Critique Herdy Gerdy [2002]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mardi 16 janvier 2024 à 09h00

Berger Simulator 2002

Comme tout média, le jeu vidéo dispose d'une mémoire sélective où l'on se souvient surtout des œuvres cultes comme des gros succès commerciaux ou encore des ratages spectaculaires. Et à côté, il y a la masse des jeux oubliés tels Herdy Gerdy.

Cette exclusivité PS2 sortie début 2002 fut éditée par feu Eidos Interactive (aujourd'hui Square Enix Europe) et développé par feu Core Design (aujourd'hui fermé), studio britannique avant tout connu pour sa série des Tomb Raider. Une saga culte qui tient le studio très occupé enchaînant les épisodes de Lara Croft à la chaîne jusqu'à en dégoûter les employés. Durant cette frénésie qui dura de 1996 à 2003, Core Design sortit pas moins de 9 jeux (consoles de salon et portables ainsi que sur PC) Tomb Raider tout en ayant néanmoins l'opportunité de travailler sur d'autres projets. L'un deux, Herdy Gerdy, fut mené par le producteur Clint Nembhard se reposant sur David Long pour diriger la programmation et David Pate faisant de même pour la partie artistique. Une fois sorti, le jeu reçu des critiques mitigées même si globalement positives tout en ayant pas vraiment convaincu le public. Une tentative manquée de diversification pour Core Design qui entamait ensuite son déclin jusqu'à sa fermeture en 2010.

 

Herdy Gerdy se déroule dans un monde imaginaire à l'ambiance fantasy où des humains et des créatures imaginaires (surtout des animaux anthropomorphes) cohabitent. Vous incarnez ainsi Gerdy, le fils du grand berger Gedryn qui vient de subir un sort maléfique de l'infâme Sadorf. En effet, ce dernier règne d'une main dictatorial sur la contrée de Gerdy puisqu'il a gagné le tournoi de berger lui permettant d'accéder à un grand pouvoir. Un tournoi ayant lieu tous les 5 ans pour désigner le chef de cette terre pastorale. Et comme seul Gedryn pouvait prétendre à vaincre Sadorf, le voilà cloué au lit. Gerdy va donc devoir le remplacer en se rendant au lieu du tournoi tout en apprenant les arcanes du métier de berger en chemin. Il va devoir dompter de nombreuses créatures, se faire des amis comme des ennemis et apprendre de nouvelles capacités pour pouvoir vaincre Sadorf.

Autant ne pas y aller par quatre chemins : ce qui fait la force de Herdy Gerdy c'est son originalité. Néanmoins une originalité qui n'arrive jamais à nous convaincre pleinement. Et ce à tous les niveaux. A commencer par son scénario mettant en scène un berger devant sauver le monde en exerçant ce noble métier. On est dans le très classique récit d'un jeu héros partant d'une quête simple (soigner son père) qui devient l'élu sur qui le destin d'un monde repose. Le tout étant une invitation au voyager pour découvrir le monde tout en devenant un héros accompli. Une narration assez efficace même si simpliste qui ne va pas nous laisser de grands souvenirs. On apprécie surtout les rencontres entre Gerdy et divers protagonistes pouvant nous arracher un sourire de temps en temps. Surtout que le jeu est entièrement doublé en français même si le doublage accuse évidemment son âge. C'est plus sa direction artistique qui nous enchante avec une approche nous plongeant dans un dessin-animé occidental des années 1990. A ce niveau, Herdy Gerdy était à deux doigts d'être un réel précurseur de la mode du cel-shading. L'ambiance cartoon rend l'univers assez attachant d'autant plus que les belles musiques de Martin Iveson et Peter Connelly bercent agréablement notre progression. Sur un plan purement technique, le jeu n'a pas réellement de quoi pavoiser sans être honteux.

 

On se dit aussi que le jeu a dû être difficile à vendre tant il a un positionnement compliqué. Son univers et certains partis pris (pas de game over ou de vie) font penser à un jeu destiné aux plus jeunes. Alors que dans les faits, on a surtout affaire à un jeu d'exploration comme de réflexion. En effet, pour progresser, il va falloir mettre des créatures dans les bons enclos. Si au début cela paraît assez simple, l'ensemble se complique évidemment. D'une part parce que les créatures n'obéissent pas de la même manière entre celles qu'il faut guider en se mettant derrière elles ou celles qui nous suivent quand on joue de la flûte. A côté de ça vous avez plusieurs sortes de gros ours roses par niveau qui peuvent tuer les autres créatures. Il faudra donc les enfermer en les appâtant pour qu'ils nous poursuivent. De plus, certaines créatures ne peuvent se croiser sous peine qu'un troupeau fasse trépasser l'autre. Bref, plus on avance, plus il faudra réfléchir à comment procéder pour débloquer le niveau suivant. Les conditions de réussite changent entre parquer un pourcentage de créatures présentes sur la carte ou encore un contre-la-montre où il faut parquer toutes les créatures présentes. Ainsi que d'autres conditions qu'on vous laisse découvrir. Pour réussir, notre héros va pouvoir récupérer de nouveaux objets comme de nouvelles capacités (monter aux échelles, nager...).

Encore une fois, tout ceci est pour le coup assez original. Je n'ai pas la vanité d'avoir tout vu dans le jeu vidéo mais je possède quand même une solide expérience et je n'ai jamais joué à un tel titre. Et quand tout fonctionne bien, qu'on réussit à parquer les créatures dans le bon ordre avec une grande fluidité, il faut avouer que c'est assez gratifiant. Surtout qu'il y a une réelle variété dans les niveaux permettant d'accentuer un certain dépaysement. Ce n'est clairement pas ce qu'on a joué de plus passionnant mais c'est assez plaisant dans l'ensemble. Dans le détail, il y a quand même de réels défauts notamment la caméra qui a le don de changer d'angle de manière aléatoire nous peinant réellement. De plus, certaines créatures comme des sortes de poules ou les ours rose ont de réels problèmes de recherche de chemin (ou pathfinding) pouvant occasionner de sacrés colères quand il faut tout recommencer... Le jeu souffre ainsi d'imprécisions de gameplay qui peuvent parfois gâcher l'expérience. Si le jeu offre une belle durée de vie d'une douzaine d'heures (bien plus si on vise le 100%), on ne peut pas dire qu'on soit impliqué avec intensité du début à la fin. Le jeu essaye pourtant de varier son gameplay que cela soit la collection de clochettes présentes dans chaque niveau, des phases d'infiltration et autres idées. Mais force est de constater que ces phases différentes ne sont, encore une fois, pas des plus palpitantes.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Herdy Gerdy [2002]

Auteur Bastien L.
60

Herdy Gerdy est typiquement le genre de jeu doté d'une réelle originalité et d'idées assez intéressantes qui malheureusement ne réussit jamais à sublimer ce qu'il propose. L'univers est attachant mais le scénario est trop oubliable. La direction artistique est charmante mais la technique trop basique. Le gameplay mélangeant exploration et réflexion parvient à être plaisant comme diversifié tout en n'arrivant jamais à pleinement nous accrocher. Et c'est avec un constat lucide qu'on se dit que ce n'est pas un si grande injustice que ce titre soit oublié aujourd'hui.

On a aimé

  • La direction artistique façon film d'animation
  • Original
  • Parfois très gratifiant

On a moins bien aimé

  • Mais aussi frustrant
  • Scénario trop basique
  • Pas toujours palpitant

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