Chucky : notre classement des films du pire au meilleur
8 films, 8 moyens d'avoir peur des poupées...

Chucky revient ! Et deux fois en plus ! Un remake, sorti l'an passé, et une série, qui sortira l'an prochain. Voici une occasion de revenir sur cette saga et sur les huit films qui constituent l'ADN de Chucky ! Prêts à traverser trois décennies de cinéma d'horreur ? C'est parti !!!

Chucky : c'est qui ?

Charles Lee Ray est un tueur en série. Poursuivi par la police, il se fait abattre dans un magasin de jouets et se retrouve à l'article de la mort. Grâce à ses connaissances en vaudou, il transfère son âme dans le corps d'une poupée Brave Gars. Le lendemain, cette poupée - Chucky - est achetée par Karen pour faire un cadeau d'anniversaire à son fils Andy... Prisonnier dans un corps en plastique, Charles Lee Ray/Chucky va désormais laisser libre cours à tous ses instincts, et accessoirement tenter de retrouver forme humaine (spoiler : il n'y parviendra pas).


Charles Lee Ray, qui deviendra Chucky
 

Chucky : une icône de la pop-culture ?

Parmi les (très) nombreux boogeymen qui ont traversé les slashers des années 80, Chucky s'est rapidement fait une place de choix, au point de dévenir une icône de la pop culture presque aussi connue que Jason Voorhees, Michael Myers ou Freddy Kruger. Demandez autour de vous : même les gens qui n'ont jamais vu un seul des films Chucky sont tout de même capables de l'identifier (a minima comme "la poupée tueuse"). Plus de trente ans après la sortie du premier film, on peut se demander pourquoi ce personnage est devenu culte;

D'aucuns pourraient penser que c'est simplement le concept de la "poupée tueuse" qui a permis cette célébrité. Ce serait oublier que Chucky n'est pas la première poupée meurtrière de l'histoire du cinéma (elle fut notamment précédée par Les poupées de Stuart Gordon l'année précédente). Si cette idée de poupée tueuse a incontestablement joué, son iconisation repose tout autant sur deux autres aspects : un visuel suffisamment fort pour être immédiatement identifiable (Chucky a une vraie gueule cinématographique) et un humour noir plein de mauvais esprit, fruit d'une collaboration parfaite entre les dialogues de Don Mancini (le créateur et scénariste de tous les films de la saga) et le doublage de Brad Dourif (qui assure la voix de Chucky dans tous les films de la saga).

Chucky n'est donc pas qu'une poupée tueuse de plus, immobile et silencieuse comme une Annabelle. Elle a une vraie personnalité, et un caractère "de merde" en tout point jouissif. Et si les meurtres qui ont parsemé tous les films ne sont pas des plus originaux, les punch lines qui les précèdent et/ou qui les suivent s'avèrent souvent aussi méchantes que drôles. Chucky est une teigne, doté d'un caractère de chiotte et d'un sens de l'humour ravageur. Face aux mutiques Jason Voorhees et Michael Myers, il a choisi son camp : tuer, oui, mais jamais sans un bon mot qui va ravir l'amateur du genre. En plus, Chucky, ce n'est pas qu'une grosse blague potache, c'est également une vraie série horrifique. Certes pas la plus flippante qui soit, mais qui réserve dans chaque opus son lot de mises à mort sanguinolentes.

À noter un détail intéressant : Chucky est l'une des seules série de films d'horreur qui a bénéficié d'une continuité pendant plus de trente ans (avec les Phantasm). En effet, depuis le premier film (Jeu d'enfant), les aventures de Chucky ont toujours été écrites et produites par le même duo (Don Mancini et David Kirschner). Et si la MGM s'est passée de leur service pour nous proposer un remake l'an passé, les deux hommes n'ont pour autant pas abandonné leur création : une série télé est actuellement en préparation, toujours avec le génial Brad Dourif dans le rôle de Chucky. Qui aurait pu imaginer, en 1988, que Chucky aurait une longévité supérieure à ses potes boogeymen ?

Allez, trève de bavaradages, passons à notre classement !

