Critique Saint [2011]
Avis critique rédigé par Richard B. le lundi 14 novembre 2011 à 08h25
Joyeux Noël Amsterdam !
En cette fin d'année, la période de Noël paraitra certainement plus terrifiante que jamais. Alors que le film norvégien/finlandais « Père Noël Origines », débarque dans les salles le 14 décembre prochain, la production batave « Saint » sort quant à elle directement en DVD le 15 novembre. Corrélation il y a, forcément, le père Noël français étant l'équivalent de Santa Claus, qui est lui-même la version américaine du Sinterklaas (saint Nicolas) néerlandais. Dans le cas des deux films précités, nous sommes donc très loin du gentil monsieur barbu apportant des cadeaux aux enfants sages, mais plutôt du côté du Père Fouettard poussé a l’extrême. Si « Père Noël Origines » et « Saint » se partagent une thématique commune et un certain sens de la dérision, leurs styles de traitement demeurent cependant assez différents pour que les comparaisons s'arrêtent là.
Le film de Dick Maas (Amsterdamned, L'ascenseur) débute à une époque moyenâgeuse, au sein d’un petit village. De passage, un évêque déchu et sanguinaire, aidé d'une horde d'assassins, massacre plusieurs familles, et plus particulièrement les enfants. En représailles, les villageois décident de monter une opération et brûlent l'évêque, ainsi que son navire. Depuis, tous les 5 décembre de pleine lune, ce Saint Nicolas revient avec ses hommes pour exterminer le plus grand nombre de familles. Ce jour est arrivé et la ville d'Amsterdam s'apprête, une nouvelle fois, à devoir subir les méfaits de l'ancien évêque, qui est bien décidé à battre son record.
Cela faisait quelque temps que nous n'avions plus eu de nouvelle de l'ami néerlandais Dick Maas. Il faut dire que, alors que sa filmographie compte vingt-quatre réalisations, seuls L'Ascenseur et Amsterdamned ont atteint quasiment le statut de films cultes. Voir Dick Mass s'attaquer au mythe de Saint Nicolas ne pouvait que réjouir, et laisser espérer une nouvelle réussite. Un projet d'autant plus intéressant que du côté de son pays l’on a normalement tendance à ne pas trop toucher à de tels symboles. L'introduction est d'ailleurs plutôt réjouissante. Voir ce vieux monsieur à l’allure fière, monté sur son cheval, piller et tuer femmes et enfants amène à penser que le film ira très loin, d'autant que l'éclairage lumineux frappe par son rendu paradoxal - généreux, presque festif avec sa photographie aux tendances bleues et or.
Ainsi, durant plus de la moitié du film, le côté irrévérencieux de Dick Maas séduit pleinement, le ton "fête de noël" mise à feu et à sang par des êtres immondes et immoraux rappelle, d'une certaine façon, l'ambiance machiavélique de Gremlins. D'ailleurs, bien que nous soyons essentiellement dans un film d'horreur, l'humour et la dérision ne sont jamais trop loin. Hélas, dans la deuxième partie, le film s'essouffle et on se retrouve plus dans un contexte connu où le héros se retrouve accusé à tort, arrive à s’en sortir, se met à chercher un moyen de prouver son innocence, et de détruire définitivement le méchant. Du coup, même si on apprécie toujours l'humour de Dick Maas, le ton change et on suit plus les héros que les méfaits du Saint-Nicolas. Et si cette partie ne démérite pas techniquement, elle se trouve du point de vue de l'histoire bien plus consensuelle et prévisible.
Du côté technique, Dick Maas fait partie de ces artistes qui démontrent par A+B que, dans le domaine, le cinéma américain n'a pas le monopole du divertissement et du savoir-faire. Les séquences d'actions sont calibrées au millimètre prêt et génèrent ce qu'il faut d'adrénaline, comme au cours d'une poursuite où un véhicule de police essaie de rattraper le père Nicolas qui cavale à cheval sur les toits d'Amsterdam. Bluffant et offrant un spectacle non consensuel, elle met aussi en avant une opposition amusante avec Amsterdamned qui plaçait son action dans les bas-fonds de la ville. De plus, en voyant le film, on ne pourra jamais accuser le réalisateur de faire un Dick Maas film américanisé. Les habits, la façon de filmer les lieux, l'humour, le langage tout est là pour que "Saint" soit bien une production des Pays-Bas. Arrivé le générique, on s'amusera à voir à quel point "Saint" est aussi un film totalement issu des trips de Dick Maas, ce dernier ayant ajouté à sa responsabilité de réalisateur celles de scénariste, producteur, et musicien.
Nous ne pouvions terminer cette rédaction sans parler du casting du film. Assurément guère remarquable, et certainement très loin de se voir décerner un oscar, il ne démérite pourtant pas et n’attaque pas le film de genre de haut (ou de bas). Les acteurs assurent donc parfaitement leur rôle, sans essayer de le caricaturer ou, inversement, de le rendre plus profond. D'une certaine manière, cela fait presque plaisir et on aimerait bien que certains acteurs français en prennent de la graine. À noter que certains fans des films de Dick Maas pourront reconnaître Bert Luppes, qui jouait un second rôle dans Amsterdamned.
La conclusion de Richard B. à propos du Film : Saint [2011]
"Saint" est en très bon divertissement pour cette fin d'année, avec une première partie très loin d'être consensuelle et doté d’un rythme endiablé. Il est donc dommage que le film devienne beaucoup plus conventionnel - mais toujours bien maîtrisé - dans sa seconde moitié. Au final, on n’atteint pas l'euphorie que dégage « Père Noël Origines », mais il y a là matière à passer un Noël dans la bonne humeur et le sang en matant ce film généreux et globalement bien maîtrisé.
On a aimé
- Un très bon divertissement.
- Une première partie particulièrement accrocheuse.
On a moins bien aimé
- Un peu plus de "mordant" aurait été le bienvenu.
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