Critique From Dust [2011]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mercredi 18 janvier 2023 à 09h00

Une question de survie

Critique de la version PS3

Le jeu vidéo nous a souvent fait incarner des divinités planant au-dessus de peuples se tournant vers nous. Mais jamais on a dû être aussi protecteur que dans From Dust.

Derrière ce titre on retrouve Eric Chahi, une grande figure du jeu vidéo à la française faisant partie de notre panthéon des années 1980-1990 au même titre que Philippe Ulrich, Frédéric Raynal ou Michel Ancel... Un concepteur et réalisateur de jeux surtout connu pour d'incroyables œuvres de science-fiction que sont Another World puis Heart of Darkness pour n'en citer que deux. C'est suite à la sortie de ce dernier en 1998 (après un développement très compliqué de 5 ans) que Chahi décide de prendre du recul par rapport à l'industrie. Un long retrait durant lequel le concepteur voyage et se passionne pour la volcanologie lui donnant des idées pour un nouveau jeu. Après avoir su convaincre, non sans mal, Ubisoft de valider son projet, le développement commence début 2008 au sein des studios de Montpellier de l'éditeur français avec une équipe composée de 15 à 20 personnes. On retrouve notamment le romancier de science-fiction Laurent Genefort (Le Cycle d'Omale...) ou le compositeur Tom Salta afin de travailler sur une œuvre assez atypique mélangeant God game et jeu de réflexion débarquant sur les plates-formes de téléchargement sur PC, Xbox 360 et PS3 à l'été 2011 pour un beau succès commercial comme critique malgré des réserves.

Le jeu n'a pas de scénario à proprement parler se concentrant sur l'histoire d'une sorte de tribu primitive qui voyage via des portails de terres désolées en terres désolées tout en étant accompagnée par une divinité protectrice. Cette dernière possède un pouvoir, le Souffle, lui donnant la possibilité d'interagir avec la topographie des lieux en pouvant déplacer du sable, de l'eau ou encore de la lave ainsi que d'autres pouvoirs créateurs/destructeurs ou pouvant influer sur les éléments. Dans chaque lieu, la tribu et la divinité devront collaborer pour créer des villages autour de totems, afin de débloquer des pouvoirs, les protéger puis faire apparaître le portail vers le lieu suivant. L'histoire n'est qu'un prétexte où une tribu va pouvoir récupérer des savoirs ancestraux grâce au Souffle tout en repeuplant de leurs habitants et de leur biodiversité des lieux en apparence hostiles. S'il est dépouillé de réelle intrigue, le jeu nous plonge quand même très efficacement dans des thèmes bien traités. Ainsi le jeu nous parle de la lutte incessante entre les êtres humains et la nature, du pouvoir aussi bénéfique que destructrice de cette dernière. Une sorte de fable légèrement écologiste sur la puissance de la nature face à laquelle nous sommes parfois les victimes sauf si l'on est capable de la traiter correctement. Un jeu qui parle aussi en fond de la foi où des habitants confient leur survie en une puissance supérieure mais aussi un jeu qui se rapproche finalement du plaisir de tout bon God game : avoir pour soi un bac à sable où l'on peut créer un monde comme on le souhaite.

Si From Dust fonctionne c'est parce qu'il s'avère d'abord assez atypique. Le jeu se déroule sur un lieu inconnu et semblant aussi irréel que familier lui conférant un léger aspect fantasy accrocheur. Il est aussi largement inspiré géographiquement comme culturellement de l'Afrique (surtout le Sahara) où les îles du Pacifique. Le tout baigné sous un soleil éclatant où se marient parfaitement sable, eau, roche et lave. Le jeu s'avère dépaysant et toujours agréable à l’œil que cela soit face à une terre se recouvrant de végétation, des totems étranges ou cette tribu portant des masques de nacre... Une ambiance qui nous plonge à la croisée d'un autre univers comme des débuts de l'humanité. Si techniquement le jeu n'est pas réellement impressionnant quand il s'agit d'animer les personnages ou sur la qualité des textures (surtout quand on se rapproche du sol), il est néanmoins très satisfaisant dans sa gestion des éléments ou quand il se met à déclencher des catastrophes naturelles telles que des tsunami ou de fortes éruptions volcaniques. De même, les possibilités de prendre et déplacer le sol comme l'eau fait réellement son petit effet avec une modification très satisfaisante des lieux. Enfin, la musique de Tom Salta sait se faire aussi discrète qu'efficace (comme tout bon jeu de réflexion) se basant beaucoup sur les percussions.