 

Chucky 3

Dix ans après les événements du premier film, l'usine de fabrication des poupées Brave Gars redémarre. Le cadavre de Chucky est emmené, son sang encore frais s'écoule, se mêlant aux matériaux de fabrication des jouets, et son esprit est ainsi inséré dans une poupée. Andy Barclay est devenu un adolescent, et n'ayant pas de famille pour le recueillir, il se retrouve dans un camp militaire pour jeunes. Mais Chucky rôde, et a jeté son dévolu sur un autre petit garçon...​

Chucky 3 n'est pas un franc ratage, c'est juste un slasher timide qui peine à exploiter pleinement son concept. Les meurtres sont softs, la mise en scène est molle, le contexte (l'école militaire) n'est pas exploité. Plus problématique, les effets spéciaux souffrent d'un manque cruel et évident de budget qui fait que le rendu de la poupée ne fonctionne pas vraiment. Il y a bien quelques bonnes répliques ici et là, ainsi qu'un final sympathique (dans la fête foraine), mais rien de foufou. En soit, Chucky 3 n'est pas désagréable, c'est juste une série B d'exploitation sans grande originalité qui tente simplement de surfer sur le petit succès des deux films précédents.

« Rien de tel qu'une bonne strangulation pour se refaire une petite santé ! »

 

 

Chucky 2 : La poupée de sang

Alors qu'Andy en a terminé avec sa première poupée psychopathe et qu'il est accueilli par une famille calme, les Simpson, les fabricants de Chucky tentent de redorer le blason de leur jouet pour le remettre sur le marché. Las, l'âme damnée de Chucky est toujours là et la poupée, après s'être debarrassée de ses réparateurs, s'introduit chez les Simpson pour retrouver Andy.

Chucky 3 n'est pas terrible, mais La poupée de sang ne présente pas non plus un grand intérêt : c'est mou, graphiquement très sage et le suspens ne prend jamais. Reste quand même le personnage de Chucky, déchainé et fidèle à sa réputation, qui offre quelques bons moments ici et là. A noter que la VF ressemble à une espèce de best-of des voix des années 80. Ça ne rend pas le film meilleur, mais c'est rigolo...

« Ah ! Les bonnes femmes au volant... »

 

 

Child's Play, le remake

La multinationale Kaslan Corporation vient de lancer Buddi, une ligne révolutionnaire de poupées de haute technologie, qui devient rapidement un succès pour les enfants du monde entier. Dans une usine de montage de Buddi au Vietnam, un employé est blâmé puis licencié par son supérieur hiérarchique pour travail insuffisant. En représailles, l'employé manipule en secret la poupée qu'il assemble, désactivant toutes ses fonctions de sécurité ainsi que la façon de parler de la poupée, avant de se suicider. La poupée est ensuite emballée avec d'autres poupées en prévision de la livraison internationale.

Child's Play est le prototype même du film qui, en voulant faire plaisir à tout le monde, parvient à ne plaire à personne. Il en résulte un produit certes propre et soigné, mais qui manque sérieusement de personnalité et qui ne présente qu'un intérêt très limité, tant pour les anciens fans de la franchise que pour ceux qui la découvriraient maintenant. Un film très anecdotique, donc, mais qui n'est somme toute pas désagréable à regarder pour peu qu'on apprécie le genre.

« Vengeance pour 2Pac ! »

 

 

Chucky 7 : Le retour de Chucky

Quatre ans après les événements de La Malédiction de Chucky, Nica est enfermée dans un asile psychiatrique après avoir été condamnée à tort pour le meurtre de sa famille. Quand une nouvelle poupée Brave Gars fait son apparition dans un but thérapeutique, une nouvelle série de meurtres se produit aussitôt. Andy Barclay est le seul à pouvoir venir en aide à Nica.​

A l'instar de La malédiction de ChuckyLe retour de Chucky tente de revenir à un cinéma d'horreur plus sérieux avec, ici et là, quelques petites touches humoristiques. Le parti-pris du film (nous faire douter de la réalité de Chucky) fonctionne plutôt bien dans la première moitié, et la chose s'avère d'autant plus pertinente que la poupée est représentée comme une sorte de catalyseur de la culpabilité des différents protagonistes. Bref, pendant une heure, on assiste à un film d'horreur tout ce qu'il y a de plus sérieux, fait avec suffisamment d'application pour contrebalancer le manque criant de budget. Malheureusement, tout s'écroule assez lamentablement lors d'un final qui cède au fan-service, aux clins d'oeil grossiers, aux facilités scénaristiques gênantes, bref, tombe dans tous les pièges possibles et imaginables. Dommage, il y avait là du potentiel pour faire une bonne série B.

