Centurion ► Anecdotes du film

Cette page rassemble les anecdotes du film Centurion, regroupées en différentes catégories.

Interview Neil Marshall et Axelle Carolyn (Anecdote)

Lors du dernier festival du BIFFF, nous avons eu la chance de rencontrer le réalisateur Neil Marshall et l'actrice Axelle Carolyn, rendu sur les lieux par pur plaisir. Nous en avons profité pour leur poser quelques questions au sujet de Centurion, qui sort le 7 juillet prochain en France.

Chaque film de Neil Marshall étant attendu avec très grande impatience - il a tout de même signé The Descent, Dog Soldier et Doomsday -, nous nous sommes fait une joie de l'interroger sur son dernier long métrage, mais aussi sur ses futurs projets. En parallèle, Axelle Carolyn nous a parlé de son rôle, mais aussi de sa future reconversion comme réalisatrice.

SFU : Quand l’on regarde la bande-annonce, on a l'impression que le film est un péplum, mais qu'il se transforme en survival. Est-ce correct ?

Neil Marshall : Oui. Au début, le film suit plus ou moins un scénario traditionnel, une armée qui envahit un territoire ennemi. Mais il y a rapidement un tournant dans l'histoire qui la fait basculer dans le survival.

Nous retrouvons dans le trailer de Centurion une sorte de violence graphique que vous aimez utiliser dans vos films.

N.M : Il y a beaucoup de scènes violentes dans ce film...

Axelle Carolyn: c'est probablement le plus violent de tes films, non?

N.M : ...oui. Je pense qu'à cause des films que j'ai faits par le passé, je suis comme immunisé. Oui, Beaucoup de gens me disent que c'est excessivement violent.

A.C : Je pense que c'est surtout à cause de cette première scène qui est très violente, car après c'est plutôt étalé tout le long du film...

N.M : À peu près oui. Mais comme j'ai dit, je ne m'en rends pas trop compte.

Le travail sur les costumes est impressionnant. Est-ce que vous vous êtes impliqué dans cette partie?

N.M : Il y a deux côtés dans l'histoire. La première, avec les Romains, est basée sur une réalité historique pour recréer l'environnement le plus authentique possible, car les Romains nous ont laissé des traces de leur mode de vie. Puis, il y a la tribu des Pictes dont on ne sait pratiquement rien, car il n'y a plus de trace historique. Ils sont en partie issus de l'imagination et d'une démarche artistique basée sur...

A.C : le côté pratique

N.M : ...leurs usage et le côté pratique (ndt : Axelle joue l’une des Pictes). Le truc, c'est que les Pictes étaient supposément censés se battre complètement nus.
On s'est retrouvé au milieu de l'Écosse en plein hiver... Je ne pense pas que la nation Picte était stupide, car sinon, elle aurait été une menace pour personne. Donc on les a imaginé avec du cuir et de la fourrure pour habit, et avec une hache, très utile et fonctionnelle.

Ça marche bien. Avec leur peau de loup, et quoi d'autre? De la peau de cerf, puis...

A.C : ...de Cerf, de lapin et aussi de Bouc, cela fait vraiment étrange. Il y a plusieurs couches, tout est lié par du cuir, c'est plus un « patchwork » fait avec ce qu'ils ont pu trouver et qui leur fait un habit pratique pour se battre et monter à cheval.

Dans le film il y a Michael Fazbender et Dominic West qui ont joué dans 300. Est-ce pour cette raison que vous les avez embauchés ?

N.M : pas du tout. Bien sûr j'ai vu 300! Mais, en fait, ils ont fait quatre projets ensemble et ils se connaissent plutôt bien. Le genre de rôle que Dominic joue dans 300 est très différent de son rôle dans Centurion. C'était un peu nouveau pour eux, un peu plus sanglant, jouissif et sale. Je pense qu'ils se sont lâchés à l'entraînement et ça se voit dans les scènes hivernales d'Écosse. Mais je les ai engagés car ce sont tout d’abord des excellents acteurs et que leurs auditions se sont très bien passées.

Dans Centurion qui est un film très viril, il y a toujours une femme forte ( Olga KURYLENKO). Est ce que c'est finalement votre signature en tant que réalisateur ?

N.M : Dans Centurion il y a trois femmes fortes, mais chacune à leur manière. L'une est forte, car résolue et indépendante. Olga a pour mission la vengeance. Et Aeron est une tueuse psychopathe. Il y a donc différents niveaux de femmes d'action. Je ne pense pas que c'est une signature d'avoir ce genre de profils. Dans Doomsday il y a aussi quelques femmes fortes et c'est probablement pourquoi on peut le penser. Mais dans ce film qui se passe pendant la Rome Antique, ce genre de femme est plutôt commun et elles sont leur place.

A.C : Historiquement parlant, on sait aussi que les femmes des Pictes se battaient et c'était donc une formidable opportunité de les voir à l'action dans des rôles de combattantes. Ces femmes combattaient comme et à côté des hommes.

N.M : Vous savez, ça se passait à une époque bien avant le sexisme. Peu importe que vous soyez sexy ou pas, si vous saviez tendre un arc et manier une hache, vous étiez utile pour la cause. C'était l'époque de la reine Boudicca qui était en guerre contre les Romains au sud de l'Angleterre. Je trouvais ça fascinant, car on s'affranchit du clivage homme-femme pour se concentrer sur les personnages et les rendre intéressants.

Axelle, pouvez-vous nous parler de votre personnage dans ce film?

