Critique Loony quest [2015]

Pas de bol, le vieux roi Féodor a cassé sa pipe, le royaume d'Arkadia est en danger. Armé de votre crayon et de votre courage, vous allez pourfendre les créatures belliqueuses qui tentent d'envahir votre chère patrie. Seul le plus valeureux deviendra régent !

La boîte à délires.

Malgré son format plutôt resserré, Loony quest propose un matériel conséquent, justement mis en valeur par les illustrations de Paul Mafayon. On découvre une vingtaine de plateaux souples recto/verso, un sablier, des marqueurs effaçables, des feuilles transparentes et leurs supports ainsi que que de nombreux jetons ou marqueurs divers. La première impression s'avère très positive et une certaine hâte de tester le jeu se fait ressentir.

Les règles d'une quête « givrée ».

Si le but du jeu est d'amasser un maximum de points de victoire, leur acquisition demeure surprenante.

Avant de débuter une partie, on choisit un Monde (numéroté de 1 à 7) composé de six plateaux. On pose celui avec le 1 sur le support (fond de la boîte). Ce dernier indique les objectifs à atteindre, les pièges, les bonus, les gains et les pertes en points de victoire. Chaque joueur reçoit une feuille transparente et son support. Il visualise « dans sa tête » le chemin à parcourir et trace avec son crayon, et selon les contraintes données (rejoindre un point A à B, entourer un objectif, pointer un objectif...), le temps que s'écoule un sablier (environ trente secondes).

Tous les joueurs effectuent leur tracé simultanément. Ensuite, on vérifie le tracé de chacun en superposant le transparent avec le plateau en cours. Chacun marque ses points, récupère ses bonus ou malus. La partie se termine lorsque les six niveaux d'un monde ont été accomplis.

Une quête originale.

Loony quest parvient à se distinguer par des mécanismes originaux, ce qui apparaît comme un véritable exploit actuellement, tant de nombreux jeux se ressemblent. Le principe de visualiser virtuellement un chemin avant de le concrétiser sur son transparent, de le reporter sur le plateau, de vérifier sa vision spatiale, donne une vraie identité à Loony quest. Malgré quelques longueurs dans les règles, en cause la description des jetons Bonus et/ou Malus, l'ensemble s'explique facilement, se transmet et se comprend aisément. On adhère immédiatement à ce jeu familial qui promet une joyeuse ambiance lors de la superposition et de la vérification des gains avec des sourires de contentement ou des rictus d'insatisfaction, en cas de plantage absolu. On s'amuse et on passe un bon moment, avec une dynamique préservée sur la vingtaine de minutes que dure la partie.

Cependant, le jeu pêche par des soucis purement techniques, les transparents se salissent vite si on ne les nettoie pas avec un produit adapté. Quant à la piste de score (elle utilise le fond de la boîte), elle est carrément ratée, avec des pions qui tombent, une manipulation malaisée, une « vraie fausse » bonne idée. On regrette aussi la longévité plutôt limitée, seulement sept mondes différents, donc une quinzaine de parties au compteur avant que l'effet de surprise ne disparaisse. Afin d'allonger son intérêt, la sortie d'extensions demeure un impératif.