L'Etrange Festival 2012 - Jour 4
Un dimanche plein d'action, de loups-garous, de fantômes et de noirceur
Dimanche fut une journée chargée, puisque nous allons vous parler de pas moins de 6 films divers et variés.
-Les Anges gardiens
Bean et Freebie, deux policiers, rêvent de compromettre un homme puissant du nom de Myers. Ils finissent par trouver une preuve accablante dans ses poubelles. En complément à cela, ils voudraient mettre la main sur une racaille nommée Motley afin de le faire témoigner. Mais voilà, Myers pourrait bien mourir avant même son arrestation, sa tête étant depuis peu mise à prix.
Avis de Richard B :
Voir sur grand écran et sur bobine en vostfr un film ultra rare comme Les Anges gardiens (Freebie and the Bean) est un bonheur absolu et on ne remerciera jamais assez l'Etrange Festival de nous avoir offert cette opportunité. Puis non, comme me le stipulait en blaguant mon collègue Jonathan C. ou peu après Christophe Lemaire durant sa présentation, il n’y a dans ce film ni Clavier, ni Depardieu.
Bien que le film de Richard Rush (Le Diable en boîte avec Peter O'Toole en 1980, Color of Night avec Bruce Willis en 1994...) fut un grand succès en salle lors de sa sortie en 1974, il est très difficile, même aujourd'hui, de pouvoir le voir et encore plus dans de bonnes conditions. D'autant plus regrettable que Les Anges gardiens demeure à la fois un ovni dans le genre « jusqu'au-boutisme » mais aussi une prémisse indéniable au buddy-movie. Les courses-poursuites de ce film sont exemplaires, il y a de la carrosserie qui vole de toute part, mais aussi de pauvres civils innocents. Et ne croyez pas que ces victimes de la route ne soient que celles des truands : nos super flics (exellents James Caan et Alan Arkin) ne font pas non plus dans le détail lorsqu'il s'agit de rattraper les méchants officiels. Car oui, nos deux gaillards n'hésitent pas à flinguer les premiers, fracasser méchamment la petite racaille pour obtenir des informations ou profiter de leur insigne pour s'offrir des vestes gratuitement. Bien avant 48 heures et autres Arme fatale, on pouvait déjà assister au duo capable de faire des étincelles. En fait, Les Anges gardiens est le parfait mélange de ce qu'est le polar noir dans le cinéma américain des années 70 et les prémisses des polars plus enjoués et complices des années 80, surtout ceux écrits par Shane Black (les dialogues sont ici aussi formidables). Le résultat est pour cela quasi unique et même si le rythme et les incohérences pourraient venir à "choquer" quelques-uns, il serait bien dommage de ne pas remarquer que le scénario de Robert Kaufman aime justement s'attarder sur ces petits riens qui font qu'on adore le duo formé par Caan et Arkin, mais aussi qu'on adule encore plus de voir que le but ici est aussi d'offrir un film ou tout peu arriver. Puis, une fois la projection terminée, des milliards de petites scènes vous restent dans la tête, en particulier la course-poursuite en moto qui a certainement influencé celle de L'Arme fatale 3 tout en lui étant même bien supérieure.
Avis de Jonathan C :
C’est à se demander comment un film aussi divertissant et généreux en humour/action, qui plus est gros succès de la Warner en 1974, a pu aujourd’hui tomber dans l’oubli au point d’être très difficile à trouver. Mais il y a fort à parier que Shane Black, le Richard Donner des Arme Fatale, le Peter Hyams de Deux flics à Chicago, le Walter Hill des 48 heures ou le Michael Bay des Bad Boys n’ont jamais oublié ce Freebie and the Bean qui, avec du recul, n’est rien de moins que l’œuvre matricielle du buddy-movie cool.
