Critique La Nuit des lucioles #1 [2006]

Avis critique rédigé par Richard B. le dimanche 22 janvier 2006 à 10h32

Désespoir et amour sont au programme …

Une ville au bord de la mer est menacée de disparaître. Dans ces temps de troubles nous suivons un personnage du nom de Joseph, un fils de commerçant et anciennement artiste qui s’apprête à épouser sa fiancée. Mais voilà qu’une amie peintre, Edith, va lui présenter l’un de ses modèles: Vespérine. Joseph va tomber amoureux au point d’en oublier qu’il est fiancé et au point d’oublier qu’une révolution se prépare.
Le désespoir du singe n’est pas à proprement parler fantastique, mais pourtant par l’approche où les auteurs décrivent la milice toujours en noir et avec des dents bien pointues, fait que celle-ci est perçue comme des monstres. Du coup cette histoire romantique, philosophique, rentre dans un cadre irrationnel et fantastique. Irrationnel est le bon terme pour dépeindre le héros de cette aventure décrit par le scénariste Jean-Philippe Peyraud : Joseph tombant éperdument amoureux de Vespérine va prendre le risque de tout perdre pour cette femme. Folie amoureuse ? Apparemment oui ! Surtout que la vie dans cette ville devient de plus en plus dur : « la répression est de plus en plus forte – il est clair que le pouvoir veut supprimer la pêche au profit de l’Agriculture intensive… »
Mais une histoire d’amour n'étant jamais simple, en plus de la situation sociale difficile, Joseph de son côté possède une fiancée aimante et Vespérine un mari handicapé depuis des circonstances mystérieuses (l’explication vous serra donné en page 45). Les deux s’aimeront d’un amour quasi impossible comme si les choses ne pouvaient jamais être simples et que la folie devait prendre le dessus sur la raison, ou inversement ?
Personnellement je suis mitigé sur cette histoire plutôt bien écrite et dans son registre bien pensé. Mais voilà, je suis resté assez distant face aux destins de chaque personnage. La situation sociale est évoquée, elle est même le sujet qui guide, et pourtant elle est celle qui est le plus caricaturale. (Les autorités sont des monstres et ne se posent pas de questions). De plus le ton de la bande dessinée est assez morose et laisse peu d’espoir ; selon le moment où le lecteur se pose dessus -je pense - qu’il accrochera plus ou moins.


Le dessin est à l’égale de l’écrit : "spéciale". Parfois somptueux, parfois fouillis. Ainsi la page 17 de l’album possède une véritable virtuosité poétique lorsque Joseph rencontre Vespérine. Mais à l’inverse, le mari handicapé est traité de façon qui semble bâclé – même si clairement c’est voulu d’une façon artistique. Autre exemple de conception des pages 42 et 43 qui sur un étalage de 12 cases chacune, conceptualise par des corps entrelacés une forme de cœur qui finalement en vient à se briser. Une belle page, clairement pensé. Alfred ici élabore vraiment sa bande-dessinée comme une forme d’art et n'hésite pas à barbouiller une case pour donner un certain aspect de colère par exemple. Du coup on apprécie la rigueur du trait à vouloir exprimer les sentiments, mais on aimerait parfois un dessin plus posé, moins artiste - sur ce coup je sus contradictoire. Mais ce fut de tout le long mon sentiment au final, un coup j’aimais son approche pour de suite la décrier, ne sachant jamais réellement si je devais ou pas accrocher.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : La Nuit des lucioles #1 [2006]

Auteur Richard B.
60

Difficile de donner une conclusion sur une bande dessinée comme celle-ci tellement mes impressions sont mitigées ou plutôt indécises. Ais-je aimé, est-ce une bonne bande dessinée ? Dans tous les cas ; elle est à l’égale de ce que les auteurs ont voulu : noir et limite désespérée. Dans tous les cas une œuvre pensée, mais une vision qui me laisse cependant assez distant.

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