Critique Prototype #1 [2009]
Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 26 janvier 2025 à 09h00
You can't escape from New York
Critique de la version PS3
Encore plus jouissif que de contrôler un héros, le jeu vidéo nous propose souvent d'incarner un super-héros aux pouvoirs incroyables comme ce fut le cas avec Prototype en 2009.
Assez curieusement, le printemps 2009 fut l'affrontement entre deux nouvelles licences de jeux vidéo mettant en scène des super-héros assez sombre dans une ambiance d'apocalypse : inFamous et Prototype. Le premier était une exclusivité PS3 développée par Sucker Punch et éditée par Sony tandis que la seconde débarqua aussi sur Xbox 360 et PC en étant éditée par un autre géant : Activision. Quant aux développeurs, il s'agit des Canadiens de Radical Enterntainment, studio créé en 1991 et qui se spécialisa directement dans des œuvres de commandes en travaillant sur des licences. Notamment sur l'adaptation du film Hulk qui entraîna une autre adaptation plus libre du géant vert, The Indredible Hulk : Ultimate Destruction, qui fit son petit effet en 2005 et dont on peut voir la filiation avec Prototype. Pour ce dernier, il fut annoncé en 2007 par feu Vivendi Games avant son rachat par Activision qui décida de maintenir le développement malgré une sortie plusieurs fois repoussée et un studio ayant connu des problèmes entraînant le licenciement de nombreux employés. Sur une idée originale de Eric Holmes (qui en dirigea la conception supervisée par la réalisatrice Lindsey Williamson-Christy après s'être fait la main sur les deux Hulk), le jeu sortit au printemps 2009 et fut un succès commercial comme critique (avec néanmoins des réserves) entraînant le développement d'une suite. Le jeu fut ensuite porté sur PS4 et Xbox One en dématérialisé à l'été 2015.
Le jeu se déroule à New-York et vous met dans la peau d'Alex Mercer qui se réveille brutalement dans une morgue après sa supposée mort. S'enfuyant du lieu il découvre d'abord que la ville est en proie à une violente épidémie transformant ses habitants en monstres humanoïdes très violents mais qu'il dispose aussi de pouvoirs surpuissants. Il peut ainsi littéralement absorber les êtres humains pouvant ensuite prendre leur apparence comme avoir accès à leurs souvenirs. Ses pouvoirs de métamorphe lui permettant aussi de se créer des armes qui lui seront utiles tant il va se faire des ennemis pendant son aventure. Il est effectivement à la recherche de son passé qu'il semble avoir oublié tout en voulant savoir ce qui le lie avec la pandémie et l'étrange virus qui a fusionné avec son corps. Il pourra notamment compter sur l'aide de sa sœur journaliste Dana qui va l'orienter sur plusieurs pistes tandis que l'armée tente tant bien que mal de garder la situation sous contrôle alors que la ville est totalement renfermée sur elle-même. Aux côtés de l'armée, on trouve aussi la mystérieuse unité BlackWatch semblant liée au virus. Lors d'une de ses missions, il va libérer l'étrange Elizabeth Greene qui s'avère être celle ayant le pouvoir de contrôler les infectés dont certains devenant de véritables bêtes surpuissantes... Alex va donc avoir fort à faire pour découvrir des réponses tout en sauvant New-York alors qu'il est la cible de tous...
