Critique Le Jour des morts [2012]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 1 août 2009 à 02h42
Zombies gonflés aux amphets
Présenté par le distributeur (la Warner) comme un remake du classique de George A. Romero, le Day of the Dead de Steve Miner - grand spécialiste de la série B decomplexée - n’en est pas vraiment un. En effet, si les fans de cinéma gore vont se balader en terrain reconnu avec la présence de personnages portant les mêmes noms et remplissant approximativement les mêmes fonctions que dans le film originel, ils ne vont pas manquer, cependant, de s’étonner à constater que le scénario est finalement très éloigné de celui du métrage de 1985, beaucoup plus posé et réfléchi (de plus, autre différence, si l’on voulait le placer chronologiquement dans le tétralogie de Romero, on pourrait même le placer au niveau de La Nuit des morts-vivants, à coté de Diary of the Dead, c'est à dire au début de l'Apocalypse).
Car, avec Day of the Dead cuvée 2008, l’on a affaire à un pur film d’action pour teenagers - avec son lot de personnages ados – proposant l’habituelle relecture moderne mettant en scène des zombies très agressifs, mais aussi très rapides. Ainsi, les contaminés de la petite ville de Leadville sont non seulement aussi vifs que ceux de 28 jours plus tard, mais ils sont de plus nettement plus puissants. Il faut les voir bondir des bâtiments ou au dessus des voitures tels des yamakasi et foncer comme des panthères enragées sur leurs proies. Impressionnant, il est vrai, mais l’on constate aussi que cette débauche d’adrénaline n’est pas vraiment un élément propice au développement d’un quelconque second degré de lecture.
Qu’importe, de toutes manières, avec Steve Miner, quand il y a second degré de lecture, il est uniquement potache et ironique, et ce n’est pas du tout le but qu’il recherche avec Day of the Dead. Non, avec ce film, le cinéaste (créateur, ne l’oublions pas, avec Sean S. Cunningham et Ron Kurz, du personnage de Jason Voorhees et de la franchise Vendredi 13) a pour but d’offrir à son public une série B musclée tout en faisant plaisir aux fans de Romero en parsemant la narration de clins d’oeil. De ce coté là, le défi est relevé avec succès.
Au niveau référentiel, le spécialiste de Romero pourra découvrir une nouvelle Sarah (accompagnée à nouveau par le soldat Salazar) qui, ici, est passée dans le camp des militaires, et un nouveau professeur Logan, nettement moins sympathique que le précédent. Mais surtout, il va rencontrer la nouvelle version du plus célèbre des zombies : Bubu. Un Bubu un peu différent. Il est toujours la sorte de zombie intelligent qui sait se servir d’une arme mais, de plus, non seulement il est capable de développer un esprit de vengeance mais, aussi, de se sacrifier par… amour. Si, si, je vous jure ! Ça parait très con annoncé comme ça, mais dans le fil du récit, cela passe mieux. Vous verrez.
On se rappelle que le Day of the Dead était un huis clos. La sensation de claustrophobie, associée à cette angoisse due au fait que les survivants étaient cernés par des hordes de zombies, était omniprésente. Ici, comme le film se déroule sur plusieurs lieux et même souvent en extérieur, cet élément perturbant est absent. En fait, l’on a plus affaire à une atmosphère à la Apocalypse. Par contre, les dernières vingt minutes se déroulent dans un bunker (un ancien silo à missiles transformé en labo) qui nous rappelle celui du film originel, mais son exploration – qui est plus une chasse aux monstres qu’autre chose – nous entraîne finalement très loin de l’ambiance du métrage de Romero.
Au niveau technique, Steve Miner, s’est mis au goût du jour. Au moins, l’on ne pourra pas l’accuser d’être un réactionnaire. Ce qui est dommage, c’est que ce choix entraîne le film dans le domaine de la normalisation et que, par conséquent, il ne se démarque pas du tout à coté des films de Danny Boyle ou du remake de Je suis une légende. Les méthodes de prises de vue sont très actuelles, appuyés par le même montage très sec, parfois à la limite du lisible. C’est un peu hystérique, un chouia parkinsonien, mais bon, cela reste du bon boulot et l’impression d’urgence, de panique, est bien rendue (en plus, cela masque les imperfections techniques).
Si le gore n’est pas vraiment omniprésent, Steve Miner défie quand même un peu la censure avec quelques plans bien croustillants (traditionnels et numériques). J’ai notamment apprécié le capitaine Rhodes (oui, lui aussi était dans la version de Romero, c’était le salopard qui dirigeait le silo) qui, privé de ses jambes, s’acharne à poursuivre les héros dans les conduits de climatisation. Ce zombie est vraiment très réussi, très sauvage (il faut dire aussi qu’il est incarné par ce colosse de Ving Rhames), et au final, très impressionnant.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Le Jour des morts [2012]
La question que le fan pourrait évidemment se poser – s’il n’était pas un fan de zombie movies – est : est-ce que ce Day of the Dead est un film utile ? Non. Certainement pas. Il n’apporte rien de concret, tant au niveau conceptuel qu’au niveau artistique. Par contre, il m’a apporté du plaisir lors de son visionnage. Il est plutôt bien réalisé, riche en séquences d’action, présente quelques passages gore très réussis. Bref, c’est une série B d’exploitation, génitrice de petits plaisirs éphémères. Ce qui est cool.
On a aimé
- Une série B musclée qui remplit ses objectifs
- Techniquement solide
- FX efficaces
On a moins bien aimé
- Un scénario peu original et primaire
- Une réalisation sérieuse mais sans prise de risque
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