Deux flics complètement allumés, présentés dés la scène d’introduction comme des charognards, saccagent la ville en essayant de protéger d’un tueur un homme d’affaires véreux qu’ils veulent paradoxalement mettre sous les verrous. Le verbe « saccager » serait même trop timide ; disons plutôt « détruire », car il y a dans ce film une volonté de tout détruire (au point d’en devenir complètement gratuit), les deux flics n’ayant de respect pour rien ni pour personne. Les Anges gardiens carbure à la punch-line ininterrompue et aux courses-poursuites hallucinantes et totalement délirantes ; les deux flics provoquent des partouzes de véhicules et la panique dans les rues, ils percutent des civils et des majorettes (!), défoncent tout sur leur passage, font voltiger les bagnoles en l’air (le John Landis des Blue Brothers s'en souviendra), finissent leur course en encastrant la leur dans un appartement, James Caan roule sur des voitures en moto et enchaine les cascades à deux roues dans un parc, etc. Bref, quand nos deux héros poursuivent des criminels, c’est le chaos dans la ville. Et tout ça dans la bonne humeur, comme si ce n’était qu’un jeu pour ces deux flics irresponsables, irrespectueux et un brin immatures (cf. la scène du parc ; on croirait deux enfants qui se chamaillent).
On ressort de Freebie and the Bean (soit James Caan et Alan Arkin) avec des poursuites folles et des scènes hilarantes plein la tête : l’interrogatoire musclé du suspect chez lui, les deux flics face à leur capitaine en colère, Alan Arkin interrogeant sa femme qu’il soupçonne infidèle (scène à la fois drôle et touchante), l’exécution dans les toilettes, le carnage fulgurant chez le dentiste, l’incroyable poursuite/baston acharnée entre Arkin et un criminel dans une cuisine, l’affrontement final dans les toilettes (« J’ai l’habitude des chiottes, je me verrai bien crever dans des chiottes ») entre James Caan et le bad guy (adepte du kung-fu !)…Avec tout ça, impossible de s’ennuyer alors que le film dure presque deux heures (on ne voit pas le temps passer). Bien que très drôle, il en ressort aussi une certaine amertume, cependant désamorcée par une sorte de « gag » final en guise de doigt d’honneur.
Alan Arkin et James Caan sont absolument hallucinés et probablement sous cocaïne, formant un tandem aussi fou qu’attachant, dans ce qui est sans aucun doute l’une des meilleures comédies policières jamais réalisées. A réhabiliter au plus vite !
-Histoires de fantomes chinois
Un jeune percepteur se rend sur une vieille montagne qui domine un village n’ayant plus d’eau pour y chercher une nouvelle source. Contraint de passer la nuit dans le temple Lan Ro, il fait la connaissance de Nieh Hsiao Tsing ainsi que de Yin Chi Xia. Mais Hsiao Tsing est en réalité un esprit renard métamorphosé, obéissant à un démon maléfique...
Avis de Richard B :
Ne vous y trompez pas, les américains n'ont pas le monopole du remake. Pour autant, même si j'aime beaucoup le travail original de Siu-Tung Ching (Tony Ching), son film n'est pas de ceux qui ont le mieux vieilli et son humour parfois lourd arrivait de temps à autre à me hérisser le poil. Bref, même si Histoires de fantomes chinois a tout du classique et demeure une belle référence, à mon avis une nouvelle adaptation de cette légende était légitime. À l'issue de projection, force est de reconnaître que le travail de Wilson Yip (Ip Man, Dragon Tiger Gate, SPL...) est fortement plaisant même si manquant peut-être d'un poil de personnalité. La photographie est très belle (même si le numérique, trop précis à mon goût, manque de magie pour ce type de films face à la bobine), les combats virevoltants, fluides et prenants et la légende toujours aussi touchante sinon plus en particulier grâce à une belle interprétation de Louis Koo (Connected, Accident...), Yifei Liu (Le Royaume interdit...) ou encore Shaoqun Yu. Cette Histoires de fantomes chinois est donc une belle surprise qui ne fera nullement oublier l'original, mais se montre assez différent dans la mise en image (les effets spéciaux y aidant) et le ton pour apporter une vision complémentaire très agréable.
