Critique Les vents de Gath #1 [2009]

L'aventurier des étoiles est l'adaptation en BD d'un célèbre Space Opéra anglo-saxon écrit par E. C. Tubb. Les 32 romans formant le premier cycle de la saga sont parus entre 1967 et 1992 et ont été publiés en France en poche sous la directin de Richard D. Nolane, scénariste de l'adaptation. N'ayant pas lu les romans en question, je ne peux qu'imaginer que la version bande dessinée est proche de l'original vu que Nolane est le scénariste de cette BD.

Le premier tome, intitulé Gath, nous permet de découvrir les débuts de Dumarest, un personnage aventurier de l'espace qui ressemble fort à un Clint Eastwood des étoiles. Arpenteur des galaxies, Dumarest est un type intelligent et un peu cynique qui ne se laisse pas faire et sait tirer parti de toutes les situations qu'il rencontre. Il se retrouve sur Gath, une planète désertique pas loin du trou du cul du monde où les habitants arrivent à parler avec leurs morts grâce à des phénomènes "naturels" très particuliers. La Matriarche de Kund n'arrivant pas à prendre sa décision sur sa succession, malgré les services d'un Cyber - conseiller déhumanisé du Cyclan -, détourne le vaisseau de Dumarest et fait un détour par Gath pour parler à son défunt mari. C'est alors que Dumarest se retrouve confronté à la famille royale et devra déjouer les implications politiques et les coups tortueux de ceux qui entourent la Matriarche.

Space Opéra naviguant entre pure science-fiction et fantastique, l'Aventurier des Etoiles possède un scénario complexe issu des romans d'origine. La transcription en BD est probablement simplifiée pour coller au format et au nombre de pages disponibles mais Nolane semble avoir gardé l'essentiel pour plaire au lecteur. Les dessins soignés de Chrys Millien collent parfaitement au thème. Son trait est simple et précis ce qui permet à chaque case d'aller à l'essentiel. Toute la richesse des dessins tient au fait qu'ils gardent cette simplicité du début à la fin, sans utiliser d'effets spéciaux ou d'artifices. Les ombres et volumes sont légers mais suffisants pour donner l'impression de profondeur aux dessins. Ils se placent à mi-chemin entre BD franco-belge traditionnelle et BD plus actuelle. La jaquette est très différente du reste avec un superbe dessin de type peinture réaliste qui donne envie d'ouvrir l'album et de le dévorer.

Difficile de dire si les tomes suivants seront bien, n'ayant pas lu les romans d'origine, mais ce premier volume nous fait découvrir un Dumarest intéressant, une sorte de héros malgré lui qui harpente la galaxie en passant de femme en femme tout en restant solitaire. Un personnage qu'on a l'impression de connaître sans être trop caricatural et qui pourrait nous emmener dans plein d'endroits différents pour nous faire vivre des aventures passionnantes. Même si ce premier tome n'a pas un scénario global très passionnant, la mise en scène et les évènements qui s'y déroulent nous font aller jusqu'au bout sans problème, probablement grâce au charisme de Dumarest qui joue un rôle non négligeable dans le déroulement de l'histoire.