Critique Aladdin #1 [1993]

Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 6 septembre 2025 à 09h00

Un diamant d'animation

Critique de la version française.

Au tournant des années 1990, les studios d'animation Disney connaissent un des plus grands moments de leur histoire à travers des œuvres cultes et l'arrivée d'une décennie charnière. Un de ses plus grands jalons est incontestablement Aladdin.

Les années 1980 sont celle de la grise mine pour Disney qui a pourtant peu à peu repris du poil de La Belle et la Bête énorme succès de 1991 après celui tout aussi important de La Petite Sirène en 1989. Un succès en partie dû aux nouvelles têtes pensantes du studio que sont Ron Miller et Jeffrey Katzenberg qui lancent des projets tout azimut plus ou moins ambitieux dont le plus confidentiel Le Trésor de la lampe perdue en 1990 adapté d'un conte des Milles et une nuits centré sur le personnage mythique d'Aladdin. Un conte que le parolier Howard Ashman (déjà à l'oeuvre sur La Petite Sirène et La Belle et la Bête malheureusement décédé en 1991) voulut transformer en comédie musicale d'animation. La production fut finalement lancée une fois que les réalisateurs John Musker et Ron Clements auréolés du succès de La Petite Sirène purent choisir leur prochain projet parmi trois. Aladdin fut l'heureux gagnant grâce à son ton et son rythme assez novateurs pour une production Disney à leurs yeux. Ashman, les deux réalisateurs et le compositeur Alan Menken proposèrent un premier traitement dès 1991 qui fut rejeté par Katzenberg qui maintient néanmoins la date de sortie de 1991. Les deux réalisateurs (aussi producteurs) durent revoir leur copie avec l'aide de Ted Elliott et Terry Rossio puis entrèrent dans la phase d'animation confiée aux plus grands noms de la firme (Glen Keane, Andreas Deja, Eric Goldberg, Randy Cartwright...) aidés par l'apport de l'animation en images de synthèse. Mais la véritable plus-value du film fut le choix de Robin Williams afin de doubler le personnage du génie alors que l'acteur improvisa énormément de dialogues obligeant la production à s’adapter à son travail. Le film sorti entre 1992 et 1993 dans le monde pour devenir un immense succès battant alors tous les records de l'époque en termes de résultats pour un film d'animation dépassant notamment la barre symbolique du demi-milliard de dollars de recettes (pour un budget estimé à 30 millions). Un jalon incontestable donc puisqu'il va aussi lancer la mode des suites Disney destinées au marché de la vidéo.

Le film se déroule dans une version fantastique du monde arabe médiéval dans la ville fictive d'Agrabah où le Grand Vizir Jafar souhaite devient sultan à la place du sultan. Ce dernier se désespère que sa fille quelque peu rebelle, la Princesse Jasmine, rejette tous ses prétendants alors qu'elle est censée devoir se marier selon la loi. La sublime jeune femme n'en peut plus de cette vie de palais où elle se sent prisonnière et décide de faire le mur incognito. Elle y découvre un monde différent où la pauvreté est bien présente en tombant notamment sur le jeune vaurien Aladdin et son singe Abu. Elle est rapidement séduite par ce bel inconnu comme sa manière de vivre. Malheureusement, il est arrêté par Jafar qui a besoin d'un cœur pur comme lui afin de récupérer une lampe censée lui donner le pouvoir qu'il convoite. Il piège donc Aladdin qui pénètre dans une étrange grotte vivante où il doit récupérer la lampe sans rien toucher d'autres parmi des montagnes de merveilles. Il y découvre un tapis volant comme la lampe mais Abu ne peut résister à la tentation. Lors d'une course effrénée pour sauver sa vie, il est trahie par Jafar qui le piège dans la grotte alors qu'Abu a réussit à garder la lampe. Elle contient un génie qui après l'avoir sauvé semble être la solution pour obtenir la main de Jasmine quand bien même il n'assume pas son statut de pauvre vaurien...