Avis de Jonathan C :
Quand le très doué Wilson Yip (réalisateur de bombes d’action comme SPL, Flashpoint ou Dragon Tiger Gate, sans oublier ses Ip Man), se met à remaker le culte Histoires de fantomes chinois réalisé en 1987 par Siu-Tung Ching (et produit par Tsui Hark), il fait du pur Zhang Yimou et réalise un Wu Xia Pian prestigieux au souffle romanesque lyrique et emphatique (la belle musique aidant), voire parfois kitsch (comme le film original). Si ce nouveau Chinese Ghost Story privilégie le romantisme féérique aux scènes d’action, il n’en demeure pas moins spectaculaire, que ce soit dans la beauté des images ou dans les affrontements très fun (virevoltants et pyrotechniques) contre les ghoules, notamment au cours du climax survolté opposant les héros à la grande méchante (la mythique Kara Hui !). Wilson Yip oblige, c’est formellement la grande classe. Les effets spéciaux sont remarquables, la photo du vétéran Arthur Wong est superbe et la réalisation virtuose perpétuellement en mouvement et en grand angle est plus lisible et plus fluide dans son découpage que du Tsui Hark (faut dire que c’est plus classique, on est loin de l’hystérique La Légende de Zu). Dans la tradition du genre, les combats sont câblés et les conditions climatiques sont exploités à des fins purement esthétiques. Yu Shao-Qun fait un héros benêt sans charisme ni aucun charme, bien loin du vénéré Leslie Cheung (auquel ce remake est dédié, reprenant même la chanson du film original), qui avait tenu le même rôle il y a 25 ans. Louis Koo (que le cinéaste avait déjà dirigé dans Flashpoint) assure, comme souvent, et le rôle de guerrier infirme tenu par Siu-Wong Fan ne manque pas de classe, rappelant évidemment le mythe du sabreur manchot. Bien que trop propre et lisse, Histoires de fantomes chinois version 2012 est une flamboyante aventure fantastique et romantique tout droit sorti d'une autre époque.
Une jeune femme du nom d'Alba Aiello enquête dans une petite bourgade lorsqu'un corps calciné est retrouvé dans un champ. Les pistes ne menant nulle part, elle trouvera de l'aide chez un jeune garçon ayant la capacité de pouvoir voir le passé des gens en touchant leurs photos...
Film Argentin d'un certain Santiago Fernández Calvete, The second death (La segunda muerte) est le genre de film sur lequel il est difficile de porter un jugement bien distinct. Bien que possédant une certaine ambiance, le film est aussi assez ennuyeux, en partie à cause d'une voix off (surtout au début) parfois pesante et d'un enchainement de rencontres/questionnements finissant par se révéler répétitif. Pour le reste, on pense un peu à X-Files (une investigation autour de combustions qui pourraient être spontanées), à Twin Peaks (un enquêteur se retrouve à interroger chaque habitant d'un petit bled qui semble pas toujours net) ou encore à beaucoup de films fantastiques espagnols tournant autour d'un éventuel revenant cherchant à se venger. La photographie serait susceptible de quelque peu rebuter tant elle peut paraitre bizarre dans son contraste quasi noir & blanc, dans les tons un peu ocre avec par moment de forts contrastes de couleurs, mais au final on finit pas y adhérer, voir même y déceler une certaine ambiance. Agustina Lecouna est aussi assez mignonne et crédible pour qu'on s'intéresse à son personnage d'enquêteuse. Concrètement même si on décèle des qualités bien réelles et une atmosphère qu'on apprécie sur la base, il n'empêche que par moment on regarde sa montre, et bien que The second death ne fasse que 90 minutes, on attend impatiemment que le dénouement arrive. (avis de Richard B)
Le réalisateur espagnol Juan Martinez Moreno et son acteur principal Carlos Areces (Extraterrestre, Balada Triste) sont venus présenter Game of Werewolves et ont même lancé un petit quizz au public sur les films de loup-garou, les gagnants ayant répondu aux questions (« Quel est l’acteur principal du Loup-Garou de Londres ? » et « Quel est le réalisateur du Loup-Garou de 1941 avec Lon Chaney et Claude Rains ? ») remportant un lot comics + bande originale. Une charmante attention.
