Critique Burn Paris Burn [2010]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 24 mai 2011 à 12h27
Paris brûle-t-il ?
Romarik est un geek black metalleux complètement addict au jeu vidéo Freelord. Un jour il rencontre Venus, une jeune gothique passionnée par tout ce qui touche à l’occulte et à la magie vaudou. Complètement charmé par le magnétisme de Venus, Romarik l’invite à visiter son monde psychédélique et satanique sur sa moto volante. Ensemble, ils créent un groupe de black metal, le SATAN SYSTEM, et partent à la conquête de la capitale…
Cinq ans après un moyen métrage remarqué par ses qualités visuelles et conceptuelles, Les 6 Dreads de l’Enfer, le studio français Youth Industry nous revient avec une production plus ambitieuse intitulée Burn Paris Burn. Réalisé par Laurent Sebelin et Pierre Massine, le film nous emmène dans un univers psychédélique ultra référentiel empruntant ses composantes à Meliès, au cinéma expressionniste allemand, à José Mojica Marins, à la culture pop et au vidéo clip, le tout mené avec un humour assez décalé et un cynisme affirmé. Un choix artistique extrêmement éclectique qui, s’il démontre l’étendue de la culture des deux hommes et peut amener le cinéphile à se livrer à un amusant quizz, a tendance parfois à se prendre un peu les pieds de l’épais tapis composé de symboles brodés sans grande subtilité (attention, il s’agit d’un parti pris des deux réalisateurs et non pas les stigmates d’une quelconque incompétence).
Le métrage n’en est pas pour autant ennuyeux. Loin de là. Le scénario, qui mélange (oui, encore !) de manière foutraque des éléments narratifs et conceptuels très variés - La légende du joueur de flûte d’Hamelin, Faust, le jeu de rôle medfan (on pense à des vieilles séries B comme Mestema: le maître du donjon), les délires satanistes de la scène norvégienne de True Black Metal et le genre kaiju eiga (si, si !) - est même très agréable à suivre en raison d’une réalisation rythmée, au ton « clipesque » et aux prises de vue vraiment inventives. L’aspect psychédélique pourra bien évidemment gêner l’esthète en cinégénie, ce genre étant une manière bien commode de combler les lacunes structurelles d’un récit et masquer ses insuffisances dramatiques. Mais ici, s’ils poussent parfois le bouchon un peu loin en insistant sur des argumentations un peu vaines (le pamphlet contre les mass medias) et les effets (de manière parfois un peu trop scolaire), Laurent Sebelin et Pierre Massine, s’en sortent plutôt bien.
Par contre, Burn Paris Burn est un claque visuelle. Youth Industry peut vraiment être fier du travail accompli sur ce film. Chaque plan se déroulant dans l’univers de Romarik et Venus est un régal pour les yeux, les réalisateurs ayant de plus habilement mariés l’image avec l’environnement sonore et musical. Conçue comme une succession de tableaux surréalistes, psychédéliques et rock n’roll, la plus grande partie du film est apte à contenter au-delà leurs espérances les amateurs de belles images et de musique musclée. C’est bien simple, Burn Paris Burn peut tenir sans rougir la comparaison avec les plus grosses productions hollywoodiennes utilisant ces techniques infographiques. Quand l’on prend connaissance du budget du film, très modeste (un peu plus de 20000 euros), on mesure encore plus la performance accomplie par les deux cinéastes et leur équipe. Quand aux scènes réalistes, si elles se montrent, bien entendu, moins impressionnantes, elles éveillent l’attention par leur traitement décalé, parfois déjanté, et elles nous arrachent souvent un sourire de contentement (malgré des comédiens aux performances perfectibles et un argumentaire parfois maladroit).
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Burn Paris Burn [2010]
J’ai été fortement séduit par Burn Paris Burn ! Certes, le film de Laurent Sebelin et Pierre Massine, de par son assez rustre empilement de thématiques, voit sa structure narrative apparaitre comme une sorte de mille-feuilles manquant de finesse - et donc un peu indigeste - mais c’est bien là son seul défaut. En fait, la force de cette nouvelle production du studio Youth Industry se situe dans sa réalisation, qui marie des prises de vue très inventives, un montage très « rock n’roll » et un rendu visuel carrément époustouflant. Au final, on oublie très vite les carences scénaristiques pour profiter pleinement d’un défilement de séquences funs et extrêmement belles. Bravo !
On a aimé
- Une exceptionnelle qualité visuelle
- Un film fun
- Riche en symboles et thématiques
- Une bonne bande originale
- Un excellent environnement sonore
On a moins bien aimé
- Un scénario qui n’est pas sans défaut
- Une interprétation perfectible
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