Critique Skeleton Man [2007]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 31 octobre 2007 à 15h05
Rendez-moi mon « Chuck », le vrai, le grand Chuck !
A la fin du 18ème siècle, Bouche-de-coton, un amérindien de la tribu des Iroquois, se retrouve maudit, suite à un pétage de plomb au parfum d’occultisme qui le voit exterminer les membre de sa tribu, avant de finir une flèche plantée entre les deux yeux. Damné par le Grand Manitou, Vishnou et le Grand Architecte, il se retrouve alors transformé en Skeletonman, un spectre redoutable, armé d’un épieu tordu et d’une épée en caoutchouc, équipé d’un masque d’Halloween en plastique, d’une cape découpée dans un sac poubelle et monté sur un piaffant et fier étalon noir. La classe, hein ? Ouais, bon, sauf que les guerriers Iroquois, contrairement à leurs frères de l’ouest, ne montaient pas à cheval...
Génération après génération, Skeletonman surgit alors régulièrement des enfers pour faire la peau à tous ceux qui osent pénétrer sur son territoire, une région terriblement sauvage et isolée, située à 500 mètres environ de la ville du réalisateur et couverte par les opérateurs de téléphonie cellulaire. En fait, seuls des braconniers, des agents EDF (version US of course) et des figurants allemands jouant les vieux indiens aveugles (au moyen d’une perruque de fortune fabriquée avec la brosse d’un balai blanchi) se prennent à errer en ces terres inhospitalières et hantées par le cavalier Handibag (norme française)… Sauf quand des bidasses décident d’y effectuer un exercice de routine.
Vous vous en doutez, les troufions, deux durs à cuire qui en ont vu - « On va l’affronter », dit d’ailleurs l’un avant de se retrouver empalé contre un arbre – vont se retrouver nez à nez avec « le cavalier sans tête qui en a une mais moche ». Et ils vont passer rapidement de vie à trépas, dans de réjouissantes gerbes de sang artificiel. Puis, ne répondant plus aux SMS qui leurs sont envoyés par leurs supérieurs inquiets, ils sont portés disparu ; Missing in Action, qu’on dit quand on sait de quoi on cause.
Et c’est là qu’intervient le détachement des Delta Force. Quatre filles et quatre gars aussi crédibles en militaires que L’Incroyable Hulk grimé en petit rat de l’opéra. Un joyeux bordel, d’ailleurs, que cette équipée où tout un chacun s’éloigne du groupe sans en informer son chef (interprété par un Michael Rooker honteux sous son chapeau mou), et où l’on se drague et on se vanne à tour de bras. Mais bon, c’est des spécialistes du baroud tout de même, la preuve, cet échange de connaissances en étude des matériaux qui démontre une forte érudition dans le domaine de la survie : - Cette douille date de 6 mois », dit une des blondes – un débardeur sexy et un treillis taille-basse en guise d’uniforme - en déterrant la pièce à conviction du sol humide et en l’examinant avec attention, les sourcils froncés - stigmates d’une concentration extrême - Sauf que nombreux sont ceux qui les enduisent de graisse afin d’accélérer l’oxydation du cuivre, rétorque un Casper Van Dien taquin. Ah oui ? Mis qui donc fait cela mon petit Casper ? Le chasseur de chevreuil parano ? Le tireur d’élite sodomite ?
Puis, après avoir joué un pastiche des Experts durant un petit quart sur un bout de terrain aussi vaste que la portée philosophique des blagues de Bigard, les joyeux drilles décident de partir au hasard dans les sous-bois, à la recherche de leurs collègues disparus. Au pif, comme ça. Ben vi, n’oublions pas que c’est des Delta Force quoi !.. Les mêmes qui ont pris la rouste en Somalie, assénée par une horde hurlante d’autochtones armés d’arcs et de sacs de riz fournis par Bernard Kouchner. Il en parle d’ailleurs le chef de ce commando. De la Somalie, hein, pas de Kouchner. Il est revenu apparemment fort affecté de cette expérience (on a même droit à des stock-shots d’actualité guerrière en guise de flash-back émouvant), ou alors Michael Rooker déprime vraiment de tourner dans une telle merde, je ne sais pas trop.
Bref, cahin-caha, répliques débiles après répliques débiles, cette version Budweiser de la 7ème Compagnie va finir par tomber sur le fantôme Iroquois. Là, pendant une bonne demi-heure, il vont arroser de plomb le monstre à moins de dix mètres, sans prendre conscience que cela ne sert strictement à rien - à part faire exploser les enceintes de mon Home Cinema – et ils vont se faire équarrir méthodologiquement par le cavalier mort-vivant. Et vas-y que je te décapite, et vas-y que je t’empale (le fripon !), et vas-y que je t’éventre. Il poursuit même Casper jusqu’à la ville (à cinq minutes à pied, alors que le commando crapahute depuis deux jours dans les bois). Un évènement qui va entraîner une situation ubuesque dans laquelle le soldat pique un camion citerne et se lance sur les routes. Pourquoi ? Aucune idée… A moins que les effets pyrotechniques qui découlent de l’explosion dudit camion soient une finalité en soi. Enervés, les militaires vont même appeler à la rescousse un hélicoptère banalisé (il est bariolé de couleurs peu martiales). Mais c’est sous-estimé la puissance de la créature qui, d’une modeste flèche en bois bien placée dans les pales de l’hélico, fait mieux que Rambo et parvient à mettre à bas l’encombrant et tas de ferraille.
Finalement, à dix minutes de la fin, il ne reste plus que le chef, la jolie blonde et le cavalier fantôme. Ce dernier doit d’ailleurs abandonner son cheval pour nous rejouer Freddy dans une centrale électrique. La fin va être poignante, apocalyptique et… Non, ce n’est pas vrai, ça va être minable. En fait, comme Bouche-de-Coton est toujours imperméable au plomb, le chef décide de mettre les grands moyens, à savoir tout faire péter !... ce qui nous donne l’occasion d’assister à une nouvelle, et dernière, démonstration pyrotechnique.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Skeleton Man [2007]
Nombreux sont mes collaborateurs sur SFU a me considérer comme un uluberlu, tant ma passion pour les nanars leur semble incongrue. C’est vrai, je suis très porté sur le cinéma poussif, fauché, et souvent ridicule. Pourtant, dans le cas de ce Skeletonman, j’avoue avoir eu le plus grand mal à tenir jusqu’au générique de fin. Il a fallu que pour cela que j’entretienne avec force mon coté masochiste. Le film est en effet chiant à mourir, terriblement con et doté d’une qualité d’interprétation frisant l’ineptie. Le seul aspect « positif » de ce navet insipide et débile vient de ces quelques scènes gore qui parsèment le métrage.
On a aimé
- Rien de rien…
On a moins bien aimé
- Scénario crétin et archi-prévisible
- Niveau d’interprétation pathétique
- Dialogues débiles
- Monstre ridicule
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