Il n’y a pas qu’Álex De La Iglesia qui maitrise la comédie horrifique en Espagne, il y a aussi Juan Martinez Moreno qui, pour son troisième long métrage après une comédie d’espionnage et un thriller décalé, réalise un film de loup-garou humoristique plein d’idées, de rebondissements et de situations absurdes. Le réalisateur dit avoir voulu rendre hommage aux productions de la Hammer, de la Universal et de la RKO avec une comédie horrifique dans la lignée des films de Joe Dante, John Carpenter ou (surtout) John Landis. On pense effectivement à ces références (auxquelles on peut ajouter Sam Raimi et Peter Jackson) devant Game of Werewolves, qui parvient cependant à trouver sa propre identité, mêlant mythologie ibérique et mythe lycanthrope dans l’histoire classique du village frappé d’une malédiction. S’il reste timide en hémoglobine (ce n’est pas Dead Snow), Game of Werewolves instaure une délicieuse atmosphère old school et une tension en crescendo. Les loups-garous ne font guère peur et sont d’ailleurs très vulnérables pour des loups-garous (une seule balle, même pas en argent, suffit à en tuer un), mais ils sont fun et à l’ancienne (retour à la tradition des acteurs sous les costumes de monstres). Et puisqu’ils finissent par être très nombreux, Game of Werewolves vire au carnage jouissif de loups-garous (qui n’est pas sans rappeler le plus sérieux Dog Soldiers). Certains passages sont franchement hilarants (le double gag du doigt coupé, les deux flics impayables, le délire du sidekick avec les moutons…), et les personnages sont plutôt attachants, y compris le brave Jack Russell terrier, qui rappelle beaucoup celui de Jim Carrey dans The Mask. C'est de l'entertainment généreux, honnête et sans prétention. Une nouvelle modeste référence dans la comédie de loup-garou, genre moins répandu que la comédie de zombies…(avis de Jonathan C)
-Le Banni
Bien que n'étant pas du registre fantastique, Le Banni mérite qu'on s'y attarde un peu (voire beaucoup) tant ce western est un cas particulier, raison pour laquelle Kenneth Anger l'a sélectionné dans le cadre de sa carte blanche. En 1943, jugé trop sulfureux et immoral en ces temps contrôlés par le Code Hays, Le Banni sort sans visa d'exploitation, sous l'influence de son réalisateur-producteur Howard Hughes alors au sommet de sa mégalomanie paranoïaque, mais obtient pourtant un grand succès (nourri en partie par le scandale), devenant même l'un des westerns les plus rentables des années 40. Pour quel résultat ?
Non seulement Hughes mélange les légendes (que fout Doc Holliday avec Billy the Kid ??), mais il ôte à celle de Pat Garrett et Billy the Kid toute sa tragédie, ses dilemmes et ses notions de justice et de nostalgie pour en faire des histoires de cul et de cœur dont on se contrefout. Le souffle d'aventure laisse place à une intrigue comico-sentimentale qui devient dans son dernier tiers ringarde au possible, avec son quatuor transformé en bouffons clownesques tout droit sortis d'un dessin-animé gonzo.
Billy the Kid (Jack Buetel, qui fut exploité comme un larbin par le milliardaire fou pendant plusieurs années) n'a aucun charisme et son jeu de sourcils est ridicule, Doc Holliday (pourtant campé par l'excellent Walter Huston) est ici un homosexuel refoulé et mari cocufié sans aucune répartie (ses punch-lines sont pitoyables), Jane Russell ne sert à rien (et c’est pourtant tout ce qu’on retient du film) et le gros shérif Pat Garrett (Thomas Mitchell, second couteau bedonnant des années 40) est une bonne poire lâche et incapable de se débrouiller seul. Les personnages se chamaillent comme des gamins et se tendent des pièges complètement débiles. Howard Hughes massacre complètement un scénario de luxe tout de même écrit à la base par Howard Hawks et Ben Hecht. Autant dire qu’il reste très peu de traces à l’écran du travail d’Howard Hawks, Lucien Balard ou Ben Hecht, virés du projet par un Howard Hughes qui se fera alors un plaisir de le mettre en scène, de faire exploser le budget (peu importe, c’est sa fortune), de prendre tout son temps (le tournage dura 2 ans, Hughes étant très occupé par ses constructions aéronautiques alors essentielles pour les Etats-Unis en ces temps de guerre contre le Japon) et de saccager le script (et la légende) pour en faire, selon ses dires, « le premier western érotique »..
Cinématographiquement, c'est pauvre, mal éclairé et très plan-plan, et Hughes ne peut masquer le vide narratif que par des procédés grossiers (un plan d'au moins une minute sur un mur pendant que la musique se termine, un plan qui se fige parce que sans doute coupé trop rapidement, des faux-raccords en pagaille...). Le Banni est un western anti-spectaculaire, dénué d’action, de souffle et d’aventure, beaucoup trop long et alourdi par des dialogues soporifiques et des séquences humoristiques interminables. Avec sa démesure et sa fortune illimitée, Hughes aurait pu nous en donner plus à voir qu'une poursuite équestre paresseuse et quelques gunfights furtifs. On sent plutôt l'homme radin et opportuniste qui veut amasser gros sans y mettre beaucoup alors que, paradoxalement, il aura dépensé une fortune pour produire et sortir ce film. Pour cela, le bonhomme a bien compris que la provocation était un outil de promotion parfait.
