est parfois long. Cronenberg fait durer les choses, il n’y a aucune recherche particulière dans la réalisation, la lumière ou la photographie, les personnages nous sont distants. Il y a comme un relent de film tourné à la va-vite, sans le sou, et surtout sans prendre le temps de bien faire (185000 dollars de budget et 15 jours de tournage, c‘est chaud).
Autant l’avouer également : Frissons est un film qui a mal vieillit. Comme beaucoup de films des années 70 d’ailleurs. Les fringues sont moches voire ridicules, les décors sont ringards et kitch. Les dialogues ne sont pas fabuleux, et débrouillez vous quand même pour chopper une version en V.O. sous-titrée, parce que le doublage des versions existantes est calamiteux !
Alors pourquoi donner cette note plus qu’honnête après avoir dit tant de méchancetés ?
David Cronenberg dans ce premier film (je vous ais dit que c‘était son premier film professionnel ?), ne fait qu’effleurer le thème récurent à toute son œuvre : l’horreur viscérale et cérébrale, l’interaction de la chair et de l’esprit. Et pourtant on sent bien que tout cela n’est pas très loin et ne demande qu’à percer.
J’ai d’ailleurs oublié de dire que ce fameux parasite qui se répand à une vitesse grand V déclanche chez l’être humain une frénésie sexuelle inextinguible et finalement mortelle. (A ce propos il faut noter la présence de l’égérie de Mario Bava : la fabuleuse Barbara Steele dans le rôle d’une lesbienne avec comme accessoire principal, une baignoire…Mais je m‘égare…) Tout le monde veut forniquer à tous prix avant de s‘entre-tuer… Et là ça deviens vraiment glauque.
Il y a ces moments ou l’attention du spectateur est retenue par des explosions gore jouissives. Quand le sang doit gicler, Cronenberg n’hésite pas une seconde, comme il en prendra l‘habitude par la suite, à tout montrer. Quelques années avant Alien, par exemple, Cronenberg nous fait le coup de la bébête qui comprend que le chemin le plus court entre deux points est la ligne droite. Alors quand le parasite doit sortir en vitesse d’un corps humain, évidemment, ça va un peu piquer...

La conclusion de à propos du Film : Frissons [1976]

Auteur Christophe B.
67

N’attendez aucune issue optimiste à l’histoire, le Canadien n’a pas le complexe du cinéaste Ricain moyen. Si rien ne s’y prête, il n’y aura pas de happy end ! Frissons est bel et bien un film un peu chiant, mais noir, dérangeant, claustrophobe et sanglant (et qui va permettre de lancer la carrière du cinéaste, parce que voyez-vous, c‘est son premier film pro…) Alors débrouillez-vous pour le trouver et le visionner !

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