Critique Elio [2025]

Avis critique rédigé par Bastien L. le jeudi 10 juillet 2025 à 09h00

Elio les mondes !

Critique de la version française

Même si Pixar n'est plus aussi grandiose qu'il y a 15-20 ans, on reste toujours très curieux face à leurs nouvelles productions surtout quant elles embrassent pleinement la science-fiction comme Elio.

A la base de ce projet, il y a surtout Adrian Molina qui a rejoint Pixar en 2007 et qui fera surtout parler de lui 10 ans plus tard en scénarisant et co-réalisant le très apprécié Coco. Pour son projet suivant, Elio, il souhaite pleinement traiter de la solitude et de la manière dont un être peut se révéler en découvrant un nouvel environnement. Elio est ainsi annoncé en 2022 mais connaît des remous durant sa production puisque Adrian Molina quitte le navire (tout en restant crédité scénariste et réalisateur) en 2024 afin de prendre en charge la production du futur Coco 2. Il est remplacé par deux autres membres de la maison Pixar à savoir Domee Shi, dont c'est le second long-métrage en tant que réalisatrice après Alerte Rouge, accompagnée par Madeline Sharafian ayant notamment travaillé sur les story-boards de Coco puis En Avant... Une passation de pouvoir qui s'accompagne de quelques changements dont des réécritures (menées en partie par les deux nouvelles réalisatrices) notamment en ce qui concerne le personnage titre (situation familiale, orientation sexuelle, engagements politiques...) qui pourraient démontrer quelques tensions entre les exécutifs et les équipes créatives de Pixar... En tout cas, le film sort sur les écrans du monde entier en juin 2025 en étant doté d'un budget compris entre 150 et 200 millions de dollars. Malgré un accueil critique assez positif, le film peine à rentrer dans ses frais un mois après sa sortie américaine...

Elio raconte l'histoire d'un jeune orphelin d'une dizaine d'années vivant avec sa tante qui est membre de l'armée américaine travaillant dans une base surveillant l'espace. Pour échapper à son deuil, Elio fait tout ce qu'il peut afin de rentrer en contact avec des extra-terrestres pour qu'ils l'enlèvent et l'arrachent à sa solitude pesante. Une quête le rendant quelque peu asocial et le poussant à envoyer un message via les télescopes de la base entraînant une coupure de courant générale. Une bêtise de trop pour sa tante qui, clairement dépassée, l'envoie faire un séjour en pension militaire. Sur place, il est enfin enlevé par des extra-terrestres ayant reçu son message. Il découvre des races et des technologies improbables dans cette organisation nommée le Communiverse souhaitant apporter paix et harmonie dans la galaxie. Cette assemblée d'aliens le prend pour le leader de la Terre, ce que Elio ne dément pas... Au même moment, le Communiverse fait face à une race belliqueuse menée par le Seigneur Grigon qui souhaite une place en leur sein ce que la communauté pacifique refuse. Grigon les menace donc des pires violences poussant Elio à se porter volontaire pour négocier une paix. Une quête périlleuse qui pourrait le mener à sa perte mais aussi lui faire rencontrer son meilleur ami... En attendant, un clone le remplace auprès de sa tante sur Terre.

Le scénario de Elio est assez ambivalent tant il participe aux qualités comme aux défauts du film. Soyons d'abord positifs en notant que l'histoire permet à tout public d'apprécier le long-métrage en étant calibré comme il faut. On rentre bien dans le récit avec une bonne montée des enjeux comme un bon rythme permettant d'égrener les péripéties jusqu'à un final pleinement satisfaisant. En tant que divertissement familial, Elio fait clairement son travail mélangeant bien humour, séquences d'aventure, de belles émotions et quelques frissons avec des créatures inquiétantes à première vue. Mais on parle toutefois de Pixar qui nous a clairement habitué à mieux. Le début du film est ainsi bien trop classique avec un personnage principal un peu pénible même si cela s'améliore ensuite. Il faut aussi avaler pas mal de couleuvres quand à la situation dans laquelle Elio se trouve en trompant tout le monde. Il manque aussi un véritable antagoniste à l'histoire qui en présente clairement un mais qui est beaucoup plus menaçant et méchant dans les dialogues que pendant ses actions. Cela enlève au film de réels moments de tensions qui auraient été salutaires. Il y en a quand même quelques uns comme des moments où Pixar montre à quel point il sait jouer avec nos émotions. Mais on est clairement en dessous des œuvres passées du studio à la lampe.