« Vous avez vu sa tête quand le l'ai perçé ? »

 

 

Chucky 5 : Le fils de Chucky

Plusieurs années après la mort de Chucky et Tiffany, la progéniture de la poupée de sang se lance à la recherche de ses parents après les avoir aperçu à la télévision sur le tournage d'une production hollywoodienne inspirée par leurs meurtres. Après leur résurrection grâce au médaillon qu'avait récupéré l'enfant de Chucky et Tiffany à sa naissance, un dilemme se pose : Chucky veut un fils, Glen, et Tiffany une fille, Glenda. Par ailleurs, alors que Tiffany rêve de transférer son âme dans le corps de l'actrice Jennifer Tilly, Chucky s'est enfin pleinement accepté en tant que poupée tristement célèbre. Un conflit familial déjanté attend ce trio peu ordinaire : ils sont au bord de la rupture...

Le fils de Chucky est un grand n’importe quoi, avec un scénario tenant sur une page. N’espérez pas avoir peur non plus, mais par contre quelle rigolade ! Irrévérencieux et politiquement incorrect, ce Chucky ne manque pas de panache et figure comme parmis les meilleurs de la série.

« Je le crois pas... Je trouve rien de marrant à dire... Fais chier ! »

 

 

Chucky 6 : La malédiction de Chucky

Nica une jeune femme en fauteuil roulant depuis sa naissance vit avec sa mère dans un grand manoir. Un jour sa mère reçoit « Chucky » une étrange poupée, et Nica retrouve sa mère morte et se retrouve contrainte à passer le weekend avec sa famille dans le grand manoir pour l'enterrement. Mais pendant la nuit, les membres de sa famille meurent, Nica pense que le coupable serait Chucky...

Laissant de côté l'aspect ouvertement parodique de La fiancée de Chucky et du Fils de ChuckyLa malédiction de Chucky revient aux fondements de la saga et à ce qui fit, en son temps, la force du film original : un thriller bien troussé, doté une ambiance correctement entretenue, de meurtres plaisants et mettant en vedette un méchant d'anthologie. Si le film est aujourd'hui beaucoup trop classique pour réellement surprendre et faire peur, on passe malgré tout un agréable moment devant ce slasher bien mené, avec le plaisir indéniable de revoir en action le plus dangereux de tous les jouets.

« -Vous l'avez tué ?

Plus ou moins... j'ai tué son enfance... »

 

 

 

Chucky 4 : La fiancée de Chucky

Accompagnée de Tiffany, son ancienne compagne de coeur et de crimes qui l'a sortie de sa profonde léthargie et s'est également réincarnée dans le corps d'une poupée de plastique, Chucky sème à nouveau la terreur le long de la route 66. Son acharnement l'amène tout d'abord à assassiner deux jeunes amants en fuite. C'est le début d'une longue série de meurtres, plus sanglants les uns que les autres...

C'est avec ce quatrième film que Don Mancini a complètement pêté les plombs. Embarquant sa créature dans un délire méta complètement délirant, il embrasse toute la dimension humoristique de sa création pour proposer une histoire hilarante de bout en bout. Mené tambour battant par Ronny Yu, La fiancée de Chucky a contribué à faire renaître la poupée de sang de ses cendres (après les moyens Chucky 2 et Chucky 3). Plus de vingt ans après sa sortie, le film conserve toute sa force humoristique. Certes, Chucky n'y fait plus peur du tout, mais qu'est ce qu'on s'amuse !

« Mourir, c'est une telle merde.... »

 

 

Chucky 1 : Jeu d'enfant

Pour ses six ans, Andy Barclay est comblé, sa mère lui fait cadeau d'une poupee parlante, joufflue à souhait nommée Chucky. Andy est fou de sa poupée et lui seul connait son secret. Chucky sait faire bien des choses, elle est même capable de tuer...

Ça n'est pas très surprenant, le premier reste le meilleur. Peut-être parce qu'il met en scène pour la première fois cette créature iconique (j'ai grandi dans les années 80, j'ai découvert Chucky avec ce film), peut-être aussi parce qu'il fut créé avec une vraie sincérité : celle de faire le meilleur film d'horreur possible tout en injectant une petite dose de folie qui manquait aux productions concurrentes. Le scénario de Don Mancini est efficace, la réalisation de Tom Holland fait le taf, les effets spéciaux restent toujours aussi cool. Et puis Brad Dourif... C'est le rôle de sa vie !

« Bonjour, je m'appelle Chucky. Tu veux jouer avec moi ? »

 

 

En bonus

Auteur : Vincent L.
Publié le samedi 30 mai 2020 à 14h00

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