Critique inFamous #1 [2009]
Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 1 mai 2015 à 22h00
It's good to be bad !
Telle une vague implacable, les supers-héros ont déferlé sur nos écrans durant les années 2000, d'abord au cinéma puis ensuite dans le monde du jeu vidéo. Si ce dernier a surtout eu le droit à des adaptations, quelques nouvelles licences ont su sortir du lot, comme ce fut le cas d'inFamous en 2009.
Exclusivité Playstation 3, inFamous est l'œuvre du studio américain Sucker Punch Productions, à qui l'on doit notamment la trilogie Sly sur PS2. Changement d'ambiance radical, donc, pour ces développeurs travaillant pour Sony qui affichent ainsi la volonté de maturité de la nouvelle Playstation 3 (à l'instar de Naughty Dog - de Jak & Daxter à Uncharted - ou d'Insomniac - de Ratchet & Clank à Resistance - qui surent nous offrir des titres plus adultes). Sucker Punch s'inspire pour sa part des comics américain en créant une histoire de (anti)héros torturé dans une ambiance post-apocalyptique. Les développeurs ont dit s'être inspirés de titres tels que DMZ ou No man's land (une aventure de Batman). Sans être un spécialiste de comics, on sent bien que les thématiques lus et vus dans les traitements adultes des super-héros ont largement influencé le développement de ce jeu d'action open world.
Le titre nous plonge directement dans le bain puisqu'on incarne le coursier Cole McGrath, se réveillant au beau milieu d'un champ de ruines avec des pouvoirs liés à l'électricité. A peine à t-il le temps de revenir à lui qu'il doit fuir pour rejoindre son meilleur ami, Zeke. Ce dernier lui apprend qu'une explosion a ravagé Empire City et que le gouvernement met la ville sous quarantaine. Mais notre héros, tout de suite identifié comme l'auteur de la catastrophe, se met à dos les habitants de la ville. Doté de ses pouvoirs électriques, Cole va devoir faire la lumière (hum, hum...) sur leurs apparitions, le cataclysme vécu par la ville et sa réelle implication. Il sera aidé dans sa quête par Zeke, mais aussi l'agent du FBI Moya. La mise en quarantaine d'Empire City s'explique également par une curieuse épidémie qui frappe ses habitants, ainsi que par la prolifération de gangs de mieux en mieux armés.
Le jeu mélange ainsi ambiance post-apocalyptique dans une métropole nord-américaine et thématiques liées aux super-héros. On voit ainsi Cole prendre conscience de ses pouvoirs et des évidentes responsabilités qu'ils impliquent. Le titre nous offre ainsi le choix d'être bon ou mauvais. En effet, on peut choisir de faire de Cole un héros qui va se battre pour découvrir la vérité (mais aussi sauver sa ville en soignant les passants sur son passage ou en aidant les forces de l'ordre) ou, au contraire, le laisser aler vers son côté obscur (et ne s'occuper que de ses problèmes en faisant régner la terreur). Si cela permet deux approches au niveau du gameplay, il faut bien avouer que les répercussions sur le scénario ne sont pas énormes, tout au plus le regard de nos alliés et de nos ennemis changeront lors des dialogues.
Autant le dire clairement, le scénario d'inFamous n'est vraiment pas ce qui fait la force du titre. Les situations sont vues et revues (comme le twist final), et ce même si la dernière partie gagne un peu en intérêt tant la psychologie de Cole est bouleversée. L'approche est certes mature, mais la progression est laborieuse et on a du mal à s'attacher pleinement aux personnes (ou à craindre les boss). Il faut dire que le character design est d'une banalité affligeante...
Si le scénario s'oublie vite, il a le mérite d'amener de bonnes situations permettant à Cole de tester ses pouvoirs sur les différents gangs, lesquels disposent d'assez d'unités différentes pour diversifier les approches. De même, les choix moraux du joueur ont un impact sur la ville (les passants peuvent aider et apprécier Cole comme l'attaquer et l'insulter). On est donc le coupable idéal au début du jeu, mais si on choisit de faire le bien, le changement est radical : des posters flatteurs nous représentant ornent les rues, les passants nous photographient, nous encouragent et n'hésitent pas à jeter des pierres sur nos ennemis quand on se bat. L'univers open world est ici assez crédible puisque les passants sont assez nombreux et on sent bien que la ville tente tant bien que mal de se réapproprier un quotidien. Le titre étant surtout orienté action, on ne se plaint pas trop du manque d'activités annexes et on apprécie surtout de pouvoir se balader de toits en toits dans cette métropole certes classique, mais bien réalisée.
