BIFFF 2017 : le retour de l'enfant du pays
Fantôme, cyberpolice, tueur en série, philosophie et métal !

Septième (et, pour nous, dernier) jour du BIFFF 2017, pendant lequel nous avons pu découvrir trois longs-métrages venus respectivement des Etats-Unis, de la Belgique et du Japon. Cette journée a également été le moment pour nous pouvoir découvrir en vision presse quelques uns des longs-métrages qui seront projettés plus tard dans la semaine. Petite review.

Les réalisateurs du Chemin sans retour (diffusé au BIFFF en 2011) reviennent avec ce petit film de fantôme sans prétention, un peu anecdotique, mais globalement plutôt sympathique. En dépit d'un rythme quelque peu mollasson, Andy Mitton et Jesse Holland nous livrent un bon petit film d'ambiance qui, malgré une histoire déjà vue (c'est un Sixième Sens-like), sait surprendre le spectateur quand il le faut. Bref, si We Go On n'est pas un incontournable du BIFFF 2017, il a tout de même permis aux spectateurs qui ont tenté leur chance de passer un moment somme toute agréable. 5,5/10

 

Jérôme Vandewattyne n'est pas un inconnu au BIFFF. En plus d'en écumer les séances depuis de nombreuses années, il a également signé le Trailer Off des trente ans du festival ainsi qu'un court-métrage dans l'anthologie du Collectifff. Autant dire que cette séance était attendue par tous les habitués (elle était sold-out, c'est dire !). Au final, Spit'N'Split a été une excellente surprise, le genre de métrage venu d'on ne sait où, qui nous amène on ne sait où, mais qui nous permet de passer un moment des plus agréables. Documenteur sur la vraie/fausse tournée d'un groupe de métal liégeois, Spit'N'Split s'appuie sur une galerie de personnages délirants, enchaine les scènes absurdes (l'héritage des dialogues de C'est arrivé près de chez n'est jamais loin), part dans tous les sens et multiplie les idées toutes plus délirantes les unes que les autres. Il en résulte un long-métrage bordélique mais maîtrisé, qui se suit avec un vrai plaisir en dépit d'une technique parfois à la ramasse et d'un côté private joke qui met un peu le spectateur à part. 7/10

 

Keishi Ohtomo avait largement démontré son savoir faire avec l'adaptation live du manga Rurouni Kenshin, on se demandait donc ce qu'il allait nous réserver avec son nouveau long-métrage, Top Secret : Murder of Mind. Lui aussi adapté d'un manga, le film s'appuie sur une investigation du Departement 9, une unité cyber de la police de Tokyo possédant une technologie permettant de fouiller à l'intérieur de la mémoire des morts. Le pari est cette fois malheureusement raté tant Top Secret : Murder of Mind s'avère être un polar tout ce qu'il y a de plus quelconque : c'est bien simple, le dispositif SF ne sert à rien d'autre qu'à lancer une enquête tout ce qu'il y a de plus traditionnelle. En dépit des looks et d'un côté poseur qui évoque effectivement bien l'adaptation d'une BD, le scénario n'est pas beaucoup plus passionnant qu'un épisode d'Esprit Criminel... un épisode qui s'étale sur 2h30 ! Tout est confondant de banalité, surexplicatif, poseur et mou... A fuir ! 2,5/10

 

Therapy avait retenu notre attention pour deux choses : premièrement c'est un film d'horreur français, une chose suffisamment rare pour être remarquée, deuxièmement, il est mis en scène par un réalisateur âgé de seize ans. Au final, que penser du film ? S'agissant du premier point, c'est clairement raté. Therapy est un found footage comme on en a déjà vu des dizaines : il n'invente rien de nouveau, ne propose rien d'un tant soit peu original, a les mêmes défauts que tous les autres (c'est moche, visuellement dégueulasse, souvent illogique) et souffre d'un casting très amateur. S'agissant du deuxième point, force est de constater que Nathan Ambrosioni, le réalisateur, parvient tout de même à faire preuve d'une certaine maîtrise dans la gestion de sa mise en scène et dans son écriture ; le tout manque encore de maturité, mais il est fort possible qu'on entende à nouveau parler de lui dans les années à venir. 3,5/10

 

The Big Everything avait également retenu notre attention du fait de sa nationalité. Là encore, un film français de science-fiction racontant l'histoire de cinq personnes qui vont explorer les confins de l'univers, ça ne court pas les rues ! Anti-spectacle total, The Big Everything est un film qui s'axe avant tout sur les dialogues et les personnages. Si les effets spéciaux sont travaillés et loin d'être honteux, le coeur de l'action est toutefois une véritable pièce de théâtre filmée dans laquelle les protagonistes s'interrogent sur l'univers, sur la vie, sur le temps et sur nombre de considération philosophiques qui vont avec. C'est globalement intéressant et plutôt bien interprété, mais le film s'avère beaucoup trop long vis à vis de son parti pris (on parle de deux heures de métrage à regarder des gens discuter). Malgré tout, la tentative est intéressante, et le film constitue l'une des rares incursions dans le cinéma SF, c'est suffisamment rare pour être remarqué ! 5/10

 
Auteur : Vincent L.
Publié le mardi 11 avril 2017 à 10h00

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