Critique Au lendemain du dernier jour [2003]

Au lendemain du dernier jour, conte le récit de Matthieu. Jeune homme sensible et vouant un culte sans égal à la musique des Field Mice – qu’il décrit comme étant la BO de sa vie – mène son existence par mont et par vau dans sa Peugeot 205 rouge en vivant de différents emplois dans la restauration. Il vit ainsi comme pour échapper à une tristesse inexorable suite au départ de sa meilleure amie, son seul amour, Jessica qui quitta le petit village où ils habitaient en le laissant seul aux prises d’un affreux souvenir qui le hante toujours. Bientôt, il renouera avec son passé en rencontrant par le plus grand des hasards sa belle Jessica en train de faire de l’auto-stop sur une route. Néanmoins, Matthieu ne sera pas au bout de ses peines puisque Jessica s’enfuira une nouvelle fois en lui laissant pour seule indication le fascicule d’un parc animalier où sera noté un rendez-vous. C’est en allant à ce rendez-vous, tant attendu, qu’il sauvera un enfant de six ans de la noyade, un enfant à part et où il sera entraîné dans une lutte hors du commun…la lutte du bien contre le mal…une lutte de tous les instants !
Les premiers mots qui me viennent à l’esprit pour décrire quelque peu ce roman « c’est magnifique !!! » tout simplement. On commence à lire celui-ci, on s’imprègne des personnages et on les apprécie tellement que leurs péripéties, soulevées par un fantastique délicat, nous captivent. Bien que le thème abordé soit ancré dans un fantastique assez classique, Franck Guilbert arrive à rehausser celui-ci de manière crescendo où le lecteur peut avant tout s’imprégner du caractère des protagonistes de l’histoire en assistant à leur vie quotidienne et surtout à celle du héros d’Au Lendemain du dernier jour Matthieu. La plume de l’auteur y est aussi pour quelque chose puisqu’avec un sens du détail prononcé, qui pourrait rebuter certains, il réussie à installer dans son roman une sensibilité énorme qui touche le lecteur. La lecture se réalise de manière délicate et l’auteur nous mène sur la voie d’une surprenante intrigue tout en douceur. Tout au long du récit nous nous sentirons comme à l'intérieur d'un cocon bien douillet cela grâce aux échanges affectifs de Matthieu et du petit Thomas, tout bonnement attendrissants, et grâce également à une élaboration de leurs personnalités qui se trouve être très réaliste. C’est aussi un roman qui possède une construction idéale pour que le lecteur ne se perde pas en chemin car nous devinons au fil des pages que l’auteur savait depuis le début où il désirait nous mener.