Quand Léonard de Vinci bouleverse l'espace temps
Entre uchronie, SF et fantasy

Si vous aimez le fantastique historique, le nouveau roman de Johan Heliot (La Trilogie de la lune entre autres, superbe !) devrait vous plaire. Publié chez Critic, ce récit intitulé la Fureur des Siècles nous emporte en pleine Renaissance, pendant le Quattrocento, à l’époque de Léonard de Vinci, de François Ier et des Sforza.

Europe, 1515. Le chaos est général, après que Léonard de Vinci a rallié François Ier, avec une mystérieuse invention qui a détraqué le cours de l’espace-temps, en conséquence de quoi des bulles d’univers alternatifs parsèment aléatoirement le territoire en dehors du royaume de France. Partout, alors que princes et seigneurs de guerre s’affrontent, le jeune roi de France, lui, règne en maître absolu sur le plus vaste et riche des royaumes, agrandi au gré de diverses conquêtes. Il ambitionne même à présent de s’emparer de la couronne impériale des Habsbourg, portée par le puissant Charles Quint.

Toutefois, un homme est prêt à tout pour arrêter François Ier. Le condottiere Sforza, qui n’a pas digéré la prise du Milanais, prend la tête d’une armée de mercenaires hétéroclites dans le but de mettre la main sur la mystérieuse machine et de la détruire. Parmi ces troupes, Trois mercenaires aux caractères différents, Kostas, le Turc et Malamorte, et Reginus un jeune clerc naïf, dont nous suivrons les aventures sous la poigne cruelle et rigide du duc Sforza.

Très bien documenté, ce roman est une plongée dans une époque passionnante souvent méconnue (à part le fameux 1515, Marignan). Le personnage si charismatique de Léonard de Vinci et son œuvre font à eux seuls rêver. La machine diabolique de Léonard de Vinci offre un aspect fantastique, un peu science étrange à ce récit haut-en-couleur et riche en actions. Elle crée une barrière de protection perçue comme magique et enfermant des créatures perçues comme démoniaques. En réalité, il s’agit d’un jeu dangereux avec le cours du temps. La Furia effraie les gens de cette version de la Renaissance et ils ont raison. De Vinci lui-même est plus inquiétant que dans l’image traditionnelle du génie un peu fou. Face à lui, nos héros imparfaits sont un plaisir à suivre. Cette uchronie palpitante mêle ainsi le passé au présent et différentes factions pour l’avenir de l’Europe tout en s’appuyant sur les liens entre des personnages attachants ou peu recommandables.

 

Auteur : Nathalie Z.
Publié le lundi 7 novembre 2022 à 08h00

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