En effet, et c'est probablement le seul intérêt de ce Banni, le caractère sulfureux complètement gratuit aura sans doute permis au film d'avoir autant de succès, comme on peut le voir dans le Aviator de Martin Scorsese. La promo aura bien évidemment mit en avant la révélation Jane Russell, ici toujours à moitié à poils et dont le personnage de fiancée salope peut se résumer seulement à son affolant décolleté (qui semble beaucoup parler à Billy the Kid). L'actrice est d'ailleurs célèbre pour (notamment) ses obus fantasmatiques, qui furent ici l’objet du scandale, sont encore sujets aux rumeurs (Howard Hawks aurait été viré par Hughes parce qu’il n’exposait pas assez les formes généreuses de sa muse) et permirent ainsi au film d’entrer dans la postérité et d’avoir un succès si important. Pour le reste, on pourra s'amuser d'une misogynie exacerbée (Jane Russell échangée contre un cheval) et des sous-entendus homosexuels permanents (Le Banni est probablement le tout premier "western gay"). La relation du « Je t’aime moi non plus » s’applique entre ces quatre lascars immatures qui auraient plus leur place dans un Les Feux de l’amour version western. Eternel adolescent balourd, ambitieux et rêveur, Howard Hughes rappelle avec ce film ses origines ploucs 100% texanes mais aussi ses tendances homosexuelles (il était bi).
Il faut dire que le film en lui-même s’est construit sur une histoire de cul : amoureux de Jane Russell, alors jeune réceptionniste, top-modèle et étudiante d’arts dramatiques, Howard Hughes voulait en faire sa vedette pour se la taper tout en faisant des économies (payée 50 $ la semaine !) et lui fit signer un contrat de 7 ans, ce qui n’empêchera pas l’actrice de repousser les avances de son patron déjà marié (à Jean Peters). S'imposant avec du recul comme l'un des premiers nanars cultes de l'Histoire du Cinéma, Le Banni est avant tout une vitrine exposant la plantureuse Jane Russell et une poitrine sur laquelle fantasmait Hughes. Les nichons de Jane Russell, voilà la raison d’être de ce western ; il ne faut pas s’étonner que le résultat soit aussi léger et graveleux, en plus du fait qu’il soit resté dans l’Histoire uniquement grâce aux seins de son actrice (qui ont rapporté gros). (avis de Jonathan C)
-Bullet Collector
Pour la dernière séance de la journée, le réalisateur russe Alexander Vartanov et son compositeur (qui parlait bien le français) sont venus présenter Bullet Collector. Voilà l’un des films les plus singuliers et difficilement accessibles de la sélection de l'Etrange cette année. Pensez donc : un drame russe expérimental et fauché de deux heures en noir et blanc qui rend hommage au 400 Coups de François Truffaut (d’où le choix du noir et blanc) et convoque Andrei Tarkovski, Ingmar Bergman, Gus Van Sant, Michael Haneke, Alexandr Sokurov ou David Lynch. Avec ces prestigieuses influences, on se doute bien qu’on ne va pas vraiment s’amuser devant un film comme Bullet Collector, qui suit les déboires d’un adolescent mal dans sa peau et pas bien dans sa tête. La première heure s’étale sur 10 chapitres, la seconde se situe entièrement dans une maison de correction. C’est long, pesant, lancinant, maniéré, dépressif, glauque et parfois agaçant dans ses tics de cinéma d’auteur. Pourtant, le réalisateur novice (c’est son premier long métrage, après avoir été journaliste et metteur en scène de théâtre) ne manque pas de talent (beaucoup d’idées de mise en scène percutantes, par exemple les plans en caméra subjective), compose des images marquantes malgré le coté bricole (le faux sang est raté), filme une belle scène de sexe sensorielle et pudique, maintient un rythme hypnotique sur une superbe partition musicale et amène quelques scènes-choc jusqu’à l’explosion de violence finale. Bien que peu agréable, Bullet Collector est une expérience intéressante pour quiconque apprécie au moins l’une des références citées quelques lignes plus haut. (avis de Jonathan C)
Publié le lundi 10 septembre 2012 à 09h50
Fiches de l'encyclopédie de la science-fiction en rapport avec l'article
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Histoires de fantomes chinois
5 fiches
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James Caan
8 rôles
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