Le moteur graphique est assez solide pour afficher des textures plutôt correctes (en tout cas pour un open world de 2009) et le jeu ne rame quasiment jamais malgré la débauche de pouvoirs de Cole face à des ennemis de plus en plus nombreux... A ce titre, ces derniers sont répartis en trois gangs selon les trois îles qui composent Empire City et se distinguent tant au niveau du look que de leurs membres de base. Chacun possède ses ennemis plus puissants qui nécessiteront différentes approches selon les pouvoirs que vous avez directement sous la main. Les ennemis sont ainsi assez bien réalisés et on a plaisir à les dégommer dans une ambiance sonore du plus bel effet rendant justice à votre débauche d'énergie électrique. De toute manière, l'ambiance sonore est solide grâce à un doublage français de qualité et une bande-son mélangeant compositions classiques dignes d'un film hollywoodien et arrangement électroniques.
On l'a dit, l'action joue un rôle prépondérant dans inFamous. Il nous fallait donc un héros agile et puissant pour coller aux ambitions du jeu. Le titre jouant la carte de la naissance d'un (anti)héros, on va pouvoir apprendre pas à pas les différents pouvoirs de Cole à commencer par sa résistance et sa capacité de grimper sur les immeubles. Tels les héros d'Assassin's Creed, Cole peut grimper facilement sur les immeubles et on pourra ensuite grinder sur les fils électriques pour traverser la carte à grande vitesse. Cela confère un aspect plates-formes au titre qui demande parfois d’escalader des bâtiments en appréciant bien leurs formes pour progresser correctement. Seuls quelques bugs de collision avec notre héros restant parfois coincé dans le décors gâchent un peu le plaisir, mais le titre est dépourvu de temps de chargement si ce n'est celui qui lance le jeu...
Le pari de Sucker Punch Productions est donc réussi, notamment quand on pense à l'action dont l'approche, très TPS, amène la caméra derrière Cole quand on active ses pouvoirs. Ces derniers sont autant offensifs (du petit éclair de base à la roquette électrique et d'autres attaques dont on vous laisse la découverte) que défensifs (avec la possibilité de créer un bouclier mais aussi de soigner des passants). Les pouvoirs permettent également de repérer les échos des personnes étant passés dans un lieu afin d'engager des poursuites, mais aussi de ponctionner l'énergie vitale des ennemis (et des passants si on est méchant.) Pour revenir à l'action pure, le titre se joue clairement comme tous les jeux d'action à la troisième personne sortis à l'époque (avec la visée apparaissant grâce au bouton L1 et on tire avec R1 tandis que les autres pouvoirs sont bien répartis sur la manette). On a enfin la possibilité de se mettre à couvert, et ce même si on préfère être mobile tant les ennemis s'adaptent à nos pouvoirs au fil de l'aventure employant des postes de mitraillette blindés ou des lances-roquettes qu'on repoussera grâce à une onde de choc.
En bref, le titre offre son lot d'adrénaline, de séquences fortes et de liberté pour contenter tous les fans d'action vidéoludique. Tous les points forts du titre ne sont pas transcendants, mais l'ensemble est cohérent et efficace. Les missions principales et annexes s'enchaînent sans problème malgré quelques répétitions. Les missions annexes permettent de vider les différents quartiers de la ville des ennemis en répondant favorablement aux demandes des citoyens. Toutes ces missions donnent des points qu'on dépense dans l'amélioration des pouvoirs de Cole selon l'orientation que l'on a choisi. Ainsi, en étant méchant, les pouvoirs prêtent une teinte rouge et sont bien plus puissants alors qu'en étant un vrai héros, ils restent bleu et gagnent en précision. Entre le mode histoire et les quêtes annexes, le titre dépasse sans problème la dizaine d'heures pouvant même monter bien au-delà pour les acharnés voulant récupérer tous les fragments disséminés dans le ville ou juste dégommer de l'ennemi pour le plaisir.
La conclusion de Bastien L. à propos du Jeu Vidéo : inFamous #1 [2009]
Malgré quelques défauts, inFamous est clairement une réussite. Certes,i l'histoire est trop classique (donc anecdotique) et on a du mal à s'attacher aux personnages, mais le cœur du titre est clairement un mélange d'action et de liberté qu'on nous offre généreusement. Le plaisir d'incarner un personnage surpuissant est bien là.
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