Critique Le Retour de Jafar #2 [1995]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mardi 30 septembre 2025 à 09h00

La magie Disney dans notre magnétoscope

Critique de la version française

Entre les années 1990 et 2000, Disney lança une politique de suites de ses grands classiques d'animation en direct-to-video n'ayant pas la meilleure des réputations. Une stratégie qui débuta avec Le Retour de Jafar.

Qu'on l'apprécie ou non, Aladdin (1993) fut une incontestable réussite publique participant pleinement à la renaissance des studios d'animation Disney qui n'eurent pas seulement liés sur grand écran. En effet, au tournant des années 1990, la branche télévisée Disney connaît de grands succès d'audience notamment grâce à la série animée dérivée de La Petite Sirène. Il fut logiquement décidé de tabler sur une série animée dérivée d'Aladdin alors que le film s'apprêtait à devenir le carton que l'on connaît. Le projet fut principalement confié à trois animateurs, scénaristes, réalisateurs et producteurs expérimentés des séries animées : les Américains Toby Shelton, Tad Stones et Alan Zaslove que l'on retrouve notamment aux génériques de Myster Mask, Tic et Tac, les rangers du risque ou encore La Bande à Picsou. La décision fut aussi prise de créer une sorte de pilote de plus d'une heure afin de préparer la transition entre l'histoire du film et celle de la série. Tad Stones réussit néanmoins à convaincre les hautes instances de sortir ce film directement en vidéo alors que de nombreuses voix sceptiques s'élevaient. La production se fit finalement entre les Etats-Unis, l'Australie et le Japon pour une sortie en K7 en 1994 (1995 chez nous) qui fut un immense succès public à tel point qu'il s'agit d'une des plus grosses ventes de K7 de l'histoire des Etats-Unis, et ce malgré un accueil critique assez négatif. Il est considéré que le film rapporta plus de 300 millions de dollars pour une mise de seulement 5... Ce qui évidemment lança la fameuse mode des suites Disney en direct-to-video.

Le Retour de Jafar se déroule un an après les événements d'Aladdin où l'on découvre le chef des voleurs Abis Mal venant de réaliser un gros coup. Ses richesses sont néanmoins dérobées dans son repaire par Aladdin, Abu et le tapis volant qui les redistribuent au peuple d'Agrabah. Il est le fiancé de la princesse Jasmine et son beau-père le sultan s'apprête à le nommer Grand Vizir. C'est alors que le perroquet Iago, ancien serviteur de l'infâme Jafar, revient à Agrabah bien décidé à reprendre sa place au palais. En chemin il rencontre Aladdin qu'il sauve d'une vengeance d'Abis Mal. Aladdin le ramène donc au palais lui promettant d'intercéder en sa faveur tout en cachant sa présence au Sultan et à Jasmine qui le détestent. Au même moment, le Génie alors libre revient auprès de ses amis ayant compris que toutes les merveilles du monde ne sont rien comparées à leur amitié. Pendant ce temps, Abis Mal découvre par hasard la lampe de Jafar qui va le manipuler pour se venger de ce qu'il a subi un an plus tôt...

Pas moins de 13 personnes sont crédités au scénario du Retour de Jafar dont Tad Stones, ou encore Jan Strnad pour n'en citer qu'un autre, et il s'avère quand même décevant. Non pas qu'il soit foncièrement mauvais, juste décevant dans le sens où il a du mal à être crédible comme ne pas rendre justice aux personnages que l'on a apprécié dans le premier opus. On sent que les efforts ont surtout été faits autour de Iago qui est quasiment le personnage central et qui avait toute l'affection de Tad Stones. Au point de le vouloir absolument dans la série animée d'où sa rédemption narrée dans ce film qui ne raconte néanmoins pas grand-chose d'un point de vue thématiques si ce n'est des discours positifs sur l'amitié, la confiance, la seconde chance et que les actes malveillants sont toujours punis. Le métrage, qui ne dépasse pas les 70 minutes, réussit quand même à parfois s'avérer intéressant notamment quand le Génie fait son retour ou quand Jafar assume complètement son rôle de méchant. Néanmoins on reste sceptique face au traitement d'Aladdin dont les motivations sont peu crédibles ou encore Jasmine qui devient un peu nunuche et boudeuse dans le sens contraire de son tempérament dans le premier opus... De plus, les scénaristes ont réussi l'exploit de rendre le Génie parfois fatiguant démontrant la qualité des scénaristes d'Aladdin qui avaient parfaitement sû équilibrer le personnage.

