Critique Naissance du Tigre [2020]

C’est l’époque de Lépine et Bertillon, l’époque où le spiritisme était en vogue. Feldrik Rivat signe ici son premier scénario de bande dessinée qui se déroule dans le même univers que certains de ses romans, cet univers est un Paris uchronique, fantastique et steampunk.

Pour les lecteurs des romans précédemment parus aux éditions de l’Homme Sans Nom (La 25e Heure, Le Chrysanthème Noir, et Paris-Capitale), il vous faut savoir qu’aucun des événements décrits en leurs pages ne se sont déroulés ici, dans Naissance du Tigre. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir lu les romans mais peut-être aurez-vous envie ensuite.

Paris, 1889. Sélène Fouquart est une physicienne qui a développé une table électrique servant de catalyseur pour communiquer avec les défunts. Los de la visite nocturne d’un client inattendu, elle se retrouve en lien avec l’esprit du dernier homme qu’elle souhaiterait voir revenir : son ex-mari, un meurtrier connu sous le nom de l’étrangleur est mort guillotiné. Revenu en esprit frappeur, il est dans une colère noire et la jeune femme comprend qu’elle et son fils sont en danger. Elle contacte donc la police.

Eudes Anatole-Faust Lacassagne, inspecteur principal à la Sûreté de Paris, lui rend visite et l’écoute mais il est persuadée qu’elle s’inquiète pour rien. Décidé à l’aider, il passe la nuit chez elle pour monter la garde. Au petit matin, la maisonnée est calme mais l’inspecteur apprend qu’à l’autre bout de paris un crime a été commis. Le juge qui avait condamné l’étrangleur a été assassiné.

Une étrange enquête commence alors, l’inspecteur Lacassagne, un homme qui participe à des combats clandestins et a la moitié du visage caché un masque, une sorte de gueule cassée avant l’heure, va partir à la chasse à ce fantôme récalcitrant. Ce qu’il ne sait pas c’est qu’il va devoir lutter contre la plus sombre expression du Mal !

Cet ouvrage de 120 pages est une plongée réussie dans ce Paris de 1889 à la frontière entre réalisme historique et fantastique assumé. Le spiritisme très en vogue à l’époque est le point de départ pour une enquête violente dont la fin vous surprendra. Le scénario est bien mené avec des dialogues incisifs.

Au dessin Jean-Baptiste Hostache crée une ambiance sans pareille, sombre et effrayante. Son trait est dur et son goût pour le steampunk ressort dans les machines utilisées. Ses couleurs sont sobres et très élégantes. L’atmosphère renforce le scénario où un fantôme tueur rôde.

Ce tome qui conclut cette enquête sera j’espère celui d’une jolie série. Pour le moment il s’agit d’une histoire indépendante dans l’univers steampunk de Feldrik Rivat. Un cahier graphique accompagne cette édition.

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