Critique Sur la piste du Marsupilami [2012]

Décidément, la bande dessinée belge est à l'honneur (ou à l'horreur suivant les adaptations) au cinéma en ce moment. En moins d'un an, on aura vu une catastrophique adaptation des schtroumpfs (sur le modèle de scénario du déjà nul Les visiteurs en Amérique), une transfiguration réussie mais relativement éloignée du matériel original de Tintin (Le secret de la Licorne) et cette adaptation donc du personnage peut-être le plus célèbre de Franquin. Auteur qui ne manque pourtant pas de hits BD avec une carrière ou il a porté Spirou et Fantasio pendant leurs plus belles années (n'en étant pas le créateur contrairement à ce qu'on lit parfois) et créé nombres de personnages annexes dont deux (Gaston et le Marsupilami) ont eu une vie à eux.

Dans cette reprise de l'histoire principale du Nid du Marsupilami, Alain Chabat réunit une nouvelle fois les équipes de la maison Canal+ pour assurer le show. Ce concept déjà exploité brillamment dans son Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre marche ici une nouvelle fois. Ce qui est impressionnant c'est d'avoir eu la brillante idée de faire du Marsupilami un élément attendu et rare du film - on est ici Sur la piste du Marsupilami et non pas avec lui en permanence.

Chacune de ses apparitions est magique, il est tel que dans la BD, farceur, joueur et naïf avec un certain anthropomorphisme mais pas trop. Les effets d'animation sont parfaits et c'est sûrement car ils sont rares. Je n'ai pas pris ma montre, mais je pense qu'on voit l'animal moins de 10 minutes en tout et jamais plus de 3 minutes d'affilée. Le personnage reprend tous ses mouvements typiques, dans un respect intégral de l'oeuvre de Franquin qui était le roi du mouvement (oui je sais en BD ça défrise). Regardez lors de votre visionnage les mouvements de l'animal (et consorts), si vous avez déjà vu le Marsupilami en BD vous vous y retrouverez à chaque fois car Chabat a sancturisé chaque apparition en reprenant exclusivement des attitudes et mouvements connus de la bande dessinée originale.

L'histoire peine un peu plus en revanche, d'abord très rythmée et avec des sessions de sketch de l'un ou de l'autre des personnages, l'ensemble ne se tient pas totalement surtout vers le milieu/fin où on a quelques longueurs trop visibles. Mais toutes les parties de sketchs sont drôles, parfois presque trop tellement on n'arrive plus à s'arrêter (et 3 minutes 31 secondes c'est long), il y a quelques parties qui sont déjà anthologiques sur Internet (et qu'il ne vaut mieux ne pas voir avant d'avoir vu le film).

Espérons que ce film redonnera envie de vous pencher sur les aventures du Marsupilami qui sont toujours drôle et bien souvent poétique avec quelques messages dont un antimilitarisme militant relativement bien traité dans le film au passage et mine de rien.