Critique Le Portrait de l'Antiquaire #2 [2021]

Issus de l'univers du Paris des Merveilles de Pierre Pevel (Les Enchantements d'Ambremer en est le 1er tome), Les Artilleuses explore en BD ce Paris fantastique où les chats volent, où la Tour Eiffel est en bois blanc et où une station de métro permet de passer d'un monde à l'autre. Un Paris presque comme le nôtre. Mis en image par Etienne Willem, cet univers est sublimé et cette trilogie en bd se poursuit avec un second tome tout aussi palpitant.

Tout a commencé par un casse brillamment menée par notre trio d’artilleuses : L’anglaise Lady Remington, magicienne de son état, l’américaine miss Winchester et enfin la fée parisienne à l’accent et au verbe léger, Mam’zelle Gatling. Elles ont été embauchées pour voler la Sigillaire, une bague mystérieuse qui est lié à la reine Méliane d’Ambremer, qui règne sur les créatures féériques dans l’Outremonde. Mais évidemment sans savoir l’importance politique et stratégique de l’objet.

S’enchainent alors les problèmes : poursuivies par les brigades mobiles, les artilleuses ont aussi attiré l’attention des services secrets du Kaiser et de ceux de la France. Les péripéties s’enchainent, chaque faction bien décidée à mettre la main sur la bague. Alors que leurs planques sont compromises et leurs alliés menacés, les artilleuses décident d’enquêter sur la mystérieuse sigillaire de leur côté et tombent sur un tueur cruel envoyé par un colonel allemand tout aussi effrayant. Comme tout bon deuxième tome de trilogie, l’album se finit sur une note sombre et pleine de suspense, le final promet d’être explosif !

Que ce soit les personnages secondaires truculents, l’adorable chien mécanique Tiboulon ou encore la voiture customisée steampunk de notre fine équipe, on peut dire que Pevel et Willem ont su donné vie au Paris des Merveilles. La puissance évocatrice du dessin renforce une narration rythmée et fine, pleine d’humour. Les trois héroïnes sont bien campées, avec leur caractère respectif. Elles sont badass, vives et c’est un plaisir de suivre leurs aventures rocambolesques. L’excellente scène de course poursuite est un régal visuel, on sent la vitesse et les cahots du véhicule sur les pavés de la capitale.

Du côté de l’intrigue géopolitique, ce tome épaissit les tenants et aboutissants avec différentes factions et aucune en faveur de nos héroïnes. La figure du policier est attachante, un gars malin qui verra peut-être plus loin que ce classique casse. Bref entre les décors somptueux hommage à Paris comme l’opéra ou la gare de l’Est, l’ambiance steampunk féérique et les couleurs pétillantes, Etienne Willem a su donner vie au Paris des merveilles développé par Pierre Pevel. L’écrivain au-delà d’une simple adaptation de ces romans, prolonge le plaisir en nous offrant une nouvelle trilogie dynamique et palpitante.