Critique Automaton Transfusion
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 16 février 2011 à 00h25
Zombistériques
Alors que leurs copines se rendent à une party, trois amis de lycée préfèrent filer dans un club pour assister à un concert. Arrivés en ville, les jeunes gens sont surpris par l'étrange calme qui y règne. Quand, soudainement, du coin de la rue, surgit une horde de zombies hurlant et courant vers eux, la bave aux lèvres! Réfugiés in extremis dans le club, les lycéens vont alors devoir faire un choix: filer à la party pour y sauver leurs amies, ou tenter de se sauver leur peau, en fuyant la ville...
Automaton Transfusion est un film de zombies à tout petit budget (environ 30 000 dollars) puisant dans la même veine que 28 jours plus tard. On se retrouve donc devant une invasion de "contaminés" extrêmement véloces et ayant acquis une énergie surhumaine (l'un d'entre eux arrive à arracher de ses mains la tête d'une victime vivante!) mis en image via un traitement nerveux sensé amener un surplus de dynamisme dans la narration. Soit. Le problème - car problème il y a - est que le réalisateur Steven C. Miller a poussé le concept de la caméra épaule dans ses derniers retranchements. En effet, force est de signaler qu'Automaton Transfusion est un truc illisible, un film d'horreur qui file la gerbe, certes, mais pas en raison de son aspect démonstratif. Il faut dire qu'ici, l'on ne se situe plus dans le registre de la shaky cam, mais dans celui de la caméra hystérique. L'image bouge en effet dans tous les sens à une vitesse vertigineuse, non seulement dans les séquences d'action, mais carrément durant toute la durée du métrage (qui est court, heureusement). Seule l'introduction des personnages, au cours de leur présentation dans les couloirs et les salles du lycée, se situe à la limite du supportable. En résumé, pour ce qui de la mise en scène et de l'aspect technique, c'est affreux. Ainsi, la chorégraphie des attaques de zombies est tellement approximative que les figurants (plutôt nombreux, Steven C. Miller a apparemment beaucoup d'amis) placés en arrière plan font n'importe quoi (j'ai même cru en voir un danser la tecktonik). Quand à la qualité de l'image, conséquence d'un tournage opéré avec un matériel DV entrée de gamme, on peut sans hésitation la qualifier de vraiment dégueulasse. Enfin, Automaton Transfusion laisse apparaitre un rythme bien dérangeant. La faute à un montage vraiment hésitant et un très sensible ralentissement de tempo dans la dernière demi-heure.
A coté de cela, pour ce qui est du contenu, en plus d'une qualité d'interprétation proche du zéro absolu (on croirait avoir affaire à des comédiens amateurs), l'on a droit à la mise en forme d'un scénario absolument minimaliste, au récit prévisible (car très classique), et aux dialogues vides de tout intérêt. Une crétinerie que l'on retrouve d'ailleurs dans bon nombre de passages. En voici un petit échantillon: la séquence du club, où le patron, armé d'un fusil, met deux plombes avant de surgir de sa cachette (il laisse en fait le temps au gamins de délivrer toutes leurs répliques débiles); celle de la cave, où l'on découvre un général qui, cigare au bec, dévoile tous les dessous de l'histoire à deux gosses et celle du labo, dans le dernier quart d'heure, où des militaires essaient non pas de détruire les zombies mais de butter les vivants! Et, enfin, que dire de ce dénouement en cliffhanger, appuyé par l'introduction d'un intertitre "A suivre", qui apparait vraiment comme une sacrée fumisterie (même si cette année, Steven C. Miller a commencé la production d'une suite)?
En fait, le seul intérêt d'Automaton Transfusion se situe dans son aspect gore, fortement appuyé. D'ailleurs, dés les premières minutes, Steven C. Miller annonce la couleur avec ce pré-générique où le jeune employé d'une morgue se fait littéralement casser en deux par un cadavre redevenu soudainement très vigoureux. Par la suite, le cinéaste ne relâchera pas son effort dans le domaine du démonstratif très sanglant, allant jusqu'à nous offrir quelques passages craspecs pas vraiment originaux mais percutants (comme lorsqu'un zombie arrache un fœtus humain du ventre d'une femme enceinte pour ensuite le dévorer). D'ailleurs, il est intéressant de noter que les effets spéciaux sont l'œuvre de Rick Gonzales, l'un des assistants de Tom Savini. Malheureusement, la crédibilité de ces séquences gore paient cash les limites budgétaires de la production - les maquillages des zombies sont très rudimentaires et certaines prothèses sont très perfectibles - et, surtout, le manque de lisibilité de cette réalisation parkinsonienne. Ainsi, le combat à la tronçonneuse voit son efficacité complètement annihilé par ce procédé de tournage. C'est bien simple, on ne distingue rien, on entend juste le vrombissement de la tronçonneuse.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Automaton Transfusion
Avec sa réalisation pourrie, son image dégueulasse, son interprétation approximative et son scénario rachitique et prévisible, Automaton Transfusion est un film de zombies fauché qui lorgne fortement vers la série Z. En fait, seules ses effusions gore et l'étonnante importance de la foule de zombies parviennent à sauvé le métrage de Steven C. Miller du pilori. Deux aspects dont les impacts sont d'ailleurs fortement atténués par une lisibilité si faible que cela en devient horripilant.
On a aimé
- L'aspect gore, fortement appuyé
On a moins bien aimé
- Une réalisation parkinsonienne insupportable
- Une image dégueulasse
- Mise en scène approximative
- Scénario sans aucun intérêt
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