Adrian Molina souhaitait nous plonger dans une histoire de passage à l'adolescence où un être esseulé se trouvait une sorte de famille dans un nouvel environnement. Comme pour le réalisateur ayant grandi, comme Elio, sur une base militaire trouvant bien plus sa place une fois arrivé à l'université d'arts de Californie. Ici, le campus universitaire est remplacé par des extra-terrestres qui font de Elio quelqu'un d'important et il pourrait même se faire un ami inséparable en la personne de Glordon, fils pacifiste de Grigon. Cela rejoint ainsi une autre grande thématique du film à savoir la place de la Terre dans l'univers où la solitude de Elio serait celle de l'humanité dans l'univers. Tout en apportant comme réponse l'idée que ce qu'il y a de plus précieux est souvent ce qu'il y a de plus proche de nous. Des thématiques assez classiques du divertissement familial qui fonctionnent plutôt bien. Néanmoins, tout cela manque encore une fois de profondeur ou encore d'aspérités pour donner plus de personnalité au métrage. On a l'impression par moments d'avoir un Pixar aseptisé ne souhaitant surtout pas s'engager dans quelconque controverse mais perdant aussi en saveur par la même occasion.  

D'un point de vue purement personnel, je ne suis pas complètement convaincu par la direction artistique des humains dans le film. Des personnages très ronds à la mâchoire proéminente qui devient par la force des choses la marque de fabrique du studio. En revanche, tout ce qui touche aux extra-terrestres comme au Communiverse est pleinement satisfaisant. Le fil rouge a été de rendre ça le plus agréable et étrange à nos yeux. Regarder Elio, c'est entourer ses yeux de cotons doux et chauds qui nous flattent la rétine du début à la fin. Les aliens sont rigolos, beaux et donc très cartoon avec ce qu'il faut de variété pour offrir de belles visions de science-fiction colorée pour les plus jeunes. Les équipes créatives de Pixar semblent s'être fait plaisir ce qui a évidemment poussé les animateurs à sortir le grand jeu. Et à ce niveau, Pixar reste encore le maître incontesté des films d'animation en images de synthèse. Les différents extra-terrestres disposent de tellement de personnalité grâce à la manière dont ils bougent avec très souvent beaucoup d'entre-eux en action sur plusieurs plans. On peut notamment retenir l'ordinateur liquide mais surtout Glordon. Ce dernier a la particularité d'être autant effrayant que mignon tout en ayant pas d'yeux. Mais Pixar relève le défi haut-la-main tant on s'attache à cette étrange bestiole... Bref, comme chaque année, on prend un réel shoot d'animation et d'avancées technologiques qui fait vraiment du bien.

En parlant d'avancées techniques, les réalisateurs ont bien sûr pu bénéficier des dernières innovations dont Luna, un système de gestion des lumières encore plus performant. Cela se ressent avec de nombreuses scènes jouant beaucoup sur l'apparition de lumière et sur le contraste entre la Terre lumineuse et l'espace noir mais constellé d'étoiles. Néanmoins, on imagine que le changement de réalisateurs un an avant la sortie du film n'a pas dû être des plus simples à gérer afin d'affirmer un réel style ou simplement d'aller au bout de leurs idées. Adrian Molina, Domee Shi et Madeline Sharafian livrent néanmoins un travail solide réussissant à rendre crédible leur métrage sur toutes les émotions visées tout en gardant assez de rythme et de développement de personnages pour que l'ensemble prenne correctement vie. Il y a même quelques bonnes idées de mises en scène la solitude de la planète Terre faisant écho à celle d'Elio ou encore l'utilisation judicieuse de son pansement oculaire. Mais encore une fois, on reste un cran en dessous de que Pixar avait su nous proposer. Pour ce qui est du casting vocal français, il est comme toujours de qualité avec des professionnels rompus à l'exercice, des jeunes comédiens vraiment bons pour Elio et Glordon et quelques acteurs comme Zito Hanrot ou Alban Lenoir étant parfaitement intégrés à l'ensemble. 

On vous le conseille si vous aimez E.T., l'extra-terrestre, H2G2 : le guide du voyageur galactique, Wall-E...

La conclusion de à propos du Film d'animation : Elio [2025]

Auteur Bastien L.
74

Elio est dans un sens le parfait divertissement familial de l'été offrant ce qu'il faut d'émotions (rires, tendresse, frissons...) et de beauté visuelle notamment grâce à une qualité technique au service d'une animation incroyable. Une production Pixar démontrant une nouvelle fois la maîtrise de ce studio. Alors si en plus cela se fait dans une ambiance SF aussi réjouissante... Néanmoins, la production reste trop calibrée, trop timorée pour ne pas dire trop générique par certains aspects pour pleinement convaincre au-delà de sa vision.

On a aimé

  • Absolument sublime avec une animation impressionnante
  • Un divertissement très bien rythmé
  • Des personnages attachants

On a moins bien aimé

  • Un scénario trop classique
  • Une production trop aseptisée
  • Cela manque donc de personnalité

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