16ème Festival de Gérardmer - du 28 janvier au 1er février 2009
Programmation et revue générale des forces en présence
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, fans de cinéma fantastique, de files d'attente inerminables, de vin chaud à la cannelle et de pentes enneigées, n'oubliez pas que le 16ème festival de Gérardmer (qui semble avoir abandonné son intitulé Fantastic'Arts) débute demain, avec The Burrowers, qui sera présenté lors de la séance d'ouverture. Il est donc temps de passer en revue cette nouvelle édition d'un festival qui apparait désormais comme le principal (seul?) rendez-vous français - digne de ce nom - dans le domaine du cinéma fantastique.
Jaume Balaguero et Vladimir Cosma seront respectivement les présidents des compétitions longs métrages et courts métrages. On notera la décision des responsables d'inviter cette année que des membres du jury francophones (même Jaume Balaguero parle très bien le français, ce qui nous a rendu de sacrés services lors des interviews - n'est-pas Richard?). A coté des présidents, on trouvera donc de l'ecclectisme à tendance française; auteurs, comédiens, compositeurs, techniciens et réalisateurs.
Jury de la compétition des longs métrages
Président: Jaume Balaguero
Jury: Bérénice Bejo, Benoît Debie, Fabrice Du Welz, Sara Forestier, Jean-Christophe Grangé, Véronique Jannot, Audrey Marnay, Pierre Mondy, Natacha Régnier
Jury des courts-métrages:
Président: Vladimir Cosma
Jury: Leila Bekhti, Mabrouk El Mechri, Julie Ferrier, François Vincentelli
Adieu (ou presque) à l'Asie et l'Espagne, bonjour le Grand Nord. En effet, cette année, la programmation du festival sent plus le saumon fumé que le sushi ou la paella avec pas moins de trois films vikings en compétition. Les Etats-Unis, de leur coté, continuent de faire bonne figure avec cinq films. Par contre, triste constat, on peut relever l'absence totale de longs métrages francophones. un fait affligeant qui démontre concrétrement le triste état de notre cinéma de genre. Au niveau des favoris; difficile de faire des pronostics. Très attendu par les fans, The Midnight Meat Train a un peu désapointé les premiers spectateurs américains. Il serait donc nettement moins génial qu'espéré. Il se pourrait donc que la Scandinavie tire son épingle du jeu, avec un film encensé par la critique suédoise: Morse- Let the Right One in. Enfin,pour en finir avec cette petite introduction; Deadgirl et Grace apparaissent comme de gros outsiders.
The Burrowers(USA), de J.T. Petty
1879. Un groupe de fermiers colons du Dakota se lance à la recherche d'une famille disparue sans explication. Persuadés qu'il s'agit de représailles venant des indigènes locaux, ils se rendent vite compte que la menace est toute autre...
Ancien scénariste de jeux vidéo (Spinter Cell, Batman Begins), s'étant fait remarqué il y a peu pour un Mimic 3 - Sentinelle intéressant, J.T. Petty nous propose ici un western horrifique à la photographie très travaillée. A noter une distribution "riche" en gueules de séries B (Doug Hutchinson, Clancy Brownet Sean Patrick Thomas notamment).
Deadgirl (USA), de Gadi Harel et Marcel Samiento.
Deux lycéens Rickie et JT décident de sécher les cours et se retrouvent dans un hôpital voisin désaffecté. Ils font sur place une macabre découverte : le corps dénudé d’une jeune femme enchaînée à une table et recouverte de plastique.
Film de débutant, ou presque, ce thriller horrifique met en scène Shiloh Fernandez (Jericho), Noah Segan (Cabin Fever 2) et Michael Bowen(le Pickett de Lost). Une curiosité à découvrir, qui arrive à Gérardmer précédé d'une bonne réputation.
Grace(USA / Canada), de Paul Solet
Madeline Matheson, une femme enceinte de huit mois est déterminée à accoucher naturellement. Après un grave accident, elle décide de mener sa grossesse à terme, malgré la mort de l’enfant...
Réalisateur issu du cinéma indépendant, Paul Solet nous propose ici un film choc, terrifiant, qui marque les esprit, et qui est peut-être l'un des favoris de la compétition. Un film qui présente aussi un trio de stars de la série B et du cinéma indépendant américain: Jordan Ladd (dans le rôle de la mère), Gabrielle Rose et Samantha Ferris.
Hansel et Gretel (Corée du Sud), de Phil-sung Yim.
Perdu sur une route de campagne, Eun-soo rencontre une mystérieuse jeune fille qui l’entraîne dans sa maison digne d’un conte de fée, en plein milieu de la forêt. Eun-soo devient très vite le prisonnier de la fillette et de sa famille qui ne vieillit jamais...