A.C : Je joue l'une des guerrières de la tribu des Pictes, elle combat aux cotes de Olga Kurylenko. J'essaie de traquer les Romains et de les tuer. Mon personnage s'appelle Aeron et elle aime tout simplement se battre. Elle tue beaucoup de monde par derrière avec un poignard. Elle est assez méchante, mais c'est la guerre.

N.M : Oui, elle est un peu comme une junkie de l'adrénaline du combat, elle aime ça et elle est toujours prête pour l'action.

A.C : Et c'est toujours bon pour un acteur de jouer un rôle comme celui-là, car vous pouvez vous détendre sans penser à votre look et juste rentrer pleinement dans l'action et jouer avec violence sans de soucier des détails.

N.M : Une grande partie de la violence dont on parlait au début est amenée par toi qui dégomme des têtes de Romains, qui les plante dans le dos et les découpe en morceaux.

Quels ont été les plus gros problèmes lors du tournage de Centurion ?

N.M : Probablement le climat. Nous avons tourné dans des conditions très difficiles. Les premiers jours de tournage se sont déroulés en Irlande, en février, en haut d'une montagne. Il faisait -18°C. Nous étions en plein blizzard en train d'essayer de filmer des acteurs habillés en Romains avec un froid polaire qui les faisaient souffrir. C'est ce qu'on a dû affronter dès le premier jour.  Nous risquions tous les jours de se retrouver sous la neige ou sous les eaux. Nous avions des problèmes pratiques tous les jours, comme de faire traverser une rivière par toute l'équipe, ce genre de trucs. Je sais qu'une fois, Olga est restée coincée au milieu d'une rivière en Land Rover...

A.C : La voiture s'est retrouvée coincée dans la rivière et elle a du être évacuée, je ne sais pas qui l'a aidée, mais ils ont utilisé une autre voiture pour essayer de la sortir de là et elle a dû changer de voiture en grommelant.

N.M : c'était filmer contre les éléments constamment, ce qui rendait l'opération délicate.

A.C : Il faisait vraiment très froid, un froid glacial, surtout quand vous portez ce costume.

Est-ce que Sacrilege et Burst 3D sont toujours vos prochains projets ?

N.M : Burst est plus avancé que Sacrilege. Sacrilège a été annoncé depuis un moment, mais n'a pas beaucoup avancé. Il est toujours sur IMDB avec un statut en cours de production et je vais le finir un jour, mais ce ne sera pas mon prochain film. J'espère que Burst 3D sera mon prochain, mais en même temps j'en ai un autre à produire. Je vais produire le script écrit par Axelle, qui dirigera son film. Elle aura alors une bonne latitude de manœuvre. Le film devrait être tourné cet été.

Et après ça, j'espère faire Burst. J'essaie de m'occuper en faisant de l'horreur. Et revenir ici (ndt : le BIFFF) pour montrer mes films.

Vous n'êtes pas trop stressée pour votre premier film en tant que réalisatrice ?

A.C : Oh si. Je suis vraiment très excité à l'idée de le faire, mais c'est aussi très flippant.

Vous pouvez nous parler du casting ou d'autre chose ?

A.C : On est en plein casting et on fera une annonce au moment voulu. Sinon c'est une histoire de fantômes qui se déroule dans un village anglais. Une femme passionnée par ce village réalise que la maison qu'elle habite est hantée. J'espère que ce sera un film à l'ancienne, mais sans être trop vieux jeu, utilisant de vieilles astuces sur ce genre de film.

N.M : Le film contient de la romance. Il sera effrayant. Il y aura pas mal de choses dedans et il sera sympa.

Est-ce que vous avez cherché des inspirations dans Centurion pour la réalisation de votre prochain film ?

A.C : au moment où l’on a tourné Centurion je pensais déjà réaliser un film. L'histoire... On a plus ou moins trouvé le pitch l'année dernière en été et on a tourné Centurion cet hiver. À l'origine je devais juste jouer dedans. Puis, nous nous sommes impliqués ensemble sur le projet et je me suis mis à adorer le processus créatif de conception du film. Et je dois vraiment le faire maintenant. Mais oui, je t'ai demandé beaucoup de choses, beaucoup de conseils, et Neil sera là pour m'épauler, je pense. Peut être pas sur le plateau, mais pas loin, et si j'ai des questions il sera dans le coin.

N.M : Oui

A.C : Toutes les cinq minutes je lui demande quelque chose sur la réalisation. Comment tu...? Qu'est ce que tu fais quand...?

Est ce que vous avez des influences que vous voulez suivre ?

A.C : Oui, j'ai regardé des tonnes de films de fantômes parce que c'est le sous-genre de l'horreur que j'aime le plus. Mon préféré est "L'échine du diable ". J'aimerais faire un film aussi puissant, émouvant et beau que celui-là et je n'ai plus qu'à prier. L'orphelinat était aussi brillant. Et un autre film, plus vieux, qui s'appelle "L'Aventure de Mme Muir", beaucoup de gens l'ont vu, avec Rex Harrison, il a eu une grande influence sur moi, car je l'ai vue étant petite et je l'ai vraiment adoré. Je pense que j'essaie de faire un film entre "L'Aventure de Mme Muir" et "Liaison fatale".

N.M : Notre histoire de fantôme. Un bon mix.

> Voir l'interview en vidéo

(Interview de Perrine Quennesson, Richard Bourderionnet, Vincent Lelavechef / traduction : David Quiquempoix)

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