Un écrin luxueux pour une œuvre fondatrice de la fantasy
Inspiration de C.S. Lewis et J.R.R.Tolkien

Le Britannique E.R. Eddison a écrit en 1922, trente-deux ans avant Le Seigneur des Anneaux, une fresque de fantasy épique et flamboyante méconnue en France. Grâce aux éditions Callidor, après Lud-en-Brume et Les Centaures, découvrez ce récit que J.R.R. Tolkien, Clive S. Lewis et Howard Phillips Lovecraft adoraient.

Disponible en deux tomes dont vous trouverez les critiques complètes ici et là, Le serpent Ouroboros ressort dans un écrin intégral absolument sublime, illustré finement à la couverture noire aux dorures vibrantes. La postface de C S. Lewis replace la valeur de cet ouvrage dans l’histoire même de la fantasy. Le travail d’édition est soigné, comme toujours chez Callidor. Bref un bel ouvrage pour votre bibliothèque.

Mais de quoi parle le Serpent Ouroboros ?

Le récit s’ouvre sur Terre et un homme, Lessingham, va se retrouver propulser comme observateur extérieur et narrateur sur la lointaine Mercure ! Nous voici chez les Démons qui fêtent un anniversaire, celui de messire Juss quand un représentant de Goricé, le roi de Sorcerie humilie les Démons. Un duel aura lieu pour laver l'affront opposant le roi de Sorcerie lui-même et le frère de messire Juss, le grand guerrier Goldry Bluszco. De ce duel découlera des batailles épiques et sanglantes, une quête traversant les mille paysages surprenants de cette planète jusqu'à une montagne dangereuse où vivent des manticores et une mystérieuse femme.

La lutte acharnée entre Démons et Sorciers entrainera les autres peuples, Gobelins entre autres, à choisir leur camp. Aucune des deux factions principales n'a vraiment la suprématie mais nombreux sont ceux qui jouent double-jeu. Ces luttes de pouvoir se superposent à une guerre flamboyante qui changera l’avenir de Mercure.

E.R. Eddison était féru de sagas nordiques mais aussi d'Homère, ce qui explique que son œuvre soit héroïque, épique et grandiloquente. L'honneur y est une valeur récurrente. L'amitié et la loyauté également. La profusion des descriptions, très sensorielles dépayse et parfois la sobriété des propos tranche et ajoute un côté dramatique à l'histoire. Ce roman est de la High fantasy dans toute sa splendeur, un roman encore accessible d’un point de vue littéraire et qui montre que la fantasy a une histoire bien plus ancienne.