Batman, le justicier de Gotham > Les années 90

1 – Les années 90 a travers le comics …

Le film de Tim Burton à relancer l’engouement de la Bat-mania, non pas que Batman ne marchait pas, mais le film a permis à un nouveau public de s’intéresser au justicier de Gotham. C’est pourquoi durant cette décennie beaucoup de comics furent dérivés de Batman. Mais efforçons-nous de suivre la trame du temps…
En 1990, suite à l’ouvrage « The Killing Joke », Barbara Gordon devient oracle dans « Suicide Squad #68 ». Si peu d’autres grands événements chamboulent l’univers de Batman cette même année, on pourra toujours retenir la mort de la mère de Tim Drake, dans une histoire tournant autour d’un culte vaudou (Detective Comics 61), ce qui mènera Drake à devenir officiellement à la fin de l’année le nouveau Robin (Batman 457). Il faudra attendre juin 1992 pour voir un poil de chamboulement avec l’arrivée d’un nouveau mensuel consacré à Batman, « Shadow of the Bat ». Cette nouvelle série qui s’inspire pas mal à son début des films de Burton aura une durée de vie plus que correcte, puisqu’elle comportera 94 numéros et 5 annuels. Dans la lignée des nouveautés apparaîtra aussi « Batman Adventure » en octobre 1992. « Batman Adventure » est une série qui s’inspire du nouveau dessin animé produit par la Warner, ce mensuel par contre ne durera lui que 36 numéros. Grâce encore une fois à Burton et surtout à Michelle Pfeipffer, Catwoman devient une star, il en faudra donc peu à DC pour profiter de sa renommée et en faire une nouvelle série de comics dès 1993. Dans cette série, Catwoman oscillera entre le Bien et le Mal, à la fois alliée et adversaire, et tout cela pendant 94 comics. 1993 sera aussi un grand moment pour Bane (grosse baraque qui devient encore plus fort suite à une prise de stéroïdes expérimentaux). En effet, Bane, lors de la saga « Knightfall », va tenter de briser autant Batman par l’esprit que par les poings, ce qui conduira le justicier à être paralysé et à devoir confier son costume à un certain Jean Paul-Valley (Batman 497). Toujours en 1993, à l’égal de Nightwing (ancien Robin) le nouveau Robin, Tim Drake, obtient son mensuel en novembre. Il faudra attendre juillet 1994 pour voir Bruce Wayne reprend son rôle de Batman, Jean-Paul Valley ayant était atteint par la folie. (Batman : legend of the Dark knight 63). ».

Octobre 1994 apporte une nouvelle fois un grand chamboulement dans l’univers de Gotham City, puisqu’une fois de plus les origines de Batman sont réinventées. Dans cette nouvelle version Bruce Wayne ne connais pas l’assassin de ses parents. Le cas exceptionnel est de plus que les 4 comics phares de Batman pour l’occasion porteront le numéro 0. Quelques mois plus tard, en 1995, Jean Paul-Valley revient et s’embarque à la recherche de sa place par rapport aux autres super héros, dans une série qui s’appelle « Azrael », qui permettra de découvrir Joe Quesada au dessin, futur éditeur en chef de chez Marvel. Puis cela ne s'arrête pas, car paraît en juillet « Batman Chronicles », qui pendant 23 numéros publiera plusieurs histoires courtes sur Batman, et en septembre Dick Grayson a lui aussi le droit à sa mini-série de 4 épisodes (Nightwing). Suite au succès de cette mini-série, Nightwing devient un mensuel à partir d’octobre 1996, du coup le commissaire Gordon en décembre a également droit à une mini-série du nom de « Gordon’s Law » .

1997 ne révèlera que peu de choses, hormis encore une fois une relecture mais cette fois concernant les origines de Dick Grayson, le premier Robin. (Legends of the dark knight 100). 1998 apportera un cataclysme, celui de Gotham, puisque la ville de Batman se retrouve dévastée par un tremblement de terre (Batman : Shadow of the Bat 73) et pour terminer la décennie et arriver au nouveau siècle, on notera que Barbara Gordon, alias l’Oracle et ex BatGirl, s’associe avec Black Canary dans un nouveau mensuel du nom de Birds of Prey la même année. Du coup, une nouvelle Batgirl fait son apparition, son nom : Cassandra Cain. (Batman 567) . Dans la lignée du dessin animé Batman Beyond, un comics du même nom sera porté, mais pour une courte durée puisqu’il ne comptera que 24 numéros. Les années 90 auront donc vu pas loin de huit séries dérivées de Batman en moins de dix ans, cela demeure un gros score même pour un comics de renommée.

