Critique Megamind [2010]

Avis critique rédigé par Richard B. le jeudi 9 décembre 2010 à 18h22

C'est cool d'être le « méga » méchant !

Après la très bonne surprise "Dragons", et le plus conventionnel "Shrek 4", les studios DreamWorks Animation terminent l’année 2010 avec « Megamind ». L’année est donc particulièrement productive pour le studio. Maintenant,  la production de masse est-elle une bonne chose ?
Comme ce fut le cas pour Kal-El, Megamind est mis à sa naissance  dans une capsule spatiale par ses parents légitimes. Destination ? La Terre ! Manque de bol, au lieu d’être recueilli par une gentille famille de fermiers il tombe dans l’un des pires pénitenciers. Les années passent et malgré ses bonnes dispositions, Megamind comprend que jouer aux gentils garçons ne lui réussira pas. Il choisit donc d’embrasser la vocation de « Méga-Méchant » ! En occupant ce poste, Megamind a enfin trouvé une position sociale qui lui permet de se distinguer, mais aussi, de trouver un compagnon de jeu en la personne de l’invincible Metro Man.

Il était une fois… un méchant !

Les scénaristes Alan J. Schoolcraft et Brent Simons se sont montrés plutôt ingénieux en élaborant une histoire du type : « Et si le Joker était arrivé à tuer Batman ? Ou encore, et si Superman avait été élevé par une famille de malfrats au lieu des Kent ? » - Pourtant, il semblerait qu’il s’agisse là de leur premier scénario pour un long-métrage. Non pas que le script amène une nouvelle philosophie ou thématique, les comics se sont déjà permis des audaces similaires, à l'exemple de "Red Son" où Superman était éduqué en Russie, mais l’idée reste à bien des égards séduisante… bien que dans ce film il y ait bien un équivalent à un gentil « superman » en la personne de « Metro Man » et que notre Megamind (un peu comme Lex Luthor, mais en plus moche) n’a aucun pouvoir spécifique hormis celui d’avoir un cerveau plus élevé que le terrien de base.

Megamind image pour la critique

En gros, Megamind ce n’est pas une grosse baraque, mais le savant fou qui imagine les pièges et les engins les plus fous pour pouvoir conquérir le monde et imaginer un jour vaincre sa Némésis. Comme il n’est pas question de suivre les aventures du héros, Alan J. Schoolcraft et Brent Simons ont néanmoins introduit quelque chose d’attachant dans ce « méchant malgré-lui ». Une démarche qui se révèle très ingénieuse tant on savoure toutes les scènes où  Megamind se complait à jouer les méchants. Mais voilà, film familial oblige, la morale privilégiera l’idée de réadaptation et d’acceptation de la différence. C’est sur ce point qu’intervient notre petit regret. On aurait peut-être préféré que les scénaristes assument jusqu’au bout leur démarche, d’autant qu’il n’y avait concrètement rien de perturbant ou de choquant à voir Megamind rester le méchant attachant qui nous été présenté au départ. Au contraire, cela aurait même pu renforcer notre compassion pour ce bonhomme à la tête bleue.

Bienvenue dans le monde de Metro City.

Avant de diriger Megamind, Tom McGrath a fait un peu toute sorte de travaux au sein de l’industrie cinématographique ; doubleur ; scénariste ; storyboarder ; animateur et enfin, réalisateur à succès grâce à la franchise  Madagascar. Bref, voir Tom McGrath sur un projet de ce type n’est pas vraiment surprenant. Le bonhomme connait bien les ficelles du métier et les voies qui mènent au succès - même si Madagascar est loin de figurer parmi les meilleurs titres de la société. Avec Megamind, Tom McGrath semble se faire particulièrement plaisir ; robot géant ; une sorte de Chewbacca mécanique à tête de poisson ; objets volants ; bases secrètes à la James Bond et une ville assez grande pour y faire voler le « super » Metro Man. La 3D, dans ce domaine, n’est pas trop mal utilisée et il est assez amusant de slalomer entre les immeubles, même si on aurait peut-être imaginé le spectacle plus impressionnant par rapport aux opportunités que cela représentait. Pour le reste, les confrontations sont efficaces et souvent drôles, surtout sur la première partie du film.

Megamind image

Malgré toutes ses qualités, Megamind n'arrive pourtant pas à créer la surprise -  comme "Dragons" avait réussi à le faire en mars dernier -  le problème ici se situe essentiellement dans le personnage de "Titan" (doublé en VO par Jonah Hill). Bien que secondaire, il occupe une place assez importante dans le script et autant dire qu'il n'a que peu de charisme. Il est évident qu'il n’a pas bénéficié de la même attention que ses créateurs ont pu porter à  Megamind, Metro Man ou encore Roxanne Ritchie (l'équivalent ici de Lois Lane). Lorsque "Titan" nous apparait sans la présence de Megamind à ses côtés, on perd un peu en rythme et on attend que l'un des membres du trio de tête reprenne le dessus.

La conclusion de à propos du Film d'animation : Megamind [2010]

Auteur Richard B.
70

Megamind est un très bon divertissement familial. Plutôt bien ficelé avec son humour, la qualité de son doublage (du moins en VO) et ses séquences d'action, il offre vraiment tout pour séduire les 7 à 77 ans. Par contre, force est de reconnaitre que le concept était tellement intéressant et pouvait aller tellement plus loin que malgré le plaisir immédiat, avec le recul, il sommeille en nous comme de petits regrets.

On a aimé

  • Un trio de personnages attachants,
  • un concept vraiment amusant,
  • une réalisation assez dynamique.

On a moins bien aimé

  • Une fin peut-être trop moraliste,
  • le personnage de « titan » un peu en retrait par rapport à l'ensemble.

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