Critique Robotropolis [2012]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 5 mai 2012 à 17h58

Bot Apocalypse

Au début des années 70, Michael Crichton, s’inspirant des lois de la robotique imaginées par Isaac Asimov nous offrait l’un des chefs d’œuvres de la science-fiction. Dans Mondwest, Yul Brynner incarnait un androïde qui, défiant ces lois garantissant la supériorité de l’homme sur les créatures artificielle, brisait son statut de domestique servile et d’objet de plaisir pour revendiquer son autodétermination de manière extrêmement violente.  Le contexte de l’époque n’étant guère propice à la critique sociale (notamment en ce qui concerne le statut des minorités), Michael Crichton avait légèrement masqué le caractère métaphorique de son œuvre en faisant du robot de Mondwest une machine « détraquée », un tueur froid et inhumain (comme si le meurtre était étranger à l’esprit humain). Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et Masamune Shirow est passé par là…

Le scénario de Robotropolis est construit à base d’anciennes et de nouvelles idées. Les robots n’acquièrent pas ici une véritable conscience individuelle et ne revendiquent pas une quelconque émancipation, comme le veut la mode actuelle. Non, leurs actes sont les conséquences d’une manipulation humaine, un simple sabotage opéré par un actionnaire jaloux qui a transformé les machines de New Town en une horde de redoutables prédateurs. L’on est donc plus proche de l’esprit Mondwest que de celui de la génération de films cyberpunk « post Ghost in the shell ». Dans ce film réalisé à Singapour par l’américain Christopher Hatton, l’on suit une équipe de télévision dirigée par la ravissante journaliste Christiane Nouveau (Zoe Naylor). Diffusé en direct, via leur régie installée dans les bureaux du créateur du site, et sous la surveillance de son producteur Jason Brooks (Edward Foy), le reportage a pour sujet l’introduction des robots dans le quotidien des habitants de New Town, une cité moderne dans laquelle vivent les familles des employés de l’industrie voisine.

Au début, tout se déroule pour le mieux. Gordon Standish (Lani John Tupu), un milliardaire qui a construit sa fortune sur l’industrie pétrochimique et les technologies de pointe, fait visiter les New Town et ses installations robotiques à l’équipe de reportage. L’endroit semble idyllique et les robots, qui remplissent les fonctions de service d’ordre et d’agents de service public, paraissent totalement bien intégrés à la vie quotidienne des habitants.  Tout va basculer en quelques secondes. Alors que les journalistes se trouvent sur un terrain de football, une altercation se produit entre deux joueurs, un humain et un robot. Ce dernier met très rapidement un terme à la discussion en creusant un trou gros comme le poing dans la poitrine de son adversaire. La scène, diffusée en direct, cause un grand émoi auprès des téléspectateurs et met Standish dans l’embarras. Et cela ne va pas s’arranger car cette agression va être suivie de nombreuses autres, pour se transformer en un massacre généralisé.

La première chose aux yeux quand l’on visionne Robotropolis est la relative bonne tenue des effets spéciaux. Du moins si l’on tient compte de la faiblesse du budget alloué aux CGI. Les incrustations sont correctes, tout comme l’animation de ces androïdes qui peuvent adopter une position de quadrupèdes pour gagner en vitesse de course. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant du script et de la réalisation, qui présentent tous deux de sacrées carences. Au fil du récit, le scénario dévoile toutes ses faiblesses et ses incohérences : une compagnie surpuissante qui ne possède aucun service d’ordre humain, une ville mise à feu et à sang sans que réagisse une quelconque autorité, un simple journaliste qui parvient à s’introduire sans aucun problème dans une zone de guerre (ce qui laisse à penser que les robots peuvent faire de même dans l’autre sens). Bref, des facilités scénaristiques qui nuisent à la crédibilité du récit.   A coté de cela, force est de constater que l’intrigue ne présente guère d’originalité et peut être comparée à une banale apocalypse zombie, avec des robots remplaçant les morts-vivants. Une sorte de robogeddon.

La réalisation de Christopher Hatton manque de punch et de personnalité. Alors, certes, le travail est appliqué, on ne décèle pas de gros défauts techniques et l’histoire est facile à suivre, mais le récit est peu accrocheur et totalement vide de climax. L’important aspect survival (tout d’abord urbain puis rural quand les personnages se réfugient dans la jungle) de l’intrigue apparaît comme bien fade (on tremble vraiment très peu pour les personnages) et les éléments horrifiques sont trop peu nombreux et mesurés pour avoir une quelconque influence sur le ressenti du spectateur. Dommage, car, dans l’ensemble, l’interprétation affiche un niveau assez correct, avec, pour citer les plus remarqués, la jeune australienne Zoe Naylor et l’acteur indonésien Lani John Tupu, qui interprète un crédible milliardaire philanthrope.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Robotropolis [2012]

Auteur Nicolas L.
45

Robotropolis est un spectacle assez divertissant, principalement grace à la présence d’images CGI assez réussies et une réalisation consciencieuse. Il est cependant regrettable que le manque d’originalité et les faiblesses du scénario, ainsi que le manque de personnalité de Christopher Hatton sur ce film, empeche le spectacle de dépasser ce modeste statut.

On a aimé

  • Une réalisation appliquée
  • Des images CGI correctes

On a moins bien aimé

  • Un scénario perfectible
  • Une histoire peu surprenante
  • Manque de suspense et de moments forts

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