Critique Raiponce [2010]

Avis critique rédigé par Vincent L. le dimanche 28 novembre 2010 à 20h08

Pour les plus jeunes, et les grand enfants...

Après un retour à l'animation 2d l'année dernière avec La Princesse et la grenouille, les studios Disney, sous l'impulsion de John Lasseter, continuent à piocher dans leur classiques pour créer leurs nouveaux long-métrages. Ainsi, si leur dernière création, Raiponce, utilise des techniques d'animations 3d tout ce qu'il peut y avoir de plus modernes, il renvoie pourtant, dans sa conception, à nombre d'ingrédients déjà souvent utilisés dans des films désormais devenus cultes : une princesse, un simili bad-guy, une jolie bluette, une vilaine sorcière, des animaux au comportement anthropomorphique, un déchainement de bons sentiments, ... Par de nombreux côtés, Raiponce rappelle Aladdin, La Petite Sirène voire Il était une fois, bref rien de foncièrement original, et une formule tellement épuisée par le passé qu'elle s'apparente désormais à une recette moisie. Et pourtant, il faut reconnaître à Disney un certain savoir-faire, tel, d'ailleurs, que les choses réussissent à fonctionner en dépit de ce côté déjà-vu assez proéminent.

Une nouvelle fois, les studios Disney vont puiser dans le vivier des contes pour s'approprier une histoire, et la formater selon leurs critères pour la transformer en spectacle à destination des plus jeunes. Cette fois, c'est le conte éponyme des frères Grimm qui est passé à la moulinette ; étant donné qu'il s'agit là d'une de leurs histoires les plus faibles, l'adaptation, en s'éloignant considérablement du récit d'origine, permet de se débarasser du côté capilotracté de la nouvelle, et ce même si c'est pour finalement arriver à une histoire presque excessivement balisée. Au final, Raiponce façon Disney n'a plus grand chose en commun avec le matériau d'origine, si ce n'est son élément principal, la fameuse chevelure. Pour le reste, le prince a été remplacé par un voleur, les cheveux ont été dotés de pouvoirs magiques, la place de la sorcière est sensiblement différente, et tout tend à amener le film vers l'inévitable "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". Si ceci ne vous effraie pas déjà, et bien il se peut que Raiponce puisse vous plaire.

La principale force du film est de s'appuyer sur des personnages charismatiques aisément identifiables, et aux caractères bien trempés. Sans être d'une force de caractère exemplaire, Raiponce n'est tout de même pas une cruche de l'envergure de La Belle au bois dormant (qui est l'une des icones de la niaiserie cinématographique) ; dans le fond, elle est plus proche de Jasmine, ou d'Ariel. A ses côté, Flynn est un voleur au grand coeur possédant nombre de caractères des héros de films de cape et d'épée, ainsi qu'un bon potentiel d'auto-dérision (même si le trait est parfois forcé) ; là encore, on pense à Aladdin (les deux personnages sont d'ailleurs physiquement très proches). Mais la véritable surprise du long-métrage se situe dans les deux animaux qui accompagnent les héros, Pascal le caméléon et, surtout Max, le cheval détective complètement psychorigide. Sans user de dialogues, rien que par des comportements et des expressions anthropomorphiques, ils assurent efficacement une grande partie de l'humour du film.

A côté de cela, Byron Howard et Nathan Greno réalisent le film avec beacoup de punch et énormément énergie. Malgré les lacunes et l'extrême prévisibilité du scénario, ceux-ci préfèrent s'intéresser aux passages à fort potentiel humoristique, et surtout aux scènes d'actions qui émaillent le film (notamment l'excellente course-poursuite sur le barrage). Les deux réalisateurs font, de plus, preuve d'une excellente inventivité dans l'utilisation des cheveux de Raiponce, qui, loin de n'être que de simples accessoires, vont voir leur utilité différer suivant les scènes (un treuil, une arme, ...). D'une manière plus générale, Raiponce est un conte de fée qui s'assume, ne se prend jamais trop au sérieux sans pour autant négliger ses aspects dramatiques (même si ceux-ci sont très amoindris par leur prévisibilité) ; cet aspect est d'ailleurs en adéquation avec l'aspect visuel du film, très "poupée Barbie", a base de personnages aux traits simples, et de décors enchanteurs aux couleurs chaudes. Bref, tout cela est très sympathique.

Seulement voilà, dans Raiponce, l'histoire est entrecoupée de scènes où les personnages chantent et dansent. Disney avait décidé d'abandonner ce concept de passages musicaux au moment de Tarzan, mais cela avait été repris dans la La Princesse et la grenouille, sous l'impulsion de John Lasseter qui jugeait cet ingrédient indispensable. Raiponce est donc, à ce niveau, un pur produit Disney, les gentils chantent, les méchants chantent, les figurant chantent, tout le monde danse, bref, on subit une petite dizaine de passages plus ou moins longs où l'on sombre dans de la pure comédie musicale. Cela peut déjà être un problème en soit pour certains spectateurs (moi par exemple), pour les autres, sachez que le soucis se situe dans le fait que le film est musicalement très pauvre. Bien que la bande-originale soit signé par Alan Menken (qui a signé les chansons pourtant correctes d'Aladdin), les musiques manquent d'inspiration, les rythmes sont très mous, et les paroles sont bien souvent laborieuses.

Ces scènes durant chaque fois de nombreuses minutes, on pouvait se dire que le temps gagné par scénaristes allait leur permettre de passer à côté des figures imposées vers lesquelles se dirigeait l'histoire. Mais non... Une par une, on tombe sur des retournements de situations exaspérant, que l'on aurait aimé ne pas voir pour une fois (Raiponce croit que Flynn l'a trahit et qu'il est parti avec le trésor, alors qu'il a juste été capturé par ses ennemis... pitié, combien de fois a t-on déjà vu ça ?). D'une manière plus générale, il est vrai que Dan Fogelman ne se s'est pas foulé dans l'écriture de Raiponce. Un peu à l'image du récent Dragons, on aurait aimé que le script soit à la hauteur de la mise en scène, le film y aurait clairement gagné en qualité et aurait pu aisément dépasser son simple statut de film pop-corn. Tel quel, il n'en demeure pas moins un spectacle agréable, mais vite vu, vite oublié.

La conclusion de à propos du Film d'animation : Raiponce [2010]

Auteur Vincent L.
60

Adaptation par les studios Disney du conte des frères Grimm, Raiponce est un spectacle à destination du plus jeune âge, mais qui n'oublie cependant pas les accompagnateurs (et les grands enfants) par son sens du rythme et ses nombreuses touches d'humour. Le résultat final est donc un film familial au capital sympathie indéniable, mais qui demeure structurellement trop faible pour réussir à s'élever au dessus de son statut de film pop-corn.

On a aimé

  • Des personnages sympathiques,
  • Très rythmé,
  • De l'humour bon enfant
  • Un design poupée Barbie sympathique,

On a moins bien aimé

  • Tous les passages chantés,
  • Une histoire très classique,
  • Un scénario trop prévisible.

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