Critique Super Motherload [2013]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 12 janvier 2025 à 09h00

Des petits trous, des petits trous, toujours des petits trous

Critique de la version PS3. Contrairement aux images illustrant cette critique, le jeu est entièrement traduit en français.

Les boutiques en lignes sur nos PC et consoles débordent de petits jeux indépendants à ne plus savoir où donner de la tête. Alors il y a évidemment des pépites devenant parfois de véritables phénomènes. Et puis il y a les autres comme Super Motherload...

A l'origine de Super Motherload, il y a l'équipe canadienne de XGen Studios formée en 2001 et qui a débuté dans l'industrie avec le jeu d'action tower-defense en carton pâte Defend Your Castle. En parallèle il y a eu Motherload (2004), un petit jeu flash qui est donc la matrice de Super Motherload conçu par le créateur du studio : Skye Boyes (malheureusement décédé jeune en 2015). Super Motherload est ainsi une sorte de remake commercial d'un jeu qui prône la coopération comme la relaxation dans une ambiance science-fiction. Le produit final sortit en téléchargement en novembre 2014 sur PS4 puis PS3avant d'être porté sur PC au printemps 2014 pour un résultat assez discret... Le paradoxe étant que le titre a rejoint la cohorte innombrable de ces petits jeux indés qui sortent chaque semaine mais dont le concept accoucha néanmoins en 2015 d'une adaptation en jeu de plateau...

Super Motherload se déroule sur Mars dans une sorte de guerre froide alternative où vous incarnez un mineur aux commandes de sa machine d'excavation devant miner de précieux minerais. Mais pour trouver des minerais de valeur, il va falloir creuser de plus en plus profondément pour rejoindre divers avant-postes dans les sous-sols de Mars. Mais plus vous creusez, plus vous allez être confronté à des messages bizarres de mineurs disparus, de personnels d'avant-postes paniqués et surtout de secrets inavouables concernant l'entreprise qui vous emploie...

Enfin tout ça il va falloir le deviner quelque peu tout comme avoir l'envie de suivre une intrigue qui n'est qu'un vaste prétexte venant rythmer un jeu qui semble pourtant très bien s'en passer. Ce n'est qu'à la fin qu'elle va vraiment s'imposer à nous et proposer des choix cornéliens dont on se moque un peu au final car le scénario n'avait pas vraiment réussi à nous accrocher. Non pas qu'il soit foncièrement mauvais. Il est même assez original dans le monde des jeux indépendants et propose une progression classique mais efficace avec des écrans fixes à la direction artistique très comics, là aussi très efficace pour un petit jeu. C'est juste que le scénario est trop souvent déconnecté de ce que l'on fait sauf à des rares reprises. C'est à dire qu'on a parfois le sentiment de suivre une histoire indépendante du jeu qu'on est en train de faire comme si on faisant autre chose en même temps...

Ce sentiment est renforcé par la musique qui se rapproche de la synthwave, encore une fois assez efficace. Une musique qui s'emballe après l'intervention d'un PNJ expliquant une situation critique. Sauf qu'il ne se passe rien à l'écran alors que les premières fois on est assez méfiant ou intéressés. Puis au fur et à mesure, on s'en moque en continuant nonchalamment notre travail de mineur martien. Au niveau de ses graphismes, Super Motherload est assez basique pour un jeu de 2013 avec ces petites machines minières comparées à la grandeur des décors du sous-sol martien fait de blocs se distinguant par des couleurs ou symboles différents. Le tout baigné de couleurs chaudes collant bien avec la planète rouge. Après ce n'est clairement pas pour sa technique que l'on joue à Super Motherload qui est loin d'impressionner sur PS3, alors sur PS4... Les images ici présentes parlent d'elles-mêmes...

Le but de Super Motherload est donc de creuser pour atteindre des précieuses ressources qu'il faut ensuite remonter à la surface ou à l'avant-poste le plus proche. Cela permet de revendre ces ressources pour améliorer notre engin minier de différentes manières tout comme acheter des bombes et autres pouvant nous aider. Il faut donc creuser vers le bas ou sur les côtés seulement quand notre engin volant est posé. Il faut aussi surveiller ses jauges d'essences comme de vie pour éviter de perdre sa précieuse cargaison. En cas de panne, il faudra donc retourner au point de ravitaillement pour repartir ensuite à l'assaut des ressources. C'est pour ainsi dire la principale boucle de gameplay du titre. Un gameplay qui parlera à ceux qui aiment collectionner et qui aiment jouer tranquillement où l'action répétitive devient relaxante avec la sensation agréable d'agir sur un monde qui n'attend que nous pour qu'on le récolte et qu'on le façonne à force de creuser des galeries, dégager des passages à l'aide d'explosifs ect... C'est ainsi la principale qualité d'un titre qui s'adresse à un certain type de joueurs et aura du mal à faire l'unanimité.

La faute à un aspect malheureusement très répétitif qui prend de l'ampleur au fur et à mesure du jeu. Enchaîner toujours les mêmes actions sans qu'il n'y est de véritable renouvellement fatigue à la longue. Certes, il y a différents types d'explosifs et différents types de blocs à transformer ou détruire que l'on ne peut simplement forer. Cela offre ainsi quelques passages où la réflexion est de mise car il faut réaliser les bons enchaînements pour tout récupérer. Bref, une certaine monotonie s'installe et on se réveille surtout sur la fin pour se rendre compte que le dernier pallier est un poil abusé en longueur et en ressources à récupérer entraînant des allers-retours de plus en plus longs entre notre ravitaillement et le lieu que l'on est en train de forer. J'ai parler plus haut des améliorations de notre engin et il faut malheureusement avouer que ces dernières ne sont clairement pas probantes manette en main ce qui s'avère là aussi décevant. Et ne parlons pas d'un final où le jeu tente enfin du nouveau pour un résultat raté avec un boss à la difficulté ridicule pour un jeu alors très posé et surtout une gestion de la caméra comme de l'interface qui nous bloque la vue à la limite de la faute professionnelle...

On vous le conseille si vous aimez SteamWorld Dig, Le poinçonneur des lilas, les allers-retours...

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Super Motherload [2013]

Auteur Bastien L.
40

Super Motherload s'adresse à un public bien précis qui apprécie les jeux relaxants à base de tâches répétitives et de monde à modeler à leur guise. Le tout baigné dans une technique et des graphismes efficaces à défaut d'être marquants. Les autres y verront un titre trop répétitif à l'histoire prétexte mal intégrée et aux sensations trop plates...

On a aimé

  • Assez relaxant dans un sens
  • Transformer les sous-sols de Mars
  • Une DA efficace

On a moins bien aimé

  • Trop répétitif
  • L'histoire prétexte
  • Une fin mal amenée

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