Critique Klaus [2019]

Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 24 décembre 2021 à 09h00

Santa Klaus Origins

Critique de la version française.

Devenu un acteur majeur de la production cinématographique, Netflix proposait fin 2019 son premier film d'animation avec l'arrivée de Klaus sur ses plates-formes.

Le film est l’œuvre de l'Espagnol Sergio Pablos, un vétéran de l'animation puisqu'il a commencé sa carrière au début des années 1990 avant d'intégrer Disney (pour travailler sur des projets tels que Hercule ou La Planète au trésor). Il quitte le studio aux grandes oreilles pour d'autres horizons étant même un des créateurs de la saga Moi, Moche et Méchant dont il a écrit la première version du script. Il a ensuite fondé sa compagnie Sergio Pablos Animation Studios à Madrid où il commença à travailler sur Klaus, aux côtés d'une équipe internationale, en tant que producteur, scénariste et surtout réalisateur. Après avoir essuyé des refus quant au financement du projet, c'est finalement fin 2017 que Netflix décide de produire cette œuvre en lui adjoignant sa force de frappe (scénaristes complémentaires, casting vocal solide...). Netflix nous propose ainsi sa première grande production d'un long-métrage d'animation autour de l'amitié improbable entre un facteur et un homme isolé aux allures de Père Noël.

Dans un univers imaginaire, on suit les aventures de Jesper, un apprenti facteur élève de l'Académie Royale qui refuse de faire ses classes en tant qu'enfant gâté du ministre des Postes. Malheureusement pour lui, son père refuse de faire de lui un oisif tout en ayant perdu patience face à la mauvaise volonté de son fils. Il décide de l'envoyer tenir le bureau de poste dans la petite île de Smeerensburg située tout au nord du territoire. Il ne pourra quitter ce lieu que s'il réussit à délivrer un nombre conséquent de lettres. Il arrive donc sur place et se rend compte qu'il met les pieds dans un véritable enfer puisque la ville est gangrenée par un conflit séculaire opposant deux factions dans le village. Il met donc les pieds dans un lieu d'affrontement où personne ne semble savoir lire ni être avenant envers son prochain. L'institutrice a même perdu la volonté d'enseigner et souhaite quitter l'endroit. En tentant en vain de trouver quelqu'un à qui il pourra délivrer une lettre, Jesper tombe sur l'habitation isolée de l'étrange Klaus qui est pleine de jouets. Il réussit à attirer son attention quand Klaus voit qu'un gamin malheureux pourrait voir son moral remonter grâce à un jouet. C'est le début d'une association qui pourrait être le ticket de sortie espéré par Jesper mais aussi la naissance d'une légende planétaire...

Si le scénario de Klaus est assez classique, cela ne l'empêche pas d'être malin. Sergio Pablos nous livre ici un conte riche en humour et en émotion dont la trame s'avère finalement facilement devinable pour beaucoup. Que cela soit dans les principales péripéties, les dynamiques entre les personnages et la conclusion. Néanmoins, on prend plaisir à suivre le film car tout ceci est bien exécuté en proposant deux principales qualités. Tout d'abord, le village de Smeerensburg via son conflit propose d'excellents moments notamment un bon humour. Ensuite, l'intérêt principal du scénario est de nous raconter les origines de la légende du Père Noël. S'il y a bien un léger aspect fantastique, on s'amuse quand il s'agit d'assister à la naissance du traîneau, des rennes, des lutins ect... Toujours avec une explication assez simpliste et logique. Le scénario fait aussi surtout la part belle à l'humour sous différentes formes, à l'émotion (de la romance comme du tragique) en tenant la route du début à la fin. C'est aussi un divertissement familial qui tente de raconter quelque chose d'intéressant sur le désintéressement et le don de soi. Le personnage de Klaus symbolise ainsi l'ouverture aux autres et que des actions positives désintéressés (ou pas...) en appellent forcément d'autres. Le village devient l'exemple visuel de cette thématique qui aborde aussi l'idée de la jeunesse porteuse d'une nouvelle voie et d'un certain pacifisme. Enfin, Père Noël oblige, le film souhaite démontrer qu'il est important de faire entrer le merveilleux dans nos vies.

Si de prime abord, le film ne paraît pas être fantastique, il le devient au fur et à mesure par petites touches. On apprécie grandement sa direction artistique qui mélange différentes influences du nord de l'Europe. On peut penser à l'Angleterre victorienne pour le début du film, et la Scandinavie (dont le peuple des Samis) pour le reste de l'intrigue. Une sorte d'univers imaginaire fortement inspiré du notre et tourné vers le passé (XIXème siècle). Le tout dans un film réalisé de manière traditionnelle (en 2D) tout en utilisant des techniques informatiques pour offrir de meilleurs éclairages comme plus de volumes aux dessins. Cela fonctionne finalement très bien tant on l'impression de parcourir un livre pour enfants richement illustré. Cet aspect fait corps avec une stylisation toute en longueurs offre une originalité folle. C'est un régal de découvrir le village et les différents moyens dont les habitants s'affrontent puis de découvrir les jouets de Klaus comme la manière dont Jesper doit les livrer. Le film joue aussi beaucoup sur l'alternance de couleurs éclatantes (le début, la frabrique de Klaus, les Samis) et le noir et blanc austère du village. Bref, le film est une réussite visuelle.

Les techniques d'animation sont donc hybrides avec une base en 2D retravaillée par ordinateurs et cela se ressent néanmoins par moments. Un des principaux défauts du film c'est qu'on sent cette hybridation sur certains plans avec certains éléments qui détonnent par rapport au reste de l'image. On voit que Klaus reste un budget modeste (40 millions de dollars) par rapport au reste de la production animée occidentale qui envahit nos écrans. Malgré cela, Sergio Pablos s'avère être un réalisateur très intéressant. Pas forcément par ses choix de mise en scène qui sont aussi classiques qu'efficaces mais dans la manière dont il utilise les décors et les couleurs comme témoins de la progression de son scénario et de ses thématiques. L'évolution du village comme de ses habitants en est le plus parfait exemple. On espère que le film aura du succès et que le cinéaste pourra poursuivre son œuvre. Pour ce qui est du casting vocal français, on a le droit a de la qualité donant encore plus de puissance au film que cela soit Alex Lutz en Jesper, François Berléand parfait en Klaus, l'excellente Karin Viard pour la chef d'une des factions ou la talentueuse Ludivine Sagnier pour camper l’institutrice.

La conclusion de à propos du Film d'animation : Klaus [2019]

Auteur Bastien L.
78

Klaus est une réussite sur de nombreux points. Malgré une trame classique, le film réussit à nous faire rire comme à nous émouvoir grâce à son univers singulier qui se base pourtant sur une légende universelle. Côté animation, le film propose un mélange de traditions et d'innovations qui fonctionne bien surtout grâce à une direction artistique originale et un réalisateur inspiré par son sujet.

On a aimé

  • Visuellement sublime
  • Des thématiques magnifiquement exploitées visuellement
  • Un divertissement familial très efficace

On a moins bien aimé

  • Un scénario un poil classique
  • Le mélange 2D/3D pas toujours bien maîtrisé
  • Une mise en scène assez sage

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