Critique Mission "T" [1963]
Avis critique rédigé par Amaury L. le jeudi 31 janvier 2013 à 16h27
Mission DA T.
"Le hululement de la sirène de l'INRAE surprit l'ingénieur électronicien Daniel Keller. Il remonta la manche de sa blouse blanche et dégagea sa montre : il était effectivement midi. Avec insouciance, il replongea dans la délicate besogne qu'il avait entreprise, penché sur l'assemblage effroyablement complexe - forêt de fils aux gaines multicolores, étages de câblages avec résistances, condensateurs et transistors alternant avec des circuits imprimés - logé dans un container d'environ soixante centimètres de diamètre sur une hauteur de cinquante centimètres."
Jimmy Guieu, disparu le 1er janvier 2000, a laissé une trace ambivalente dans la littérature de science-fiction où se mêle fiction et tentative plus ou moins maladroite, surtout sur cette œuvre datant de 1963, de propager ses convictions personnelles.
L'édition de 1963.
On se trouve plongé dans un simulacre grossier entre espionnage caricatural de la période Guerre froide, renvoyé par les films comme James Bond et petits « hommes verts » avec leur soucoupe volante.
Mission « T » est presque un témoignage passéiste de la vision du monde, d'une éventuelle vie extraterrestre et des peurs engendrées par l'instabilité politique mondiale avec les deux blocs ennemis en désaccord perpétuel, les États-Unis et l'union soviétique. Toute cette atmosphère délicate et menaçante se ressent dans l'histoire narrée par Jimmy Guieu. Les méchants soviétiques d'un côté, même les « bons » extraterrestres savent que les « rouges » sont tous très malveillants, contrairement aux européens qui sont gentils, compréhensifs, humains. Cette vison manichéenne malheureusement renforce un sentiment pernicieux, une écriture datée qui prend de plein fouet le temps qui passe.
De plus, l'entame assez classique ne surprend pas le lecteur outre mesure. Mission « T » se cantonne dans un registre banalisé, une intrigue convenue autour d'un scientifique séduisant et d'une « espionne » exotique avenante. L'auteur dessert une verve fluide, parfois nerveuse mais d'une force immersive relative. On est loin des grands auteurs comme Philip K. Dick, Van Vogt avec une captation du lecteur autrement plus percutante. On navigue dans un roman d'environ deux cents pages qui occupe un couple d'heures, certainement vite conçu où on s'étonne des théories fantaisistes soutenues presque sérieusement par l'écrivain. Mission « T » est une œuvre de science fiction facilement lue, comprise et délaissée aussitôt le dernier mot achevé. Très bien pour lire dans l'avion ou sur la plage où la concentration divague au gré d'une imagination vagabonde.
La conclusion de Amaury L. à propos du Roman : Mission "T" [1963]
Mission « T » est un roman typique de la science-fiction des années 60 où les craintes et les peurs les plus insidieuses flirtaient entre une science conquérante (prémices de la conquête spatiale), un attachement aux théories les plus saugrenues (beaucoup d’ovnis ont été « aperçus » pendant les années 50 -60) et un contexte politique mondial glacial (Guerre froide). Toutefois, l'histoire proposée ne captive pas le lecteur véritablement de part une intrigue convenue et un fil rouge moyennement passionnant. Mission « T » demeure un roman de seconde zone, vite lu et trop marqué par son époque, dont l'unique intérêt semble une alternative éventuelle pour passer le temps dans un avion ou sur la plage un couple d'heures. Mission avortée, à revoir !
On a aimé
- Vite lue.
- Pas déplaisant.
- Pour se détendre.
- Bien sur la plage ou dans l'avion.
On a moins bien aimé
- Très typé année 60.
- Histoire pas très intéressante.
- Assez manichéen.
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