Critique La colline a des yeux [2006]

Avis critique rédigé par David Q. le jeudi 4 mai 2006 à 06h26

La Colline au regard neuf

Remake du film homonyme de 1977 réalisé à l'époque par Wes Craven, cette nouvelle version d'Alexandre Aja (réalisateur de Haute Tension) remet au goût du jour et avec brio la tension et l'horreur de l'original. La preuve vous en sera faite dès les premières minutes avec une introduction des plus efficaces qui rentre tout de suite dans le vif du sujet. Mais, pour ceux qui ne connaissent pas le scénario, voici la trame de départ vers la Colline sanglante.
La famille Carter prend la route pour la Californie à l'occasion de l'anniversaire de Big Bob qui veut resserrer les liens familiaux. Personne n'est vraiment ravi d'être là, encore moins quand Bob fait un caprice en voulant traverser le désert. Une route abandonnée en guise de raccourci et les voilà plongés en plein cauchemar...

A qui le tour ?

Hormis l'introduction poignante, la première grosse demi-heure se passe sans aucune goutte de sang. Alexandre Aja préfère prendre son temps pour camper ses personnages et nous livrer leur personnalité avant d'entamer les temps difficiles. Le film n'en est pas moins intéressant car une tension palpable s'installe petit à petit autour de cette famille réunit là pour essayer de faire bonne impression. Lynn, la fille aînée s'inquiète du confort de son bébé dans ce mobil home en plein désert alors que Doug, son mari, essaye d'éviter de passer trop de temps avec ses beaux parents, Big Bob et Ethel. Brenda la soeur de Lynn ne jure que par son iPod et aurait préférée faire la fete à Cancun avec ses amis, alors que Bobby le benjamin n'a d'yeux que pour ses deux chiens. Mettez tout ce beau monde pendant des heures de route dans l'espace confiné d'une caravane - alors que dehors ce sont les grands espaces du désert - et vous aurez vite une cocotte prête à bouillir.
Le désert, c'est vide...

La suite est beaucoup moins joyeuse pour la famille Carter. En effet le film bascule complètement et rapidement dans l'horreur dès la première victime. Fini la rigolade, on rentre dans le vif du sujet. On a tout d'abord peur de ne pas voir qui attaque la famille, c'est souvent le cas dans les films d'horreur qui se passent toujours par nuit pluvieuse lors d'une panne de courant. Et bien non, cette fois-ci l'action se passe la plupart du temps au grand jour et vous allez pouvoir profiter des têtes difformes des psychopathes du coin dans toute leur splendeur, Alexandre Aja n'étant pas du genre à cacher le maquillage des acteurs. C'est donc un jeu du chat et de la souris qui se met en place obligeant les deux camps à utiliser différentes stratégies pour survivre.
Promener son chien n'est plus aussi sûr qu'avant...

Mais le plus fort est l'évolution des personnages de la famille. Doug, le jeune père tranquille va subir des transformations de visage et de comportement hallucinantes qui nous montrent l'étendue des dégâts psychologiques de leur aventure aussi bien que la qualité d'acteur de Aaron Stanford (qu’on a pu voir interprété Pyro dand X-men 2). Comme quoi on est prêt à tout quand on n'a plus rien à perdre. Brenda la jeune soeur insouciante interprétée par Emilie de Ravin va changer petit à petit de visage et afficher une peur comme jamais elle n'a eue. On avait déjà pu apprécier son interprétation de Claire dans la série Lost, la perte de son enfant lui permettant de jouer l'hystérique, mais dans La Colline, on est un cran au dessus. Même Bobby, le jeune prétentieux, va baisser d'un ton face aux évènements et tenter de redevenir humble pour survivre.
On l'appelle Emilie jolie...

Les évènements, parlons-en. Les scènes s'enchaînent sans faux pas et avec logique combinant action et suspens. On a même droit à quelques réflexions intéressantes sur les essais nucléaires et leurs effets, point de départ du scénario. Certaines scènes sont carrément réussies comme le réveil de Doug dans un vieux congélo rempli de membres dépecés, son futur tombeau s'il n'arrive pas à en sortir. Ca a de quoi stresser les plus calmes d'entre nous. Ou encore la fameuse scène de la caravane, présente dasn l'original dont je vous laisse découvrir le dénouement. Des scènes particulièrement efficaces et réussies. Cependant, il persiste 5 petites minutes presque à la fin où on sent une intervention extérieure sur le réalisateur pour intégrer une espèce de fausse fin tellement classique et normée par rapport au reste du film qu'on a vite fait de l'oublier pour se remettre dans l'ambiance pour le vrai final. Vous éliminerez aussi la dernière image qui est plus marketing qu'autre chose puisqu'elle induit une suite qui n'a pas lieu d'être. Une fois éliminés ces deux petites séquences, vous aurez un bijou de film d'horreur.
Alors, ça fait quoi d'être à la place de la barbaque ?

Je me dois de vous glisser quelques mots sur la réalisation et l'esthétique du film. Particulièrement efficace, la réalisation ne laisse aucun temps mort au spectateur, Aja réussissant à alterner humour, violence, gore et tension sans aucun problème, de fait le film passe plutôt vite et on ne se retrouve pas avec la désagréable impression d'avoir loupé une scène coupée au montage. Les effets spéciaux sont purement classiques, maquillages et explosions et renforcent donc le sentiment de réalisme du film. Du coup, on vibre pour eux dès qu'il arrive quelque chose et ça fait du bien de retrouver cette sensation si longtemps oublié à cause des récents films d'horreur utilisant la synthèse à outrance.
Oups, désolé monsieur, je ne vous avait pas vu

La musique est bien dans le ton et sais parfois se faire suffisamment discrète pour renforcer les effets visuels. A noter qu'à deux reprises la musique m'a semblée trop décalée, comme un air de Western Spaghetti qui n'a rien à faire ici et qui nous ferait presque décrocher de cette ambiance pesante. Heureusement ça ne dure qu'un instant.
Quand à l'esthétique, entre le désert et la ville fantôme bombardée de radioactivité, le vide et le silence forment un nouvel acteur du film, bien plus angoissant que les vrais monstres. Les maquillages sont soignés et le sang versé n'est pas compté. C'est donc vraiment gore et trash. La Colline redonne ses lettres de noblesse à l'interprétation et au vrai sang, à l'ambiance et aux maquillages, à la violence et à l'intelligence. C'est une réussite et je dis bravo.
A qui le tour ?

La conclusion de à propos du Film : La colline a des yeux [2006]

Auteur David Q.
88

La Colline est un très bon remake qui donne les moyens de s'exprimer aux acteurs. Un film qui ballade le spectateur entre suspens, action, gore et tension sans jamais se perdre dans la facilité. Enfin un film d'horreur cohérent où les victimes ne se laissent pas faire. On n'avait pas vu ça depuis un moment.

On a aimé

  • Le gore et les scènes chocs
  • L'évolution des personnages

On a moins bien aimé

  • Des incohérences finales
  • Une image de fin inutile et dommage

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