Critique Shades of Magic #1 [2017]

Et si le monde qui est le vôtre n'était qu'un monde parmi d'autres. Le Londres gris, ton Londres Lila, est celui sans magie, celui qui a perdu son éclat et où ne reste que cette odeur de fumée et de suie. Le Londres rouge, mon Londres, dans cette odeur de fleurs où la magie demeure et fait partie du quotidien, mais seulement pour certains et qui doivent longuement l'étudier pour parfaitement la maitriser. Le Londres blanc, le Londres haï, où la magie est telle qu'elle a perverti les esprits, des fous qui pensent que la magie coule dans le sang et n'hésitent pas à tuer pour le boire et prouver leur folie... voire à porter leurs peaux dans l'espoir illusoire d'être à nouveau bénis. Et... Le Londres noir, celui qui n'est plus. Celui où les hommes ont servis de réceptacle, vidés, anéantis pour une sombre magie qui avait repris vie. Corrompue. C'est pour cela que les portes entre les mondes ont été fermées et que plus personne ni plus rien ne doit les traverser... A part les Antaris, ce que je suis. Mais...

Un Londres de différentes couleurs accueille en son sein Kell, l'Antari, et Delilah Bard, une voleuse un peu trop curieuse, le tout dans des volutes noires suspectes, un simple regard sur l'illustration nous plonge déjà dans les méandres de Shades of Magic. La couverture est semi-rigide, parfaite donc pour accueillir les quelques 500 pages de ce roman en toute fluidité. Le titre et quelques fioritures sont en vernis sélectif, ce qui comble mon petit cœur de perfectionniste amoureuse des livres.

​Pour le reste, les chapitres sont extrêmement bien définis, par une page entière l'annonçant, et des sous-chapitres s'annonçant sur la page suivante (et non à la suite du récit). C'est clair, c'est fluide, c'est juste parfait. Voguons sur les flots intérieurs de ce livre. L'écriture est plus que compréhensible, pas de langage soutenu ou d'expressions littéraires. Les mots se font doux comme le velours ou tranchants comme l'acier, imprégnant réellement le lecteur de l'ambiance des différents univers, ainsi que par les nombreux détails décrivant les différents Londres. On en vient presque à avoir le spectre de vision qui change au fil des voyages ou à avoir ces parfums entêtants se poser délicatement au bout de notre nez, comme une odeur lointaine d'un souvenir passé. Parlons désormais de l'histoire. Sans spoil, comme d'habitude, j'ai vraiment adoré la majorité du roman. J'ai adoré découvrir les Londres, les nombreux personnages, leur histoire, leur caractère, cette partie est vraiment magique. J'ai aussi accroché au retournement de situation, pas autant qu'au reste, mais la curiosité l'a emporté, d'autant qu'il n'arrive pas tout de suite et nous laisse largement le temps de nous attacher au roman. En revanche, je n'ai pas aimé la fin. Presque bâclé à côté de la magnificence du reste du roman. Trop rapide peut-être, trop en décalage, ou simplement un accord trop différent qui nuit à l'harmonie du roman. Je ne dirai pas que c'était mauvais, car ça ne l'était pas, juste que ça aurait possiblement mérité plus de pages pour une meilleure fluidité et un plaisir de lecture optimal. Mais attention, je réitère mon amour pour le reste du roman qui a su se lover dans mon petit cœur ! J'ai hâte de lire la suite de cette trilogie !