Il n'est pas si loin le temps où le cinéma asiatique envahissait les salles de la station vosgienne. Cette année, un seul film, réalisé par le coréen Phil-sung Yim, qui s'est fait remarqué il y a deux ans avec un intéressant thriller horrifique encore inédit chez nous; Antartic Journal. Ici, il nous offre une relecture du célèbre conte Hansel et Gretel, avec un imagerie proche de celle du Labyrinthe de Pan.
Manhunt(Norvège), de Patrick Syversen.
Eté 1974. Quatre amis partent pour un week end de détente dans les bois. Sur la route, ils tombent dans une embuscade et perdent tous conscience. Ils se réveillent seuls en plein cœur de la forêt et entendent le son d’un cor de chasse...
Décidemment, le cinéma d'horreur scandinave fait parler de lui. En général dans le registre du survival, comme avec ce film de Patrick Syversen. Manhunt se présente comme le survival splatter de cette édition 2009 de Fantastic'Arts. Il ne faudra donc surement pas attendre énormément d'originalité de ce film, mais nul doute qu'une fois encore, le mixage décors sauvage et enneigé / tueur impitoyable fera son effet.
Morse- Let the Right One in(Suède), de Tomas Alfredson
Un jeune garçon de douze ans, anxieux et fragile, est régulièrement martyrisé par ses camarades de classe. Son désir de trouver un ami semble se réaliser quand il rencontre Eli, une adolescente du même âge qui vient d’emménager...
Voilà une histoire vampirique qui va surement plaire à notre Lucie de SFU! Morse est un thriller fantastique atmosphèrique qui a cartonné sur les écrans suédois à sa sortie. Du romantisme moderne avec des amoureux aux dents longues, vous avez dit tendance?
Sauna(Finlande), de Antti-Jussi Annila
La guerre Russo-finlandaise vient de se terminer. Deux frères finlandais font partie d’une commission qui a pour but de délimiter de nouvelles frontières. En chemin, ils sont responsables de la mort atroce d’une jeune russe...
Film horrifique exploitant une trâme historique, Sauna se voit précédé d'une bonne réputation acquise au dernier festival de Sitges. Un film d'horreur introspectif construit sur le thème de la culpabilité. Après le très étrange The Jade Warrior, Annila nous prouve avec ce film atypique qu'il est un réalisateur doté de personnalité.
Splinter(USA), de Toby Wilkins.
Pris au piège dans une station service par un parasite qui transforme ses hôtes en d’horribles créatures épineuses, un jeune couple et un prisonnier en cavale doivent trouver un terrain d’entente pour échapper à une mort atroce…
La série B de Fantastic'Arts 2009? Probablement. Réalisé par le spécialiste des effets spéciaux Toby Wilkins, Splinter reprend tous les éléments du film d'horreur claustro et à base de monstres des années 80. S'il est aussi fun que Feast, nul doute que les amateurs vont apprécier. A noter que Toby Wilkins continue son chemin dans la réalisation puisqu'il vient de finir de mettre en boîte le troisième volet de The Grudge.
The Midnight Meat Train(USA), de Ryuhei Kitamura.
Depuis que ses œuvres photographiques provocantes ont attiré l’attention d’une galeriste réputée, Leon Kaufman est prêt à aller encore plus loin pour faire de sa première exposition un événement...
Le film le plus attendu de cette édition, précédé d'un énorme buzz, entretenu aux USA par le réputé magazine Fangoria. Basé sur la nouvelle de Clive Barker, réalisé par un cinéaste "culte" qui n'avait plus abordé le genre depuis L'Ecole fantastique (en 2003), le film a un peu déçu les premiers spectateurs qui en attendaient peut-être un peu trop. A noter un casting remarquable, dans lequel les cinéphiles reconnaitront Vinnie Jones, Brooke Shieldset Ted Raimi.
Seuls deux films seront présentés dans la catégorie Hors Compétition. A noter le retour à la réalisation de Frank Henenlotter qui avait disparu des plateaux depuis un peu brillant Basket Case 3 (1992).
Bad Biology (USA), de Frank Henenlotter
Un jeune homme et une jeune femme génétiquement modifiés cherchent le grand amour chacun de leur côté. Ils finissent par se rencontrer et c’est le coup de foudre immédiat...
Inutile de trop présenter le cinéaste Frank Henenlotter. Rappelons juste aux plus étourdis qu'il est l'un des plus illustres réalisateurs indépendants des années 80. On lui doit notamment les subversifs Elmer, le remue-méninges, Frères de sang et Frankenhooker. Nul doute donc que cette histoire de couple idéal, il va nous la présenter à sa manière, qui n'est certainement pas la plus... saine.
Brendan et le secret de Kells (Irlande), de Tomm Moore et Nora Twomey
C’est en Irlande au 9ème siècle, dans l’abbaye fortifiée de Kells, que vit Brendan, un jeune moine de douze ans...
Euh... Là, je dois vous avouer que je ne sais pas grand chose de ce film d'animation pour enfants qui doit sortir sur les écrans français le 11 février prochain.