Le scénario de Aladdin est d'une efficacité et d'un rythme redoutables. Les enjeux sont magnifiquement posés avec tous les protagonistes ayant des envies bien précises tout en ayant des interactions changeantes au rythme de péripéties toujours intéressantes. On est complètement pris par cette aventure des 1001 nuits avec des héros attachants comme un grand méchant génial. Jafar (accompagné de son perroquet Iago) est un méchant dans la lignée de Maléfique (La Belle au bois dormant) avec son ton suave et une certaine grandiloquence. En fance, Aladdin et Jasmine sont de jeunes gens attachants à la recherche de quelque chose de plus grand. Et entre eux se situe le génie, personnage de cartoon aux pouvoirs incroyables et un moteur comique d'une efficacité redoutable. Le scénario ne révolutionne rien mais s'avère très bien écrit avec beaucoup de double-sens et une liberté de ton vraiment rafraîchissante pour du Disney avec notamment beaucoup de références à des œuvres passées comme futures de la firme. L'histoire est aussi intéressante via la thématique de la liberté qui traverse le film à travers quasiment tous les personnages. Aladdin et Jasmine se sentent prisonniers de leur condition de par leur statut social que cela soit celui d'un pauvre gamin en bas de l'échelle sociale ou d'une jeune femme enfermée dans un palais doré où son seul rôle est de devoir se marier. L'ambitieux Jafar se sent aussi prisonnier de sa position de second, homme puissant mais soumis au caprice du sultan. Enfin, le génie rêve lui aussi de liberté car son rôle reste celui d'un serviteur des trois souhaits de ses propriétaires successifs. Il apparaît donc que le personnage le plus libre, le sultan, soit le plus insouciant, naturellement bon mais quelque peu oisif comme facilement manipulable...

L'autre gros point fort du film est sa magnifique direction artistique. Ne cherchant jamais le réalisme, le film d'animation principalement 2D offre une vision forcément très occidentale du Moyen-Orient médiéval s’inspirant notamment d’œuvres comme Le voleur de Bagdad (1940). Les décors et arrières-plans sont sublimes du début à la fin que cela soit le palais d'Agrabah et ses jardins, les ruelles des villes ou encore les dunes du désert de nuit. Le travail sur les couleurs est intéressant avec des dominantes très fortes pour chaque scène entre le rouge, le bleu ou le marron clair selon où l'on se situe. Une approche assez risquée mais parfaitement maîtrisée. On aime donc perdre son regard dans l'arrière-plan qui donne un réel cachet à l'ambiance fantastique du film. Tout le folklore invoqué par Disney donne sa magie au métrage entre le génie et ses pouvoirs incroyables, le tapis volant offrant autant de grandes scènes d'action que la scène la plus romantique ou encore l'affrontement final aux proportions dantesques. Aladdin est un sublime divertissement pour toute la famille qui enchante des plus jeunes aux plus âgées. La musique de Alan Menken y joue aussi un grand rôle avec des chansons marquantes que cela soit la première apparition du génie, le retour de Aladdin à Agrabah et évidemment le cultissime rêve bleu entre Jasmine et Aladdin. Il faut néanmoins avouer qu'elles ne sont pas toute du même niveau notamment celle introduisant Aladdin.

Sur ce film, John Musker et Ron Clements sont bien plus que des chef-d'orchestres efficaces car ils ont su mener un projet plus ambitieux qu'à l'accoutumée en termes de ton comme de rythme. Ils ont réussi à faire sortir Disney de ses pantoufles de vair/verre en y mélangeant cette ambiance arabe fantastique, ses personnages hauts-en-couleur, la folie de Robin Williams et surtout l'incroyable talent des animateurs. Sans oublier le mélange d'animation à la main et d'éléments en images de synthèse. Notamment la grotte et quand elle s'effondre. On ne va pas se mentir, cela a pris son coup de vieux avec un mélange qui jure un peu sur nos TV actuelles faisant tourner des copies magnifiques. Mais on reste quand même abasourdi par la qualité d'animation 2D notamment le génie et le tapis volant qui sont de véritables prouesses. Sachant que le tapis a été animé en 2D avant que soit rajouté par dessus des images de synthèse. Et que cela soit les animaux, les numéros musicaux, la magie du génie ou l'affrontement final, tout est animé à la perfection démontrant la qualité inégalée à ce niveau des studios Disney dans les années 1990. Pour ce qui est de la version française, elle est de très grande qualité en étant dominée par Richard Darbois pour le génie et l'excellent Feodor Atkine pour Jafar.

On vous le conseille si vous aimez IznogoudLa Bande à Picsou - le film : Le Trésor de la lampe perdue, Prince of Persia...

La conclusion de à propos du Film d'animation : Aladdin #1 [1993]

Auteur Bastien L.
84

Aladdin est un des grands représentants de la magie Disney des années 1990. Un mélange de romance, d'aventure, d'humour, d'exotisme et de beauté qui permettent un divertissement familial inoubliable. On retiendra principalement son scénario très efficace, sa direction artistique sublime et son animation proche de la perfection.

On a aimé

  • Les personnages
  • La qualité de l'animation
  • Le génie

On a moins bien aimé

  • Intrigue très classique
  • Les effets 3D ont vieilli
  • Quelques chansons moins convaincantes

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