Critique ZMD: Zombies of Mass Destruction [2011]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 6 avril 2010 à 15h44
Don’t Shoot, I’m Gay !
Tom, un courtier en bourse, va rendre visite à sa mère dans la petite ville insulaire de Port Gamble. Accompagné de Lance, son petit ami, il est bien décidé à faire son coming-out. Arrivés sur les lieux, les deux amoureux tombent sur Frida, une jolie américano-iranienne, venue en ville pour aider son père restaurateur, mais une bien plus grosse surprise les attend…
Depuis le succès de Shaun of the Dead, les comédies gore à base de zombies n’ont cessé d’envahir les écrans. Si la plupart de ces métrages plus ou moins réussies puisent, de par leur esprit et leur thématique, dans la même veine potache que le petit bijou d’humour d’Edgar Wright, Zombies of the Mass Destruction semble être celui qui s’en rapproche le plus. En effet, encore plus que Bienvenue à Zombieland, le film de Kevin Hamedani apparaît comme une projection américaine - donc bien moins subtile – de la critique sociale décontractée qu’est Shaun of the Dead.
Ainsi, dans ce film, les deux antihéros débiles sont remplacés par un couple gay. Evidemment, la mise au placard de l’élément loser – et cette orientation de la narration sur une voie partisane - change radicalement notre manière d’appréhender le film. Ce n’est d’ailleurs pas le seul élément du script qui amène Zombies of Mass Destruction sur le terrain de la comédie noire (très) politiquement engagée. En effet, dans son film, le jeune cinéaste Kevin Hamedani, remet sur la table la vague xénophobe post-11 septembre, avec cet illuminé n’hésitant pas à faire subir la torture à sa voisine d’origine orientale. Un fou furieux dont la rage se voie attisée, qui plus est, par des communiqués télévisuels jetant la responsabilité de la situation sur un extrémiste islamiste. A coté de cela, l’on voit une équipe de grenouilles de bénitier prêcher l’Apocalypse à base d’invasion de zombie pécheurs. Bref, Zombies of Mass Destruction est un film foncièrement critique, plein d’outrecuidance et de sarcasme. Mais est-ce pour autant une bonne comédie ? Rien n’est moins sûr.
Oh, bien entendu, certains gags sont bien drôles. Humour burlesque récurent, omniprésence de jeux de mots, effets grands guignols… Kevin Hamedani tente tout pour nous faire rire, et l’on peut apprécier son effort. Mais le problème, c’est qu’il met un temps fou à se décider à le faire. En effet, pendant une bonne demi-heure, il nnous traine sur les sentiers de la comédie de mœurs à travers un traitement encore plus bavard et posé qu’un drame de John Cassavettes ou d’Amos Koleck. Le talent et l’écriture en moins. Ainsi, même si l’humour n’est pas absent durant ces longs passages dialogués, les séquences trainent en longueur, les acteurs – pas vraiment remarquables – ne sont pas très bien dirigés et l’on finit par sérieusement s’ennuyer.
Le véritable déclencheur sera l’instant – qui coïncide avec le coming-out de Tom - où la mère du jeune homme se transforme en un gros zombie dégueulasse. A cet instant, le film décolle un peu, notamment à travers les scènes d’affrontement délivrées à coups de débroussailleuse, de fusils de chasse et de revolvers. Mais là encore, c’est loin d’être parfait avec un manque de rythme dans la mise en scène et quelques séquences qui s’éternisent inutilement (la scène où Frida est torturée dans la cave). On peut vraiment regretter cette carence de maîtrise dans la réalisation car le scénario fourmille d’idées croustillantes. Hélas, insérées dans une narration sans ressort ou subissant un traitement hésitant (la séquence de la séance de conversion des gays, inspirée d’Orange mécanique, est un bon exemple d’une bonne idée gâchée par un traitement inapproprié), elles font très souvent long feu, nous arrachant au mieux un sourire.
Dans le registre technique, si la réalisation manque de punch, force est d’admettre que le bilan est toutefois positif. Tout d’abord, la photographie est vraiment de très bonne facture, avec un film d’une grande lisibilité, même durant les plans de nuit. Ensuite, les effets spéciaux sont excellents si, bien entendu, l’on prend en compte que ZMD est un film au budget modeste. Durant les deux tiers du film, l’équipe de Tom Devlin (un adepte du système D travaillant pour divers petits studios) s’est attaché à séduire les fans de grand guignol avec une débauche de plans craspecs et très gore. Il prend même bien soin à amuser les cinéphages avec quelques petits clins d’œil au cinéma de George A. Romero et Peter Jackson. Bref, vous l’avez compris, les effets gore sont le point fort de ce film finalement décevant dans l’ensemble.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : ZMD: Zombies of Mass Destruction [2011]
Shaun of the Dead, roi du zombie movie comique, a mis la barre très haute dans le registre de la comédie gore. Et depuis, nombreux sont les prétendants qui se sont cassés les dents à essayer de le détrôner. Comme Zombies of Mass Destruction. Réalisé par un débutant, ZMD fait partie de ces films qui, sans être mauvais, ne peuvent tenir longtemps la comparaison avec le joyau burlesque d'Edgar Wright. En effet, malgré des effets spéciaux sympathiques et un script riche de quelques bonnes idées, le film (qui fait partie de la nouvelle édition de l’After Dark Horrorfest – 8 Films To Die For) pèche par une réalisation hésitante, manquant sérieusement de mordant (un comble pour un zombie flick!). Reste que Kevin Hamedani est un cinéaste à suivre car, avec un peu plus d’expérience, son sens critique et son gout pour la satire pourrait nous amener dans le futur quelques bonnes séries B.
On a aimé
- Quelques bonnes idées
- Une satire qui fait parfois mouche
- Les effets gore Une bonne photographie
On a moins bien aimé
- Une réalisation hésitante
- Parfois ennuyeux
- Une première demi-heure interminable
- Une direction d’acteurs peu remarquable
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