Toujours organisée par nos confères de Mad Movies, la compétition des inédits vidéo est désormais un événènement incontournable de ce festival.
Crows Zero (Japon), de Takashi Miike
Takiya, un nouveau venu au sein du lycée Suzuran, où des bandes très violentes s’affrontent quotidiennement, veut tenter d’en prendre le contrôle. Pour ce faire, il est entraîné par Katagiri, un ancien Yakuza, et doit lutter contre son rival Serizawa.
Cinéaste boulimique, Takashi Miike nous offre ici un film d'action très violent inspiré d'un manga de Hiroshi Takahashi. La lutte de gangs; le sujet de prédilection de ce cinéaste qui compte en Europe un gros réseau de fans (n'est-ce pas Lionel?).
No man's land - The Rise of the Reeker (USA) de Dave Payne
Poursuivie par un shérif et son fils, une bande de malfrats est prise au piège dans une station-service. Complètement isolé du reste du monde, le petit groupe doit faire face aux attaques du « Reeker », un mystérieux tueur aux pouvoirs surnaturels…
Vous n'avez pas vu Reeker, premier du nom? Ce n'est pas bien grave... de toute manière, c'est une daube. En plus, pas besoin de subir cela pour comprendre l'intrigue de ces films qui narrent les exactions d'un lointain parent du Creeper. J'espère juste que Dave Payne a tenté d'introduire un peu plus d'originalité dans son second volet. Mais j'en doute... une intuition, comme ça.
Resident Evil - Degeneration (Japon), de Makoto Kamiya
Sept ans après la destruction de Raccoon City, une attaque lancée par des zombies sème la terreur à l’aéroport de Harvardville. Les agents secrets Leon S. Kennedy et Claire Redfield arrivent sur les lieux, fins prêts à affronter les zombies déchaînés.
Apparemment, cet anim n'est pas trop mal, Manu et Vincent en parlent ici et ici.
The Lost (USA), de Chris Siverston
Trois adolescents font la fête dans les bois. Aux commandes du groupe, Ray est un jeune à l’allure rebelle et au caractère instable. Armé d'une carabine, il tue brutalement deux campeuses qui ont la malchance de se trouver sur son chemin...
Le film n'a rien à voir avec Lost, le show TV, version SF / fantastique de Koh Lanta. C'est un thriller réaliste bien tendu produit par Lucky McKee, avec quelques noms intéressants (Dee Wallace-Stone, Misty Mundae, Michael Bowen) qui font qu'il mérite surement le coup d'oeil.
The Strangers (USA), de Bryan Bertino
De retour d’un mariage, Kirsten et James retournent dans leur belle mais très isolée maison de vacances. Au beau milieu de la nuit, on frappe à leur porte. Très vite, ils réalisent que des individus masqués rôdent autour de leur habitation…
Bizarrement inédit dans les salles françaises malgré la présence en tête d'affiche de Liv Tyler, le premier film de la carrière du jeune Bryan Bertino paie peut-être son manque d'originalité avec cette histoire de couple assiégé dans sa maison. A voir cependant, des fois que...
Timecrimes (Espagne), de Nacho Vigalongo
Un homme fait accidentellement un voyage dans le temps et se retrouve confronté à lui-même une heure auparavant. En cherchant à tout prix à réparer cette erreur et à revenir au présent, il va déclencher sans le vouloir une série de désastres irréparables...
L'Effet Papillon version hispanique? Peut-être, mais sûrement bien plus ça au regard de la notoriété que ce film a acquis de l'autre coté des Pyrénées et de l'acceuil reçu au festival de Sundance (tant et si bien que l'on envisage un remake américain). Une déferlante d'ellipses temporelles intelligentes, disent ceux qui l'ont appréciés.
Parrallèlement aux compétitions, le festival de Gérardmer présente toujours son lot de soirées spéciales et d'hommages. Cette année, c'est John Landis qui est à l'honneur avec la projection de 4 longs métrages et deux courts tirés de la série TV Masters of Horror. une bonne occasion de revoir ou découvrir des oeuvres assez rares comme Hollywood Film Sandwich.
Longs-métrages: Hollywood Film Sandwich, Le Loup-garou de Londres, Innocent blood, La Quatrième Dimension.
Courts-métrages (masters of Horror): La Belle et la Bête, Une Famille Recomposée.
Cela fait quelques années déjà que la chaîne Sci Fi Channel s'est impliquée dans ce festival. Cette année, elle nous propose sa Nuit Sci-Fi avec la projection de Battlestar Galactica - Razor, un téléfilm de luxe faisant office de charnière entre deux saisons du show TV et le pilote de la série Sanctuary, qui met en vedette Amanda Tapping en chasseuse de monstres.
Pour tout renseignement (notamment les tarifs des séances et les horaires), rendez-vous sur le site du Festival.
Publié le mardi 27 janvier 2009 à 14h20
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