Critique Dreamweaver [1989]

Avis critique rédigé par Amaury L. le mardi 14 mai 2013 à 15h40

La perfection du rêve...

Sabbat, un groupe culte de thrash métal britannique, à ne pas confondre avec les japonais portant le même patronyme et officiant dans un style proche, marque les esprits grâce à son album History of a time to come paru un an avant le chef d’œuvre absolu, Dreamweaver en 1989.

Dreamweaver est simplement un des meilleurs albums de thrash de tous les temps, soyons clairs et pointilleux. On assiste à l'éclosion miraculeuse et rarissime d'une œuvre intemporelle dont l'écoute demeure éternellement un plaisir auditif.

Ce deuxième album se base sur un roman de Brian Bates, The way of Wyrd, édité pour la première fois en 1983. Il s'agit d'un livre romançant les traditions anciennes et principalement anglo-saxonnes. L'univers rappelle celle de la Terre du Milieu de Tolkien. Malheureusement, à ce jour, aucune traduction en français n'existe sur ce récit spirituel d'un sorcier qui redécouvre les rites séculaires de ces ancêtres.

En 2007, Noise recordsis, une branche de Sanctuary Records group, décide de rééditer cette fragrance métallique inestimable et absolument culte dans la discographie mondiale « Thrash ». On entame les hostilités avec une introduction parfaite, sépulcrale avec un voix parlée inquiétante, avec le tintement de cloches d'églises ballottées par un vent hivernal glacial et intrusif, « The beginning of the end », un titre prémonitoire de la déflagration métal qui va suivre.

« The clerical conspiracy » donne des indications précises sur la volonté du groupe de sortir un son différent de la scène germanique ou étasuniennes. C'est la « naissance » d'un thrash à l'européenne qui s'identifie dès les notes initiales, le talent accompagnant cette diversité étonnante. Les paroles explicites choqueront assurément les âmes bien-pensantes, clairement anticléricales et agressives. Attardons-nous sur la musique, le son de guitare de Andy Sneap et de Simon Jones monumental dégage une puissance orgasmique vertigineuse. Les riffs tranchants, acérés, inspirés de Andy Sneap accrochent de suite. On apprécie cette débauche d'énergie et la voix abrasive de Martin Walkyier (fondateur de Skyclad en 1990, un groupe précurseur dans le folk métal) conforte cette sensation d'absolue puissance, rythmique et sonore. La production plutôt bien tenue sert utilement les compositions délivrées.

Loin de s'enfoncer dans un course à la vitesse pure, Dreamweaver dont les pistes oscillent entre cinq et huit minutes varie énormément avec des changements réguliers de rythmes et un chant intelligent qui appuie ces déclinaisons pertinentes et surtout extrêmement efficaces. Quelques surprises parsèment ce concept-album ambitieux, avec « Advent of insanity » un titre entièrement acoustique qui s'intègre complètement et même offre un magnifique interlude avant le dévastateur « Do dark horses dream of nightmares ? », sept minutes intensives de thrash génial. Dreamweaver ne dévoile aucune faiblesse et on s'attend en cette année que Sabbat rejoigne les meilleurs de sa catégorie. Malheureusement, le groupe se saborde bêtement et ne fera pas comme le phénix (malgré quelques tentatives infructueuses), il ne renaîtra pas de ces cendres. Quel dommage quand on entend ces hymnes incroyables comme « The best of ennemies », « How have the mighty fallen ? », chaque fois huit minutes de bonheur total si on aime les grosses guitares. Uniquement la conclusion « Happy never after » nous attriste car c'est l'avertissement implacable de la fin imminente d'un album incontournable.

La magie dispensée lors de Dreamweaver se termine précocement avec le moins réussi Mourning has broken qui sonne le glas des ambitions de Sabbat et une séparation des membres dans la foulée.

The clerical conspiracy en live, cliquez ici (son pourri)


La conclusion de à propos du Musique : Dreamweaver [1989]

Auteur Amaury L.
100

Malgré ses 24 ans d'âge, Dreamweaver de Sabbat ne pâlit aucunement des productions actuelles, le son et les guitares répondent plus que présents et les compositions n'ont pas pris une ride. C'est excellent de la première à la dernière seconde, Sabbat impose sa patte en un thrash puissant, agressif et cependant varié dans ses atmosphères et ses rythmiques. Le chant de Martin Walkyier s'adapte au millimètre à chacune des pistes et tous les morceaux se distinguent par un dénominateur commun, l'inspiration à l'état pur. Un rêve qui tisse des filaments intemporels.

On a aimé

  • Album culte.

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