Quand bien même on s'avère déçus avec nos yeux d'adultes, il faut reconnaître que cette suite fait correctement son travail de divertissement destiné à la jeunesse. Les petites têtes blondes sont ravies car il y a ce même mélange d'aventure exotique, d'action bien rythmée, d'humour jouant sur différents registres comme de musiques. Ces dernières sont néanmoins bienvenues afin de respecter le matériau d'origine avec certaines chansons faisant écho au premier opus et d'autres plus originales. Néanmoins le résultat est assez inégal avec des chansons bien trop poussives et d'autres plus convaincantes notamment celles du Génie et de Jafar. Les meilleurs moments du film sont évidemment ceux les mettant en scène grâce à leurs pouvoirs qui apportent de la joie comme de la terreur autour d'eux. On apprécie aussi l'humour du Génie qui reste toujours aussi parodique et visuel offrant quelques bons moments pour les jeunes spectateurs. Du point de vue la direction artistique, on est dans le ton du premier film avec cette Arabie médiévale assez clichée que cela soit Agrabah, ses déserts et ses voleurs via le personnage de Abis Mal assez peu charismatique au final.

Le Retour de Jafar est littéralement une suite au rabais si on compare ses 5 millions de dollars de budget au presque 30 millions du premier opus. Il ne faut donc pas s'attendre à des miracles d'un point de vue technique et cela se ressent assez rapidement. Entre des animations qui bouclent et une qualité assez différente dans les personnages ou les arrières-plans, on devine aisément que Disney a sous-traité à ses studios subalternes généralement destinés à la télévision. Néanmoins, l'animation n'a rien de honteux et s'avère globalement tout à fait correcte notamment pour donner vie à des créatures imaginaires, aux facéties du Génie ou aux pouvoirs de Jafar. Même avec moins de moyens, Disney reste un maître en la matière. La réalisation de Tad Stones, Toby Shelton et Alan Zaslove est forcément générique et surtout fonctionnelle tant ils ont du agir comme chefs d'orchestre d'une production éclatée sur trois continents. Rien de bien honteux encore une fois mais peu ambitieux. Pour ce qui est voix françaises, on a le plaisir de retrouver quasiment tous les doubleurs de Aladdin dont Richard Darbois en Génie et Feodor Atkine en Jafar. L'ensemble reste de qualité avec un Philippe Videcoq impeccable en Iago remplaçant ici Eric Métayer.

On vous le conseille si vous aimez Aladdin (le film), Aladdin (la série animée), Bernard et Bianca au pays des kangourous...

La conclusion de à propos du Film d'animation : Le Retour de Jafar #2 [1995]

Auteur Bastien L.
60

Le Retour de Jafar remplit parfaitement son rôle de divertissement à destination d'un jeune public qui pourra user la K7 (puis le DVD et enfin la bande-passante) grâce à un mélange correct d'aventure, d'humour et de musiques avec les personnages que l'on a aimé du premier film. Néanmoins le scénario comme la qualité artistique globale s'avèrent décevants. Pour ce qui est de l'animation, on est forcément en dessous de ce que la firme aux grandes oreilles propose au cinéma à la même époque mais cela reste correct. Un direct-to-video avec tout ce que cela entraîne comme aspects négatifs sans pour autant que le spectacle ne soit désagréable.

On a aimé

  • Retrouver l'ambiance et les personnages du premier opus
  • Les pouvoirs du Génie et de Jafar
  • Un divertissement correctement calibré

On a moins bien aimé

  • Un scénario décevant
  • Une qualité artistique en baisse
  • Aladdin et surtout Jasmine souvent méconnaissables

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