Critique Miracle sur la 8e rue [1987]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le dimanche 14 septembre 2008 à 16h28
Gentils lutins mécaniques
Miracle sur la 8ième rue raconte l’histoire des derniers locataires d’un immeuble situé dans un quartier en pleine réhabilitation, pour l’unique profit, bien entendu, d’un riche entrepreneur. Cet homme puissant n’hésite d’ailleurs pas à utiliser les méthodes les moins orthodoxes pour tenter de chasser ces derniers irréductibles sentimentaux qui s’accrochent à leurs souvenirs. Pour ce faire, il utilise les services de Carlos, un jeune du quartier qui a mal tourné. D’ailleurs, à force de sabotages et de manœuvres d’intimidation, le loubard est sur le point d’arriver à ses fins… Quand surgit un étrange petit couple d’amoureux….
Réalisé en 1987 par Matthew Robbins pour le compte d’Amblin, Miracle sur la 8ième rue est un conte de fée moderne de structure classique, les créatures fantastiques étant remplacées par des éléments de science-fiction. Hors, et on ne le savait alors pas encore, malgré l’apparence anodine de ce métrage, il apparaît aujourd’hui comme une pierre d’angle de la cinématographie de Steven Spielberg car il sera le dernier à épouser ces structures narratives un peu « infantiles » que le wonder boy avait adopté (avec le succès que l’on sait) depuis le célèbre E.T. En effet, si après cette année, Steven Spielberg continuera à réaliser et surtout à produire du cinéma « jeunesse », plus jamais les scénarios choisis n’adopteront la même naïveté (l’insupportable Always restant une amère exception) - notamment dans le domaine des relations familiales.
En plus des petites créatures (venues de l’espace ?), sortes de minuscules elfes métalliques qui passent leur temps à réparer les choses « cassées », Miracle sur la 8ième rue met en avant le couple Jessica Tandy / Hume Conyn, deux comédiens ayant surement tapés dans l’œil de Steven Spielberg lors de leur exceptionnelle performance dans Cocoon, sorti deux ans plus tôt. Là encore, ils effectuent des prestations impeccables et parviennent à être touchant malgré un scénario qui cultive le mélo de manière vraiment balourde (le coup du fils décédé, qui n’apporte strictement rien à l’intrigue générale, et qui ne sert que de déclencheur aux envolées pleurnichardes des violons de James Horner, est particulièrement ringard). D’ailleurs, Jessica Tandy (qui raflera deux ans plus tard - à 80 ans ! - un Oscar mérité sous le nez des midinettes d’Hollywood) est particulièrement juste dans son interprétation car il était difficile de ne pas paraître ridicule dans ce rôle de vieille dame un peu gaga.
Au niveau structurel, comme je le disais plus haut, rien de bien original. On assiste à la mobilisation de braves et honnêtes gens (un vieux couple sans enfant, un artiste fauché, une mère célibataire latino, un simple d’esprit herculéen… bonjours les clichés !) se levant pour mettre en échec les agissements de puissants spéculateurs. Ainsi, le scénario met en valeur ceux qui se battent pour la conservation de leurs traditions et qui refuse le conformisme moderne. Très sentimental, Steven Spielberg (tout comme ses compères Kathleen Kennedy et Frank Marshall) reste un nostalgique des années 50 et il nous le prouve encore avec la vision idyllique de cette cafétéria à l’ancienne, équipée de ses tabourets en similicuir rouge et son long comptoir en zinc assailli par des sympathiques et courageux travailleurs manuels.
Aide-toi et le Ciel t’aidera… Tel est le précepte de Miracle sur la 8ième rue. Ces cinq personnes, en décidant de résister à la pression, en relevant le défi de cette lutte inégale, en faisant fi d’une défaite courue d’avance, vont recevoir une aide venue des cieux. Vingtième siècle oblige, ces intervenants ne se matérialisent pas sous la forme d’anges, de lutins ou de fées, mais sous la forme de petits organismes mécaniques et rigolos, qui font plein de bip-bip et qui clignent de leurs phares en forme de gros yeux. Comme chez les ours, il y a le papa, la maman, et les trois petits, dont l’un, plus faible physiquement que les autres, se veut être le plus attachant (et le plus dégourdi). Le mixage entre cet aspect très puéril (quasiment disneyen) et l’élément thématique mélodramatique (ce couple de vieilles personnes qui ne se console pas de perte d’un fils) est assez étrange et c’est ce qui contribue grandement à rendre le film boiteux.
Heureusement, le film est sauvé du naufrage larmoyant par l’omniprésence de l’humour. Un humour enfantin, certes, mais qui fonctionne très souvent et qui s’amuse à nous surprendre (on a même droit à un peu de cynisme dans le plan final). Les gags sont nombreux, mettent souvent en vedette les petits « robots » et aèrent de manière habile la narration d’un film qui aborde de manière un peu négligée des sujets graves. Notons d’ailleurs que les effets spéciaux d’ILM sont particulièrement réussis et que, encore aujourd’hui, ils donnent parfaitement le change.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Miracle sur la 8e rue [1987]
Miracle sur la 8ième rue est une comédie familiale présentant de façon un peu désinvolte quelques sujets graves et qui tend à verser trop souvent dans le mélo du plus mauvais gout. Cependant, le film reste agréable à visionner, en partie grâce à une interprétation de qualité, des effets spéciaux amusants et un humour bienvenu. Un bilan mitigé
On a aimé
- Interprétation de qualité
- Un humour qui fonctionne souvent
- Effets spéciaux réussis
On a moins bien aimé
- Un scénario médiocre et souvent trop mélo
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