Critique Lilith [2008]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le vendredi 14 novembre 2008 à 14h33

Quand Lilith la coquine tape l'incrust'

Cinq jeunes étudiantes effectuent une semaine de retraite dans une école religieuse pour préparer leur examen de théologie. Durant leurs recherches, l'une d'entre elles retrouve un ancien manuscrit sensé contenir un processus d'invocation de Lilith, la mère des démons. Désireuses de casser la monotonie de ce séjour religieux, les cinq jeunes filles se hasardent alors dans une cérémonie dont la conclusion va aller bien au-delà de leurs espérances...
Le mythe de Lilith est l'un des plus anciens de l'histoire de l'humanité et on retrouve ce personnage féminin dans bon nombre de religions où il revêt différents aspects. Ainsi, on le retrouve dans le serpent qui remet la pomme à Eve, mais aussi en déesse lubrique dans la mythologie phénicienne et sumérienne. Dans les récits hébraïques, kabbalistiques et bibliques, Lilith évoque tour à tour l'émancipation féminine (elle refuse de se coucher sous l'Homme pendant l'accouplement), la luxure, la lubricité, la stérilité, la jalousie. Bannie par Dieu, elle trouvera en Samaël un époux, avec lequel elle donnera naissance à la lignée des démons. Bref, Lilith, c'est un sacré bout de femme (en général brune ou rousse, à l'inverse d'Eve, blonde comme les blés).


Dans le film de Mark Vadik, Lilith est une démone lubrique qui hantent les rêves et les fantasmes des femmes. Son attitude est d'ailleurs assez étrange, puisqu'elle s'amuse à pervertir les jeunes filles avant de les forcer à mettre fin à leurs jours afin d'aspirer leur force vitale. Bon, on restera cool et on dira que c'est une interprétation du mythe assez primaire, mais qui en vaut une autre. Bâti sur cette vision bidimensionnelle, le fil du récit vagabonde donc entre deux environnements, le monde réel et le monde des fantasmes.
Le monde réel est celui dans lequel des jeunes filles tripotent des nounours en peluche, jouent au volley dans des tenues sportives bien sexy, font du footing dans les mêmes shorts étriqués, et se retrouvent dans leur chambre en petite tenue pour échanger des propos puérils. Le monde des rêves, différencié du précédent par une photographie arty aux chromatiques chaudes, est celui où des jeunes filles nues s'enlacent, fouettent leur père en tenue similicuir et errent dans les clubs de strip. Bref, vous l'avez compris, ce film est un spectacle assez séduisant pour des yeux attirés par les charmes féminins - d'autant plus que les comédiennes sont plutôt jolies.

Par contre, si l'on met de coté cet aspect "plastique", Lilith n'est pas une oeuvre qui restera dans les mémoires des cinéphiles. Tout d'abord, le scénario, qui se veut sulfureux, est plombé par une réalisation sans aucun rythme, bercée par une immonde musique soporifique (et faussement sensuelle). Les fantasmes des jeunes filles prêtent aussi plus à rire qu'autre chose, notamment la séquence sado-maso avec la vision ridicule de ce prêtre en skaï armée d'un martinet, interprété par un comédien qui essaye d'arborer un regard plein de vices. Les personnages féminins, sensés être âgés d'une bonne vingtaine d'années, ont de plus des attitudes adolescentes absolument pas crédibles, ce qui les rend totalement niaises (ce qui, bien sur, va frotter dans le sens du poil les plus machos d'entre nous).
La plupart des comédiennes sont des inconnus. Seule Tina Krause s'est acquis une solide notoriété, notamment grâce à ses performances dans les films fantastiques fripons produits par Seduction Cinema. Ici, elle interprète soeur Catherine, une religieuse un peu perturbée par un exorcisme plutôt foireux. Son rôle est assez étrange. En effet, mis à part le fait qu'elle nous permet de voir quelques séquences érotiques (ou elle nous expose parfois sa plastique très avantageuse), on a du mal à comprendre son véritable rôle dans l'intrigue. Possédée charnellement et psychologiquement par Lilith, elle n'aura qu'une influence mineure (à part dans la séquence finale) sur la descente au Enfers des cinq jeunes filles.

On peut aussi regretter la faible dose de gore. Dommage, car en ces rares occasions où le sang jaillit, les maquillages sont vraiment réussis. la séquence la plus forte restant celle ou une jeune fille se suicide en se jetant d'une corniche et s'explose la tête contre un rocher. Personnellement, j'aurai apprécié trouver dans les séquences horrifiques plus de "gothic pervers" et un peu moins de cet orientalisme de pacotille bien trop prétentieux par rapport à la valeur du script.
A noter, pour finir, la surprenante - et incongrue - apparition dans la peau d'un jardinier philosophe le célèbre comédien Mickey Rooney.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Lilith [2008]

Auteur Nicolas L.
25

Premier long métrage de Mark Vadik, Lilith pèche par une solennité de ton et une prétention qui ne collent pas du tout à l'esprit "film de genre" esquissé par un script bourré de clichés. Le tout manque donc de rythme, avec des séquences erotico-horrifiques si faibles en sensualité qu'elles finissent par en devenir ridicules, donc drôles. Les personnages féminins, incarnés par de jolies comédiennes, présentent en fait l'un des seuls intérêts du film, avec quelques plans gores assez réussis.

On a aimé

  • Des jolies comédiennes
  • Quelques séquences horrifiques amusantes
  • Involontairement drôle

On a moins bien aimé

  • Scénario faible et bourré de clichés
  • Erotisme de pacotille
  • Réalisation pachydermique

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