Plus haut, il a été mentionné une sorte d'affrontement à distance entre Prototype et inFamous tant les jeux partagent des points communs : et autant être franc, j'ai bien plus préféré le second (ce qui me permet de vous refourguer ma critique...) notamment à cause de son scénario qui tient bien plus la route. Celui de Prototype s'avère au final assez décevant malgré de belles promesses. Il est écris par ceux derrière le scénario de Ultimate Destruction : l'Américain Denis Detwiller et l'Anglais Paul Jenkins, assez connu dans le monde des comics. Certes il y a un peu d'ambition avec un récit de super-antihéros sombre et assez violent avec une construction riche en flash-backs qui nous offre plein de mystères avec un Alex Mercer amnésique, des secrets militaires et autres expériences interdites... Mais sa narration pose problème car elle est d'abord épileptique puisque la grosse majorité de jeu est un long flash-backs où Alex raconte ce qu'il a vécu à un mystérieux personnage. A côté, vous allez pouvoir assimiler des personnages clefs (qui apparaissent sur votre carte) qui vous donnerons des bribes du scénario en étant des sortes de remontées violentes de souvenirs. Et avec ça, on arrive à comprendre les enjeux et le passé d'où la déception quand la seconde moitié du récit va très posément (et très paresseusement durant des cinématiques à la mise en scène d'une pauvreté affligeante...) nous réexpliquer ce qu'on a bien compris...
L'histoire tient certes la route et apparaît assez originale par moments mais elle n'arrivera jamais à être autre chose qu'un prétexte amélioré pour enchaîner les missions. Le problème vient aussi du fait que ce qui est raconté n'a pas assez d'impact sur le monde qui nous entoure. On a pas assez l'impression que New-York est en proie au chaos, que les situations changent quand on progresse face à un camp ou l'autre. Surtout que la noirceur de notre personnage, qui peut tuer n'importe qui, semble être évacué de manière assez surprenante. Il y a un bien un petit twist à un moment qui fait son effet mais le dernier tiers s'avère là aussi décevant. En effet, il y a en quelque sortes deux boss finaux mais qui sont trop séparés ce qui fait que le rythme du jeu accuse le coup dans un moment où il devrait vraiment accélérer pour son grand final. On retiendra quand même cette approche sombre et assez gore dans l'action avec un anti-héros parfois proche de Venom dans sa capacité à absorber ses ennemis et transformer son corps. Malgré ses défauts, l'ambiance a le mérite de proposer un récit très comics dans le ton tout en s'éloignant des héros bien connus. Le jeu met aussi en scène une épidémie échappant à tout contrôle et aborde la thématique assez classique des sombres secrets de gouvernements qui finissent toujours par éclater comme une population en payant le prix. On apprécie aussi les quelques cinématiques non faites avec le moteur du jeu qui offrent un certain charisme à Alex Mercer et étant les passages les plus gores du jeu.
D'un point de vue artistique et technique, le jeu souffle aussi le chaud le froid. On ne va pas se mentir, même pour 2009, le titre n'est pas impressionnant et accuse un certain retard par rapport à la concurrence. Lors de certaines cinématiques et dans certains lieux du jeu (notamment Central Park), on a parfois l'impression d'avoir affaire à un jeu 128-bits. Le monde ouvert vient néanmoins nous rappeler qu'on est sur PS3 quand on voit la profusion de personnes, véhicules comme de créatures créant parfois des champs de bataille (où s'invite souvent l'armée) dans lesquels on ne fait que passer. Même si cela rame de temps en temps, cela reste assez solide. New-York est agréable à parcourir et on se fait un plaisir de grimper sur l'Empire State Building ou se défouler à Times Square. Cela offre un champ de bataille immense assez intéressant du fait de sa verticalité. On est beaucoup plus sceptique en ce qui concerne les intérieurs bien trop répétitifs. Si le jeu n'est donc pas impressionnant techniquement, il ne l'est pas non plus artistiquement. Déjà Alex Mercer est un héros assez passe-partout dans son design et aucun personnage charismatique n'arrive à se signaler. Il n'y a pas assez de créatures différentes pour faire illusion. Le jeu lorgne bien de temps en temps vers le body horror avec ses boss qui seront plus convaincants mais faut aimer les amas de chairs... L'ensemble n'est pas non plus honteux mais on retiendra finalement bien plus les transformations de Alex et ce gore bien mis en scène sans aller trop loin néanmoins.