2 – Les années 90 a travers le jeu vidéo…


Dans le domaine du jeu vidéo, Batman explose avec une multitude de jeux pour une multitude de consoles et d’ordinateurs, mais au final quel est le bilan ?.
D’abord les années 90 commencent par l’adaptation sur console du film de Tim Burton sur Gameboy, Megadrive et Nes. Puis en 1991 c’est « Return of the Jocker » qui pointe son nez, rien de vraiment original sur le jeu qui comme les précédents demeure un jeu de plate-forme, mais cette fois non plus produit par Océan mais par la firme Sunsoft. Le jeu sortira pour la Megadrive de Sega et la Nes de Nintendo. Puis 1992 vit arriver Batman Returns, toujours de Tim Burton, il ne fallut pas attendre pour voir une adaptation en jeu arriver sur toutes les consoles. Ce fut la version Super Nintendo, beaucoup plus fun et réussie, qui se dégagea du lot des autres versions Nes, Megadrive ,ou même Lynx, une console oubliée aujourd’hui qui était la console portable d’Atari (rivale de la Game Gear et de la Gameboy). Le jeu était développé par la firme Konami et les critiques de l’époque avaient été en moyenne assez positives, essentiellement plate-forme le jeu proposait de plus une phase en Batmobile.
Puis en 1994 ce fut le dessin animé qui se vit adapté sur Super-Nintendo puis Megadrive. Véritable réussite graphique pour l’époque, le joueur se trouvait totalement dans l’ambiance des dessins animés de la Warner. Bien sûr, le jeu pouvait se révéler d’une certaine difficulté, mais la qualité graphique pour l’époque et le fun demeuraient une réussite totale. Le jeu était toujours développé par Komani, à croire que la société avait tout compris à l’univers de Batman.
Mais la déchéance arriva comme au cinéma avec le 3éme film « Batman Forever ». Le jeu cette fois fut adapté par Probe Entertainment Limited. Si le jeu reprenait l’apparence des acteurs du film assez fidèlement, les décors se révélaient fades et le jeu possédait une jouabilité assez discutable. De plus, on se retrouvait encore une fois devant un jeu de plate-forme. Sorti sur quasiment toutes les plate-formes, aucune version ne se distinguait réellement des autres.
Après l’échec Batman Forever, Batman et Robin ne fut guère mieux. Bien sûr, le marché ayant fait place à beaucoup moins de consoles, Batman et Robin ne sortit en France que sur la Playstation de Sony en 1998. autant dire que ce ne fut pas une grande perte, le jeu d’Acclaim Entertainment penchant vers la médiocrité.
Au final des années 90, nous ne retiendrons que les 2 titres de la firme Konam,i qui réussirent là où tous les autres échouèrent : retransmettre une ambiance. Deux titres sur plus de six déclinés sur diverses consoles, autant dire que le justicier de Gotham aurait mérité mieux et ses fans aussi…

