Critique Konga [1961]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 9 juin 2008 à 15h44
Gare aux Gorille
Après avoir été porté disparu, le docteur Charles Decker refait surface, porteur d'un incroyable secret. Au cours d'un long séjour au coeur des tribus africaines, le scientifique a découvert une plante iconnue dont les propriétés permettent, après préparation, de composer un sérum favorisant le gigantisme.
Le thème de cette série B de John Lemont datant de 1961 est celui du savant fou. Cette fois-ci, on assiste à un scientifique qui, suite à une trop long exposition sous le soleil africain, a perdu la boule. De retour dans sa ville natale, il reprend son métier d'enseignant tout en travaillant dans son laboratoire personnel à la fabrication d'un sérum nécéssitant la culture de plantes carnivores. Un sérum qui n'a aucune autre particularité que celle de faire grandir le cobaye de façon extraodinaire. Et pour l'aider dans son travail, le docteur Decker a remplacé l'habituel Igor bossu par Margaret, une jolie assistante qui n'est autre que sa maitresse.
Bref, vous l'avez compris, on nage en plein mélo SF. Decker se transforme soudainement en psychopathe qui élimine toute concurence et en un coureur de jeunes élèves un brin trop entreprenant. A coté de cela, la fidèle Maggie, aveuglée par son amour, encaisse sans sourciller les multiples humiliations et assiste sans réagir à la démence de son amant assassin. Et cet état de fait dure une bonne partie du métrage, jusqu'à ce que Konga mette un terme à la situation.
Konga, c'est le cobaye du docteur. C'est un chimpanzé qu'il a ramené d'Afrique. Au fur et à mesure des ses expériences, le docteur Decker va transformer ce brave Konga est une sorte de gorille bleuté. Enfin, quand je dis gorille, je veux dire un figurant équipé d'une ridicule panoplie de King Kong réalisée avec un vieux manteau en fourrure et un masque de singe. De plus, comme le savant est également devenu hypnotiseur (si, si), il parvient à ordonner au primate de réaliser à sa place ses sales besognes, comme tuer le doyen de la fac qui veut le virer ou le petit ami de son élève favorite. Les meurtres du singe sont d'ailleurs très impressionnants (sic) avec toujours le même modus operandi: la stragulation molassonne.
Un soir, Margaret surprend son chéri fou à lier en train de peloter une élève dans la serre aux plantes carnivores en plastoc. Désespérée, elle va injecter à Konga une forte dose de serum et celui-ci grandit, grandit.... Ingrat, le quadrumane l'écrabouille, s'empare de la marionnette de Decker et s'en va mimer King Kong dans les rues de Londres. En bon touriste, il se plante devant Big Ben, subissant les tirs maladroits (malgré la taille de Konga, aucune balle traçante ne le touche) des militaires qui, attirés par le bruit, ont planté là leur mitrailleuse. Pourtant, malgré ce déficit de précision de la part des défenseur de la Couronne, Konga finit par s'écrouler, raide mort. Crise cardiaque?..
C'est le célèbre acteur de série B Michael Gough qui incarne ici le professeur Foldingue de service. On ne peut pas dire que cela soit sa meilleure performance tant il surjoue dans le domaine du dément psychopathe et sadique, prèt à tout pour faire avancer la science. La façon dont il abat le minou de la maisonnée - qui a léché le serum versé sur le sol par accident - à coups de revolver rageurs est un grand moment d'hilarité tant la séquence est ridicule. Même constat lors des passages où il tente de séduire son élève avec un évident manque de tact. On n'y croit pas cinq minutes, c'est tellement peu crédible que cela en devient même risible.
De plus, même pour un film de 1961, les effets spéciaux sont très, très mauvais. A commencer par le costume de Konga, absolument ridicule. Le pantalon en fourrure taille trop grand pour le figurant choisi et baille de partout; son torse glâbre brille comme du plastique (c'en est d'ailleur surement), et son visage est un masque doté de deux expressions (des yeux qui roulent de gauche à droite comme un spectateur de Roland Garros et une gueule victime d'une paralysie faciale qui s'entrouve à peine, même quand il hurle). Le tout avec un aspect de carton pate a peine dissimulé. Les plantes carnivores sont elles aussi totalement ridicules. Les pires étant ces sortes de pénis géants qui voient leurs glands s'ouvrir sur un petite langue en papier cul qui pandouille mollement. Franchement, la scène où se débat la jeune fille agressée par le professeur devant ces "choses" qui se trémoussent derrière eux est un grand moment de cinéma! Du suréalisme involontaire. Ce film serait danois, on crierait au chef d'oeuvre.
Les superpositions d'images ne valent guère mieux. En comparaison, le King Kong de 1933 est d'une qualité largement supérieure. Les spécialistes délégués sur ce film n'ont pas même pris la peine de masquer le fait que l'image du docteur Decker que Konga tient en main est en fait Michael Gough debout sur un podium. On a ainsi la vision d'un figurant déguisé en singe géant, debout de face devant un décors de carte postale, tenant dans sa main un homme raide comme un piquet et les pieds bien a plat. Ca c'est pour les plans américains bien sur, pour les plans plus larges qui voient les déplacements de Konga, c'est juste un figurant en costume tenant dans sa main un pantin et se baladant dans un décors miniature à la Godzilla.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Konga [1961]
A tous ceux qui vous déclare: "le cinéma c'était mieux avant", faite-leur visionner Konga. Cela modèrera un peu leur propos. Car le film de John Lemont est l'archétype même de tous ces nanars de série B qui innondaient les salles des cinémas de quartier dans les années 50-60. C'est très mal foutu, le scénario est débile, le jeu d'acteur exubérant. Marrant au dixième degré.
On a aimé
- Un vrai nanar, ridicule et drole
On a moins bien aimé
- Scénario bourré d'incohérences
- Effets spéciaux pourris
- Jeu d'acteur exubérant.
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