Prototype est un jeu d'action en monde ouvert qui fait penser à deux licences l'ayant précédé : GTA et Assassin's Creed. Il emprunte aux deux cette idée de missions principales à aller activer sur la carte et celles annexes que l'on peut faire quand on le souhaite. Il leur emprunte aussi ce principe de devoir fuir et se cacher une fois nos actions commises. Il fait penser à GTA aussi pour le fait de pouvoir prendre le contrôle de véhicules (tanks et hélicoptères) tout en pouvant tuer absolument tout le monde. Pour Assassin's Creed, il y a aussi cette idée de parkour bien plus énervée puisque Alex Mercer peut grimper sur tous les bâtiments via un pas de course activable avec une gachette de la manette. Ca et la capacité de planer rendent les déplacement très agréables surtout quand on les maîtrise. Le jeu arrive parfois a être plus amusant, pour ne pas dire relaxant, juste avec son système de déplacement par rapport aux missions principales ou annexes. Notre héros en a pourtant à revendre en ce qui concerne l'action puisqu'il dispose de différentes capacités/transformations lui permettant de combattre avec des griffes, un fouet, des masses ou une sorte de double-lame. Il dispose aussi de capacités spéciales qui lui coûtent de la vie tout en étant capable d'emprunter les armes et véhicules de ses ennemis. Cela permet d'offrir un beau défouloir si le jeu n'était pas un tel bordel...
Il n'y a pas d'autres mots, le jeu devient vite bordélique quand il s'agit de l'action. Alex Mercer a certes une belle panoplie de coups avec des combos mais ces derniers se reposent trop sur les mêmes boutons et on se retrouve rapidement à n'utiliser que ceux de base car cela devient trop compliqué de les sortir. On est en effet vite assailli de toute part par des mitraillettes, des lances-roquettes, des hélicoptères, des tanks, des drones et des monstres très puissants. Souvent tout ça à la fois ! Ce qui donne plus l'impression d'un bordel désorganisé, d'une approche trop brouillon de l'action au lieu d'avoir des affrontements pêchus. La difficulté connaît ainsi des pics assez frustrants car il est parfois très compliqué de savoir ce qui nous attaque tant il y a d'ennemis. Et notre héros à certes de la vie mais elle descend vite, remonte très lentement et il faudra assimiler des ennemis pour en récupérer ce qui peut être risqué. Les combats de boss sont malheureusement à l'image de l'ensemble : beaucoup trop chaotiques... On a donc du mal à pleinement s'amuser lors des missions même si certaines valent le coup. Les missions annexes sont assez similaires entre celles nous demandant de détruire un nombre prédéfinis d'ennemis avec telle arme ou tel pouvoir, celle sous forme de course contre la montre avec des points de passages, celles nous demandant de détruire une base ennemie ou de planer jusqu'à un cible. Cela permet de débloquer des médailles (dans une approche très arcade) mais aussi des points qui permettront à Alex de débloquer et améliorer ses capacités comme sa résistance. Bref, il y a de quoi faire dans un jeu qui pourra facilement prendre 15 heures de votre temps.
On vous le conseille si vous aimez inFamous, GTA, Assassin's Creed...
La conclusion de Bastien L. à propos du Jeu Vidéo : Prototype #1 [2009]
Le constat est facile, mais Prototype porte un peu trop bien son nom. On sent qu'il y a de bonnes idées de gameplay, un univers accrocheur et beaucoup de possibilités données aux joueurs. Mais aucune de ses qualités ne parvient à le transcender et il est condamné à rester dans le ventre mou de ces jeux qu'on a pu apprécier parcourir mais qui n'ont pas vraiment bien vieilli tout en restant dans l'ombre de glorieux concurrents. Plaisant mais dispensable...
On a aimé
- Un bon défouloir
- L'ambiance sombre et gore avec un bon anti-héros
- Une ambiance comics agréable
On a moins bien aimé
- Un scénario pas toujours bien raconté
- C'est assez bordélique
- Techniquement à la traîne
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