Critique Malpertuis I #1 [2009]
Avis critique rédigé par David M. le jeudi 10 décembre 2009 à 21h36
Une antho fantastique
Dans sa préface, Thomas Bauduret qui a dirigé cette anthologie, nous dit essentiellement deux choses. Tout d'abord, on semble assister à un regain d'intérêt pour le fantastique, notamment grâce à cette (in)fameuse Bit-Lit. Ensuite, il nous annonce que le but de l'ouvrage est de présenter un inventaire du genre fantastique.
Un inventaire ?
Rien que ça !
Voilà en tout cas un objectif ambitieux, reste à voir s'il est parvenu à l'atteindre.
Vingt-trois textes, pour vingt-deux auteurs répertoriés dans les biographies. Y aurait-il donc un texte orphelin ? Comment expliquer cette différence ? Un auteur secret ? Une première incursion inattendue du fantastique ? Ou probablement juste un oubli, puisque Léo henry, auteur de la nouvelle intitulée « Ekphrasis » n'est pas repris dans les biographies. Nous ne saurons donc rien de lui.
Une petite coquille donc dans cette antho, à moins que l'oubli soit volontaire. Mais disons le tout de suite, il y a d'autres coquilles dans le livre. Rien de grave, juste la preuve que les éditions Malpertuis font avec les moyens du bord. Tout cela est bien humain.
Vingt-trois textes, donc. Est-ce suffisant pour proposer un inventaire du fantastique ? Avant la lecture de ce recueil, j'aurais crié au fou, mais maintenant, je suis beaucoup moins catégorique. C'est que le boulot accompli est excellent. Les nouvelles, le plus souvent assez courtes, nous proposent un éventail assez large de ce que peut être le fantastique. On y trouve les classiques, comme les vampires avec « V comme... » de Benoît Giuseppin ou les golems avec « Golem de dancefloor » de Laurent Fétis. Il y a ces textes qui flirtent avec le fantastique et dont on ne sait s'il s'agit juste de délires de la part des protagonistes ou de vrai basculement dans l'irréel, comme dans « La cité de neige » de Nicolas Kempf. Parfois, le fantastique s'aventure sur les chemins du conte horrifique avec « Les disparus de Saint-Bosc » de Lucie Chenu. L'anthologie laisse même la place à un texte bit-lit plutôt destiné à un public adolescent avec « L'Erdre et le loup » de Ophélie Bruneau. Un texte qui dénote un peu selon moi. Enfin, il y a des textes plus difficilement classables comme le très bon « Chien de garde » de Jacques Fuentealba.
La qualité du recueil est telle que tous les auteurs mériteraient d'être cités.
Un mot sur les auteurs justement. Si les textes couvrent bien le genre fantastique, on peut regretter que la grande majorité des auteurs soient français, ou du moins francophones. On notera néanmoins les présences de John Everson et Brian Hodge au sommaire de ce recueil. Mais qu'en est-il du fantastique italien, espagnol, etc. Un inventaire exhaustif ne devrait-il pas aussi être géographique ? Sans doute plus facile à dire qu'à faire. Répétons-le, Malpertuis est une petite maison d'éditions. Saluons la pour le travail accompli. Du vrai, bon boulot. Cela faisait longtemps qu'un recueil de fantastique ne m'avait pas autant enthousiasmé. Vivement l'anthologie Malpertuis II.
La conclusion de David M. à propos du Recueil de nouvelles : Malpertuis I #1 [2009]
Une anthologie fantastique de très bonne qualité, sans grands noms, mais ayant misé sur des auteurs à suivre si ce n'est pas déjà le cas.
On a aimé
- Un état des lieux du fantastique.
- Des textes de très bonnes qualités.
- Des auteurs souvent peu connus mais prometteurs.
On a moins bien aimé
- Quelques petites coquilles de typo.
- Trop francophone.
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