Les années 90 a travers les films et la télévisons …

1992 est une année qui va apporter le meilleur à Batman, voire plus que ça, des petits bijoux à la télévision comme au cinéma. Tout d’abord, par l’arrivée du film de Burton, Batman le Défi. Pourtant, Tim Burton n’était pas vraiment partant pour une nouvelle aventure au départ, il se rappelait son perpétuel combat face aux gros studios et l’épuisement mental qui en avait découlé. Mais suite à des négociations qui lui permirent de gagner un chèque plutôt alléchant et un monopole total sur le film, il accepta. De suite, Burton s’attacha au Pingouin et à Catwoman plus qu’aux héros, d’ailleurs il ne fut pas le seul, puisque beaucoup d’actrices s’intéressèrent au rôle de Catwoman,. Pendant la phase de pré-production, Sean Young s’invite et vient directement en costume pour impressionner les créateurs, puis Lena Olin est pressentie, c’est finalement Anette Bening qui gagne le rôle, mais, petit soucie, elle est enceinte ! Au final (et pour le plus grand plaisir de tous vu le résultat) c’est Michelle Pfeiffer qui obtient le rôle. Danny De Vito décroche le rôle du Pingouin et Christopher Walken celui d’un certain Max Shreck. Le résultat dépasse toutes les espérances, ce Batman est en tout point supérieur au premier et devient un chef d’œuvre du cinéma de super-héros.
Au mois de septembre de la même année, deuxième somptueuse réussite lancée par la Warner, Batman Animated. D’un stylisme absolu, et d’une animation comme jamais vu à l’époque, ce dessin animé de 30 min se veut dans une ambiance plus noire que d’habitude pour ce genre de projet, et il est écrit de manière souvent digne du cinéma. Les trois personnes à qui l’on doit cette série grandiose se nomment Bruce Timm (dessinateur/story-boarder), Paul Dini (scénariste) et Eric Radomski (décorateur), trois grands qui avaient déjà su impressionner avec les Tiny Toons.
On a du mal à croire que le dessin animé vise un jeune public, tellement le tout fait penser à du Franck Miller dans un univers façon Metropolis de Fritz Lang, mais ce qui touche encore plus c’est de voir à quel point Paul Dini rend humain chacun de ses protagonistes. De plus, les fans de Star Wars peuvent également se réjouir, puisque dans la somptueuse VO c’est Mark (Skywalker) Hamill qui prête sa voix au Joker.
Succès oblige, l’année suivante ce dessin animé a même le droit à un long métrage cinéma, du nom de Batman contre le fantôme masqué. Le scénario est incroyable et se trouve être encore plus abouti et plus adulte que n’importe grand film. Et c’est peut-être là la raison de l’échec commercial de ce film, ce long métrage d’animation se veut si réfléchi et si bien écrit qu’il ne peut plus toucher un public jeune et donc familial. Résultat : le film sort directement en vidéo dans le reste du monde. Mais le bouche à oreille sur le long terme rendra justice à cette création de 1993.
Si la série animée continua à impressionner pendant trois saisons, ce ne fut pas de même pour le cinéma, avec le départ de Burton sur Batman Forever, laissant place à Joel Shumacher qui prend pour le coup l’aspect opposé à Burton en rendant le film ultra coloré. Michael Keaton quant à lui est remplacé par le très fade Val Kilmer. Pourtant, Batman Forever avait un adversaire vraiment intéressant en la personne de Double Face/ Harvey Dent, mais le réalisateur n’exploite aucunement la double personnalité du personnage, jouant plus sur l’action et les gros décors que sur le casting. La popularité du moment de l’acteur Jim Carrey cependant fait que le film est un succès commercial et permet un quatrième film : Batman et Robin.


Batman et Robin joue encore plus dans la démesure et est peut-être un poil plus assumé, surtout que le personnage de Freeze demeure un poil intéressant. Mais celui-ci se veut avant tout une redite complète du troisième, au point qu’entre le 3 et le 4 chaque scène se ressemble, seuls les méchants sont remplacés par d’autres. Le film, s’il se veut distrayant, est malheureusement d’un manque de personnalité flagrant, et George Clooney rabaisse le personnage de Batman au plus bas. Cette fois le spectateur, même américain, n’est pas dupe, et le film est un semi-échec. Batman réussit donc l’exploit de lasser pendant un temps le spectateur du film de super-héros, ainsi le cycle est bouclé Batman 1 avait apporté l’euphorie, le 4 la remporte. Il faudra attendre 1999 avec les X-Men de Bryan Singer pour revoir le public s’intéresser aux super-héros.
En parallèle à Batman 3 et 4, Batman & Mr. Freeze: SubZero sort directement en vidéo, montrant encore une fois qu’un dessin animé peut parfois être plus intéressant que le film. Se basant sur la série animée de 30 min et reprennant différents éléments de celle-ci, ce film d’animation de 70 minutes se veut plus réussi sur tous les points et particulièrement dans l’exploitation de Freeze, largement supérieure à celle du film cinéma. Toujours dans l’animation, en 1999 la Warner lance Batman la relève, univers mélangeant ambiance Blade Runner futuriste et un Batman vieillissant ayant besoin d’un jeune surdoué capable de symboliser la justice de son passé. L’idée est intéressante, mais la qualité de l’animation et la psychologie des personnages beaucoup moins aboutie que la vieille série animée de 1992.