Critique Disaster Day #5 [2014]

Grace à des espions infiltrés dans l’état-major allié, les nazis prennent connaissance des détails du plan Overlord. Avec Rommel en chef des opérations, ils renforcent discrètement les cotes normandes, afin de laisser croire à l’ennemi que leur plan de débarquement n’a pas été éventé. La ruse va fonctionner. Quand les forces amphibies alliées, appuyées par l’aviation et les troupes aéroportées, arrivent sur les lieux, elles sont accueillies par un déluge de feu…

Soixante-dixième anniversaire du débarquement de Normandie oblige, Richard D. Nolane et Milorad Vicanovic-Maza, les auteurs de Wunderwaffen, chamboule un peu le déroulement chronologique de leur saga pour nous amener en juin 1944, et nous conter leur vision du Jour J. Une démarche que d’aucun pourrait trouver un brin mercantile mais qui peut se révéler intéressante et instructive car c’est vraiment à ce moment que leur histoire emprunte la voie uchronique qui fait la richesse de l’œuvre.  

On met donc entre parenthèses les passionnantes recherches de l’Ahnenerbe en Hyperborée pour suivre dans ce tome 5 les premiers  exploits aériens de Murnau, alors simple lieutenant, plongés dans une intrigue à double trame qui bascule régulièrement entre les deux états-majors, alliés et allemands. Cela aurait pu être passionnant. Malheureusement, la sauce ne prend pas toujours. La faute à un scénario, résolument guerrier et dynamique, qui peine toutefois à être crédible, qui tente de séduire par quelques éléments provocateurs (comme les traitres juifs et homosexuels) que l’on pourrait juger malvenus, et qui, au final, n’arrive pas à convaincre. 

C’est sûr, les amateurs de dogfights aériens seront contents de constater par les faits que Maza est toujours aussi à l’aise dans la représentation des fresques guerrières de la seconde guerre mondiale (certaines planches sont vraiment superbes). Un dessin de qualité qui ne pèche que par quelques détails (comme des visages pas toujours très réussis). Par contre, tous ceux qui ont été séduits par l’intrigue uchronique de  Wunderwaffen et le personnage de Murnau (ici sous-exploité) pourront, à raison, trouver le scénario de cet opus un peu trop facile – comme cette intervention « divine » qui met un terme dramatique au débarquement allié – voire « bourrin ».

A noter que, comme pour les autres tomes, ce nouvel opus présente en fin d’ouvrage un sympathique cahier de quelques pages composées « d’archives » Ici, on y trouve des extraits de journaux nazis vantant la victoire sur les alliés dans ce que l’on appelle désormais le D-Day, alias… Disaster Day