Critique Chiaroscuro [2016]
Avis critique rédigé par Christophe H. le mercredi 22 mars 2017 à 09h00
De l'ombre à la lumière
Paru en 2016, Chiaroscuro est un jeu de rôle edité par les Vagabonds du Rêve et financé par les souscripteurs via la plateforme Ulule.
Le livre de base (Imperium) est un épais volume de près de 400 pages, à la maquette aérée et efficace, aux illustrations talentueuses (mais parfois inégales), le tout produisant une lecture des plus agréables. Il décrit le monde dans lequel les joueurs prendront part. Un monde à la Mythologie originale, représentée par deux divinités, Mère Sylve (Obscur) et Père Nuages (Clair), qui ne sont pas sans rappeler la dualité et la complémentarité du Yin et du Yang (tout comme le "o" du titre du jeu). Plus de la moitié du livre en comprend sa présentation et passe en revue tous ses aspects, de la société à l’histoire des religions, de l’astrologie (magnifique chapitre aidant à la création des PJ au passage) à la politique, des Magies aux paysages que découvriront les joueurs lors de leurs aventures. Un monde ayant pour influence la Rome Antique jusqu’à la belle période des Cités Italiennes et dans lequel se mêle une petite partie de Fantasy, par la présence de quatre types de Magie et de certaines créatures imaginaires (malgré tout discrètes).
On se plonge donc dans cette lecture nous faisant découvrir de nombreux éléments, à la fois indispensables ou secondaires mais qui lient l’ensemble, le rendant cohérent et riche. Le développement de tout ceci part de loin (entités divines, monde en lente mais constante expansion, etc.) pour se recentrer petit à petit vers le quotidien des hommes, fait d’intérêts, d’affaires, de trahisons. Les histoires présentes à l’entame de chaque chapitre permettent également de se faire une idée des ambiances pouvant être créées dans Chiaruscuro. Elles livrent le ton du jeu et donnent un peu de "vie" à ce background.
Même s'il s'agit d'un jeu teinté Fantasy, l’humain reste la seule race jouable : il peuple et domine le monde. Impérium zoome sur la zone géographique appelée "Empire de Celalta" d’où les joueurs seront majoritairement originaires et axe l’ambiance sur les complots et intrigues. Malgré tout, des pistes et conseils sont donnés pour jouer autre chose et varier les plaisirs. Mais dans un monde tel qu'il est dépeint, avec sa part de mystère et de possibilité de voyage, il est dommage de ne pas développer davantage le reste. Peut-être dans un futur supplément ?
Les règles sont simples et légèrement modulables, dans le sens où elles sont faites pour rendre le jeu plus ou moins épique, plus ou moins mortel. Un personnage est composé de huit caractéristiques, 4 « claires », 4 « foncées » (mais il ne s’agit pas de caractéristiques pouvant être vues comme « loyal » ou « chaotique ,» pour reprendre un classique) et de diverses compétences. Les jets se basent sur un nombre déterminé de D6 auxquels s’ajoute le score de la caractéristique adéquate. Les compétences offrent un bonus sous forme de dés supplémentaires en fonction du rang occupé dans cette dernière. Il existe trois rangs (Initié, Expert puis maître) avant le rang Parangon qui, lui, permet de booster ses jets.
Les seuils de difficultés sont fixés par le Maître de Jeu et la valeur du lancer nuancera la réussite ou l’échec en fonction du seuil. Des points d’aspects (clair ou obscur) permettent de doubler la caractéristique utilisée lors de l’action, encore faut-il que celle-ci soit dans le bon « alignement ». Les points d’expérience glanés au fur et à mesure du jeu permettent de faire évoluer le personnage de manière classique (augmentation de caractéristique, gain de points d’aspect, nouvelle compétence) ou de se faire enseigner un savoir magique par un tuteur. En effet, dans Chiaruscuro, on ne joue pas un sorcier ou enchanteur « classique », la Magie est présente mais si vous souhaitez acquérir un Savoir, il devra vous être enseigné. Un aperçu assez complet des règles est disponible sur le blog du jeu.
Deux scénarios prennent place à la fin de l’ouvrage et permettent de se lancer rapidement grâce notamment à la présence de personnages prétirés. L’un sert le prélude de la campagne officielle (baptisée « Le destin des Maranteo »), l'autre propose de jouer un groupe de malfrats et permet une fin ouverte, laissant le choix de la continuité aux joueurs et idéal pour faire découvrir "en douceur" Chiaroscuro.
La conclusion de Christophe H. à propos du Jeu de rôle : Chiaroscuro [2016]
Chiaroscuro nous propose donc un jeu à l’univers original pouvant facilement laisser imaginer un enchevêtrement de la série historique Rome et d’un léger fond typé "Fantasy", le tout nimbé d’une mythologie poétique et mystérieuse qui attise notre curiosité au fur et à mesure de la lecture. La présentation de l’univers est sérieuse et maîtrisée rendant l’ensemble cohérent, les règles sont simples, efficaces et légèrement modulables. Pour l'instant, la gamme étant incomplète, il est difficile de savoir si le jeu va rester dans des domaines "luttes d'influence et pouvoir" ou s'il va s'ouvrir sur le reste du monde et faire profiter les joueurs du bel environnement mythologique qu'il propose et qui, à ce stade, reste malgré tout trop en retrait.
On a aimé
- L'univers imaginé en toile de fond, poétique et mystérieux
- Le travail éditorial dans son ensemble
- Les deux aventures et personnages prétirés proposés en fin d'ouvrage
On a moins bien aimé
- Le reste du monde, très (trop ?) discret
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