Le jeu dispose au premier abord d'un mode histoire vraiment bien fait dans le sens où les 12 niveaux s'enchaînent très bien afin de nous présenter les possibilités du jeu qui apparaissent une par une. On découvre donc petit à petit les pouvoirs du Souffle tout en comprenant la richesse de ce titre. Rapidement le je nous dévoile son côté puzzle puisque chaque totem transformé en village nous donne un pouvoir précis (prendre plus de matière, arrêter le feu, assécher l'eau ect...) mais il faudra le protéger. La perte d'un village entraîne la perte d'un pouvoir. Et ces pouvoirs ne sont pas de trop pour réussir à terminer des niveaux devant se faire par étapes. Le feu, la lave et l'eau (dont les tsunamis) deviennent vos ennemis mais vous allez pouvoir vous aidez de pierres de pouvoir (se protéger de l'eau ou du feu comme de la lave) à ramener dans votre village ainsi que des arbres (à eau ou à feu) à placer judicieusement pour lutter contre les éléments. Vous allez donc devoir tâtonner, expérimenter et parfois atteindre ce fameux gameplay émergeant pour vous en sortir.

Cela fonctionne très bien et s'avère jouissif quand on arrive enfin à débloquer tous les totems en ayant protégé sa tribu. Interagir avec l'environnement se fait de manière intuitive et on s'amuse réellement à remodeler l'environnement selon nos besoins puis nos envies. Néanmoins le gameplay est émaillé de réels défauts à commencer par l'interaction finalement assez pauvre avec la tribu qu'on envoie juste créer des villages ou aller chercher des pierres. Le problème étant que la recherche de chemin des PNJ fait souvent défaut et ils se retrouvent parfois bloquer sans qu'on comprenne pourquoi ou parce qu'ils ont choisi un cheminement absurde. Et quand la réussite d'un niveau réclame un timing précis cela peut s'avérer très frustrant. Ensuite, le placement de la caméra qui est soit trop proche soit trop éloignée empêche parfois de voir ce qu'il se passe notamment quand il faut absolument virer des concentrations d'eau qui empêchent de créer un village. Enfin le jeu nous offre en plus du mode histoire la possibilité de créer un lieu comme bon nous semble mais aussi une trentaine de défis où il faudra réaliser des demandes spécifiques (protéger un lieu d'un volcan, vider un lac...) tout en évitant de faire périr la tribu. Cela fonctionne vraiment bien augmentant une durée de vie pouvant facilement atteindre les 10 heures.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : From Dust [2011]

Auteur Bastien L.
73

From Dust est un jeu aussi original que prenant qui nous offre un dépaysement de part son univers sans pareil mais surtout grâce à un gameplay bien pensé. Jouer les créateurs divins s'avère très satisfaisant tandis que laprotection d'une tribu permet d'avoir un puzzle game plutôt malin. Les mécaniques et les possibilités permettent de profiter d'un titre qui pêche malheureusement par quelques soucis de conception ainsi que d'une technique soufflant le chaud et le froid.

On a aimé

  • Un univers accrocheur
  • Un jeu de réflexion efficace
  • Pouvoir façonner un monde
  •  

On a moins bien aimé

  • Une IA perfectible
  • La caméra
  • Techniquement irrégulier

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