Critique Hollow man 2 [2006]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 4 juillet 2006 à 08h14

Le retour du psychopathe transparent

Lorsqu’un redoutable soldat d’élite, et occasionnellement criminel de guerre, rendu invisible par une manipulation biologique, perd la raison et devient incontrôlable, l’armée américaine se retrouve sur les dents… Sans compter qu’il va falloir qu’ils composent avec les représentants de la police locale, décidemment bien trop curieux…
Le film démarre sous les meilleurs auspices. Une réception, un scientifique apparemment ivre qui fait le malin au milieu des invités. Soudainement, le casse-pieds de service est mystérieusement traîné dans les toilettes pour y subir des violences assez démonstratives. Interrogé de manière abrupte par un homme invisible apparemment très courroucé, il est finalement égorgé par un débris de téléphone portable, aussi coupant qu’une lame de rasoir. Non sans avoir auparavant délivré un nom à son bourreau : le docteur Maggie Dalton (qui s’avèrera être un joli brin de fille, vous vous en doutez bien !).
A partir de ce moment et durant une bonne heure, le spectateur va assister au déroulement d’un scénario assez proche de Terminator, auquel on aurait ajouté le thème de la conspiration gouvernementale. Mis de coté par les militaires qui interviennent sur les lieux du crime, les détectives Frank Turner et Lisa Martinez sont cependant chargés d’assurer la protection rapprochée du docteur Maggie Dalton, une collègue du scientifique assassiné. Cette dernière détient en effet des secrets Défense, et notamment un antidote destiné à assurer la survie des hommes invisibles, autrement condamnés à moyen terme.
Comme l’on peut s’en douter, le détective féminin n’est qu’un alibi au déclenchement de la rage de Frank Turner (interprété par Peter Facinelli, le beau gosse de la série TV Fast Lane). Un accès de fureur vengeresse qui se produit à l’occasion de l’assassinat de sa collègue par le perfide et psychotique soldat Griffin. Par conséquences, le couple qui se forme se trouve être Maggie Dalton et Frank Turner, le traditionnel duo glamour ‘’jolie scientifique et flic courageux’’. Une fois créée, fuyant une sorte de T-1000 invisible, la paire de futurs tourtereaux doit alors composer avec l’obstination des responsables militaires qui sont résolus à étouffer définitivement l’affaire, en éliminant à la fois le soldat encombrant et les différents témoins.
Ecrit par l’expérimenté producteur-rélisateur-scénariste Joel Soisson (Mimic 2, Dracula 2001), le script de Hollow Man II surprend par sa relative qualité intrinsèque. Sans être totalement convainquant, ni même original, il a cependant l’avantage d’être suffisamment crédible pour que l’on se s’en offusque pas. Bien sur, des incohérences demeurent, de même que quelques passages inutiles (la pseudo-séquence érotique dans la chambre des deux jeunes ados est complètement incongrue et inintéressante, par exemple), mais dans l’ensemble, cela reste acceptable.
Le réalisation, quand à elle, a été confié à un débutant : le cinéaste allemand Claudio Fäh. Illustre inconnu dans le milieu du cinéma de genre, il s’en sort plutôt à son avantage, avec une mise en image sans grande imagination mais dotée d’une bonne photographie assez sombre et nihiliste – avec une préférence pour les bleus nuits. Le rythme choisi n’a rien de trépidant et il fait plutôt penser, par son montage réfléchi, à un épisode des X-Files. Il est cependant assez bien adapté à l’ambiance morose dans lequel baigne le film.
Ainsi, durant cette première heure de course-poursuite, le spectacle est assez distrayant. Mais cela se gâte quelque peu vers la fin, au moment où Frank Turner décide de s’injecter le sérum d’invisibilité pour lutter à armes égales avec un Griffin plus dingue que jamais (interprété par un Christian Slater presque toujours transparent). Et tout cela se conclut par une prévisible confrontation de mâles possessifs, sous la pluie (il faut bien que l’on voie quelque chose), devant le regard apeuré de la blonde Maggie, véritable promise au vainqueur de ce combat de paons. Mais les dés sont pipés. Empoisonné, le méchant fini par succomber à un fatal coup de pelle porté hors cadre (rhaaaa, plus assez de tunes pour les effets gore ou quoi ?) et les deux amoureux pourront se consacrer à leur bonheur.
Cette fin, il faut le dire plombe un peu le métrage, d’autant plus qu’elle n’est pas satisfaisante en manière d’effets gore et de maquillages spéciaux. Au regard de ses débuts prometteurs, on était en droit d’en attendre plus d’autant que les effets visuels, peu exigeants et peu spectaculaires (un pistolet qui flotte en l’air, une trace de pas, un spectre de pluie numérisé) n’ont rien de très excitants. Bref, on a un peu une impression d’assister à une sorte d’effet soufflé ; au lieu d’un final en apothéose, on a en fait la vision d’un film se polissant de lui-même pour s’achever sur un dénouement convenu.

La conclusion de à propos du Téléfilm : Hollow man 2 [2006]

Auteur Nicolas L.
50

Hollow Man II est plutôt une bonne surprise. Pas extraordinairement bien écrit ni remarquablement réalisé, il est un matériel direct-to-DVD honnête et divertissant, doté de quelques – trop rares - effets gore et d’une histoire qui se laisse suivre sans heurts. Il est cependant dommage que le final ne soit pas un peu plus osé et original. Un manque de prise de risque qui empêche le film de réellement décoller.

On a aimé

  • Scénario et réalisation honnêtes
  • Quelques effets gore
  • Interprétation convenable

On a moins bien aimé

  • Manque d’originalité
  • Une fin décevante

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