Critique Stand still Stay silent #3 [2020]

Gros coup de cœur, vent de fraicheur, ce comics scandinave est un post apocalyptique à la fois inquiétant et plein d’espoir. Lancé comme webcomic en 2013, le succès est tel que l’autrice Minna Sundberg est traduite en plusieurs langues. En France, c’est Akiléos qui nous régale avec de beaux objets en couverture rigide. Ce troisième tome clôt un premier cycle qui nous a fait découvrir cet univers original.

Petit rappel :

Il y a 90 ans, une épidémie a commencé à se propager. L’origine du pathogène est inconnue, il se diffuse facilement par les airs. Ce qui est, au début, est pris comme un fait divers bouleverse petit à petit toute la société humaine. Les pays s’isolent, ferment leurs frontières, les gens fuient… Près d’un siècle plus tard, en Islande, la fermeture de l’île a préservé la vie et la technologie. Des jeunes gens ont postulé pour lancer une expédition. Le conseil nordique de l’Histoire et de la Redécouverte approuve leur départ sans vraiment financer à hauteur du nécessaire. Mais très optimiste, les jeunes aventuriers vont pouvoir former leur équipe et aller explorer les territoires oubliés depuis longtemps : le Monde Silencieux. Ces territoires sont désormais peuplés de bêtes sauvages, de géants  et de trolls, et la maladie reste un risque. Tous ne sont pas immunisés.

Nous avions laissé nos héros en plein monde silencieux. L’atmosphère s’est assombrie depuis le départ de l’expédition mais ils ont presque récupéré tout ce qu’ils souhaitaient malgré des soucis de ravitaillement, de nouvelles bouches à nourrir et des dangers étranges et imprévisibles.

Ce tome démarre dans la bonne humeur alors que le groupe essaie de trouver un nom au chat. Mission difficile quand chacun veut proposer une option dans sa langue, les disputes restent bon enfant et le moral semble bon. Ayant découvert une série d’indices évoquant un possible remède élaboré dans un hôpital fortifié, notre vaillante équipe d’explorateurs abandonne les ruines de Copenhague derrière elle et s’enfonce plus profondément dans l’espoir d’un butin vital. Mais dans les terres silencieuses, des esprits étranges semblent les suivre et les tensions réapparaissent.

L’expédition se poursuit mais pour nos six héros les dangers sont de plus en plus proches. L’ambiance change, les couleurs de Minna Sundberg absolument magnifiques nous plongent dans cet univers effrayant et onirique. Mais l’amitié solide de cette équipe et l’espoir de ramener un remède donnent au récit un ton optimiste et bienveillant. Le fantastique se fait plus présent et le rôle des mages se précisent. On en apprend aussi plus sur les conditions de l’âme après l’infection par la mystérieuse maladie. Rythmé, riche en action, ce tome se dévore d’une traite et nous offre une fin sombre qui met à mal nos attachants personnages. En trois tomes, l’autrice crée un véritable lien avec ces caractères si différents, les relations entre individus sont soignées et l’évolution dramatique de ce volet laisse présager un futur sombre. Vivement la suite !